L’ONU alerte sur les ravages causés par les bandes criminelles dans le pays, en pointant du doigt le manque de moyens et l’organisation de la police.
14 ans après qu'un tremblement de terre a ravagé le pays, la crise humanitaire ne cesse de s'amplifier. Photo : Fabio Concetta
Au moins 3 661 personnes ont été tuées en Haïti entre les mois de janvier et juin 2024. La violence y a atteint “les niveaux les plus élevés observés depuis 2023” selon Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Le rapport publié par l’ONU vendredi 27 septembre détaille des “tendances extrêmement graves de violations et d’abus de droits humains” commis sur les Haïtiens. Les violences sexuelles sont utilisées comme arme par les gangs pour “punir, répandre la peur et assujettir les populations”.
L'intervention policière est aussi critiquée dans le rapport, qui souligne “un recours excessif à la force, injustifié et disproportionné” lors d’opérations de police à Port-au-Prince, qui ont coûté la vie à 860 personnes et blessé 393 autres.
Des contingents kenyans envoyés en renfort
La violence causée par les bandes criminelles a toujours été présente dans le pays, mais elle s’est intensifiée ces derniers mois, en aggravant la crise humanitaire. L’ONU accompagne Haïti depuis octobre 2023 pour stabiliser la situation. Le pays a ainsi mis en place un Conseil présidentiel et un gouvernement de transition.
Pour pallier l’insécurité grandissante, les premiers contingents d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya ont été déployés afin de venir en aide à la police haïtienne. D’ici janvier 2025, 2500 agents devraient être amenés en renfort sur le territoire. Volker Tüsk estime toutefois que “la Mission a besoin d’équipements et de personnel adéquats et suffisants pour lutter efficacement contre les gangs armés et les empêcher de se propager”.
Anna Chabaud avec AFP