Les combats ont duré toute la nuit sur la place de l'Indépendance à Kiev.
Mardi, au moins 26 personnes sont mortes à Kiev dans les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Les diplomates européens envisagent des "sanctions personnelles" contre les dirigeants ukrainiens.
Mardi, l'Ukraine a connu sa journée la plus meurtrière depuis le début de l'insurrection il y a trois mois. Les autorités avaient fixé un ultimatum aux protestataires, en vain. En début de soirée, les forces spéciales ont lancé l'assaut sur les 20 000 manifestants rassemblés place de l'Indépendance à Kiev. Le ministère ukrainien de la Santé fait état d'au moins 26 morts et 241 blessés hospitalisés, dont 79 policiers et cinq journalistes.
Le président Viktor Ianoukovitch dénonce une "insurrection". Réuni hier soir en urgence avec les trois principaux dirigeants de l'opposition, il n'est pas parvenu à ramener le calme dans la capitale.
A Kiev, les affrontements ont duré toute la nuit sur une place de l'Indépendance en flammes. A Lviv dans l'ouest du pays, des manifestants se sont emparés des bâtiments publics et de dépôts d'armes.
La chaîne de télévision privée ukrainienne Espreso TV diffuse en direct depuis la place de l'Indépendance à Kiev.
Concertations diplomatiques entre la France, l'Allemagne et la Pologne
Ce matin, des diplomates français, allemands et polonais se concertaient, à quelques heures d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée. "L'Ukraine sera nécessairement à l'ordre du jour" et fera l'objet d'une "expression publique" de François Hollande et Angela Merkel, selon un communiqué.
La question ukrainienne sera également évoquée dans l'après-midi lors d'une rencontre entre le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, et son homologue américain John Kerry, en visite à Paris pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas.
Américains et Européens somment le président ukrainien de reprendre le dialogue avec l'opposition, tandis que le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier évoque de possibles "sanctions personnelles" contre les dirigeants ukrainiens.
De son côté, Varsovie craint de voir éclater une guerre civile dans ce pays divisé entre les régions de l'est et du sud, russophones, et celles de l'ouest, nationalistes. Le Premier ministre polonais Donald Tusk va appeler l'Union européenne à imposer des sanctions contre le gouvernement, a-t-il annoncé mercredi au parlement. "Je vais m'adresser aujourd'hui aux chefs des pays de l'UE pour les appeler à introduire des sanctions", a déclaré M. Tusk.