Un Ethiopien de 31 ans, responsable du détournement du vol Addis-Abeba-Rome cette nuit sera présenté à un juge ce lundi, à Genève. Il risque jusqu'à 20 ans de prison pour avoir tenté d'obtenir l'asile politique en Suisse.
Un avion de la compagnie Ethiopian Airlines. BriYYZ via Flickr / CC.
S'absenter aux toilettes peut changer la destination d'un vol d'avion. C'est ce qu'a appris à ses dépens le pilote du Boing 767 parti hier d'Ethiopie pour rejoindre l'Italie. L'avion, qui effectuait un vol Addis-Abeba-Rome a été détourné lundi vers l'aéroport de Genève par le copilote de l'appareil. Un porte-parole de la police a indiqué que le pirate de l'air avait pris les commandes en profitant d'une absence du pilote, parti aux toilettes. Profitant d'être seul au commande de l'engin, il avait demandé l'asile politique à la tour de contrôle suisse.
Alors qu'il survolait le Soudan, le pirate de l'air a déclenché l'alerte de détournement d'avion. Le Boing, qui contenait 202 passagers, s'est posé à 6h02 à Genève, et le copilote l'a quitté en passant par un des hublots du cockpit. Il s'est ensuite rendu à la police.
L'homme se sentait menacé dans son pays, a indiqué un porte-parole de la police genevoise. Il a d'abord contacté l'aéroport de Genève en demandant à se poser pour faire le plein, avant d'annoncer qu'il avait pris l'avion en otage. Présenté à un juge ce lundi, il risque jusqu'à 20 ans de prison.
"Il n'y a pas eu d'attaque, ou de menace dirigée contre les passagers, parce que tout s'est passé entre le pilote et le co-pilote" a déclaré le ministre éthiopien de l'Information. Le pirate n'était pas armé et tous les passagers sont sains et saufs. Le précédent détournement d'avion à Genève, datant de 1987, avait fait un mort et trente blessés.
Raphaël Czarny (avec AFP)