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La Bergerie :

12 novembre 2019

La Bergerie : "une bénédiction pour le quartier"

Poumon vert de Cronenbourg, le parc de la Bergerie voit se croiser familles, amis et promeneurs solitaires. Au gré des sentiers sablonneux du parc ponctués d'aires de jeux, promenade automnale au cœur d'un jardin ...

Guy Eberhardt, sa maison, son histoire

13 novembre 2019

Guy Eberhardt, sa maison, son histoire

Au quartier de l’ancien abattoir, Guy Eberhardt narre l’histoire familiale de sa maison, construite il y a presque cent ans par son ...

Tous le répètent, faire du rap à Cronenbourg passe par un certain sens de la débrouille, et Samuel et Faliba l’ont bien compris. En plus d’avoir pallié l’absence de studio dans leur quartier, ils utilisent les réseaux sociaux, à la manière de professionnels, pour faire émerger une communauté de rappeurs jusque-là discrète. Ils ont créé une page officielle pour leur groupe, grâce à laquelle ils tissent des liens avec les artistes des environs et donnent de la visibilité à la nouvelle scène cronenbourgeoise. Ils y postent leurs freestyles, partagent le contenu d’autres rappeurs strasbourgeois. Mais les réseaux sociaux ne comblent pas l’absence de soutien au sein même du quartier. Comme l’explique Pako, “tu vas dans la rue, tout le monde sait que tu rappes, mais t’en n’as pas un qui va poster ton son”.

Toutefois, la solidarité entre les rappeurs n’a pas entièrement disparu. "Je soutiendrai toujours un jeune qui se lance", confie Kadaz. Pako et Friky, eux aussi, se disent prêts à tendre la main à la nouvelle scène cronenbourgeoise. En attendant que leurs promesses se concrétisent, une note d’espoir demeure pour ceux qui rêvent de connaître le même succès que leurs glorieux anciens.

Juliette Fumey et Nathan Bocard

Faliba (gauche) et Samuel (droite) du groupe Mini Gang enregistrent leurs morceaux au studio informel d’Horizome à Hautepierre.

Faliba (gauche) et Samuel (droite) du groupe Mini Gang enregistrent leurs morceaux au studio informel d’Horizome à Hautepierre.

Des vestiges conservés et rénovés

Après plus de 150 ans au 68 route d’Oberhausbergen, le site ferme ses portes en 2012. Ses activités sont toutes transférées à Obernai, où l’entreprise a ouvert sa plus importante ligne de production en 1969. Mais le passé brassicole de Cronenbourg ne s’est pas totalement éteint. Même si une grande partie du site a été détruite, quelques éléments ont été conservés : la villa Hatt et le bâtiment hébergeant la salle à brasser. Cette dernière a été réhabilitée : trois des anciennes cuves en cuivre ont été conservées au rez-de-chaussée, qui deviendra une des filiales du restaurant Les 3 Brasseurs. Les niveaux supérieurs du bâtiment ont quant à eux été transformés en lofts. “Le chantier, qui devrait s’achever courant 2020, fait travailler une quarantaine de personnes représentant plus de 15 corps de métiers”, explique Olivier Lingelser, un des deux architectes du projet. 

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La brasserie Kronenbourg vers 1935. © Archi-Wiki

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© Lucas Lassalle

Leur mère, Soraya, est arrivée d’Oran en 2001 pour rejoindre son père, venu chercher du travail. Depuis son arrivée en France, elle n’est retournée en Algérie qu’à deux reprises. Après avoir vécu à Metz et au Neuhof, elle s’est installée à Cronenbourg. Aujourd’hui séparée de son mari, elle élève seule ses trois enfants. Cela fait deux ans qu’elle a demandé à déménager quelques rues plus loin, pour se rapprocher de sa soeur et s’éloigner des nuisances. “Les jeunes vendent et fument dans l’immeuble. Avec l’ascenseur, ils montent fréquemment jusqu’à mon étage . Je ne veux pas ça pour mes enfants” dit-elle, se plaignant du bruit, des odeurs et des dégradations qui ne touchent que sa tour. Une voisine, qui a fait sa demande il y a sept ans, n’a toujours pas eu de proposition de relogement.

 

Lucas Lassalle et Jeanne de Butler

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© Lucas Lassalle

Yves Clauss (au centre) effectue son service civique dans l’association. Accompagné de Félicité Kodekao, il rend visite à la famille Battantou-Zouane. Il y retrouve Yanis, 8 ans, et Karim, 7 ans, qu’il connaît bien puisqu’ils fréquentent le soutien scolaire proposé chaque soir par l’association. Seule Chainese, 11 ans, est absente.

En 1664, la brasserie Hatt est créée à la Krutenau. L’entreprise est si florissante qu’elle déménage en 1862 à Cronenbourg pour gagner en espace et s’éloigner des crues de l’Ill. Le faubourg, à l’époque une zone rurale, présente deux avantages : on peut y creuser des caves profondes pour un stockage de la bière au frais et il est proche de la gare, désormais reliée à Paris. 

La brasserie prend le nom de Kronenbourg en 1947, référence à l’orthographe germanique du quartier. L’entreprise est alors l’un des principaux employeurs de l’ouest de Strasbourg.

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