L'auteur présumé des attaques sanglantes au Danemark a plongé dans l'extrémisme religieux lors de son incarcération en 2014. Les services de renseignements danois le confirment ce mardi.
Pour le retouver, la police danoise a largement diffusée l'image d'Omar El-Hussein. (Capture d'écran Itélé / Images de la police danoise)
Les derniers doutes qui restaient sur ce qui a fait basculé Omar El-Hussein vers le terrorisme sont tombés ce mardi. Ce Danois d'origine palestinienne âgé de 22 ans était connu des services de police pour des actes de délinquance. En septembre dernier, alors qu'il purge une peine de prison pour une violente agression, il est signalé pour "risque de radicalisation". Mais à cet instant, "les éléments du rapport ne portaient pas à croire qu'il planifiait une attaque", expliquent ce mardi les services de renseignements danois. Pourtant, deux semaines à peine après sa libération, il tue deux personnes et en blesse cinq autres.
Cette déclaration intervient après une soirée d'hommage aux victimes des fusillades. Plus de 30 000 personnes s'étaient réunies dans les rues de la capitale danoise. Le Premier ministre danois, Helle Thorning Schmidt, déclarait alors qu'"une attaque contre les Juifs du Danemark est une attaque contre le Danemark". Elle était soutenue peu après par le président américain. Il promet "d'affronter [avec le Danemark] les attaques contre la liberté d'expression et la violence antisémite."
Des dizaines de milliers de manifestants défendaient la liberté d'expression à Copenhague lundi soir. (Photo : Scanpix Denmark / Asger Ladefoged / AFP)
A quelques kilomètres de là, dans le quartier populaire de Norrebro, les fleurs s'accumulaient au pied de l'immeuble où Omar El-Hussein a été abattu par la police. Un étrange ballet accueilli de manière mitigée par les habitants.
Certains habitants sont sans voix. Ces fleurs ont bien été déposées pour rendre hommage au terroriste présumé. pic.twitter.com/tH1JOKDvEo
— Hugo Clément (@hugoclement) 16 Février 2015
Ce mardi, le caricaturiste visé par la première fusillade, Lars Vilks, critique les mesures de sécurité non renforcées samedi dernier. Pour lui, le danger "était en hausse depuis les attaques contre Charlie Hebdo et les Danois n'en n'ont pas tenu compte." L'opposition se joint à lui et demande l'ouverture d'une enquête. Pour rappel, deux suspects ont été interpellés et inculpés lundi pour complicité avec l'auteur présumé des attentats.
Aurore Dumser