Pour le militant espagnol Pablo Sanchez, qui a porté l’ICE, la plus importante de leur revendication n’a pas été assez prise en compte : « L’accès à l’eau, qui était le but même de Right2Watch a été réduit à un unique article dans cette directive eau que l'on dirait choisie au hasard ». Les signataires de l’initiative espéraient qu’elle mènerait à une directive traitant spécifiquement de cette question de l’accès à l’eau et non à une simple révision de la directive existante sur l'eau potable.
De l’eau potable pour tous les Européens
Néanmoins, l'un des objectifs affichés de la révision de la directive est bel et bien de permettre aux européens de bénéficier d’eau potable, partout en Europe et quelles que soient leurs ressources. Dans ce sens, les États devront prendre des mesures pour assurer un accès équitable et universel. À l’intérieur des écoles, mairies et cafés, chacun devra désormais pouvoir se voir offrir de l'eau potable. Depuis 1967, les cafés français sont déjà dans l’obligation de servir gratuitement de l’eau si l’on en fait la demande. Mais ce n’était pas le cas dans d'autres pays européens, comme la Belgique par exemple.
9 millions
C’est le nombre de personnes qui ont participé au programme Erasmus les 30 dernières années. L’Union européenne espère atteindre les 12 millions de participants d’ici 2027.
41,1 milliards d’euros
C’est le nouveau budget alloué au programme d’échanges. Il est aujourd’hui de 14 milliards d’euros.
39 %
C’est le nombre d’étudiants Erasmus boursiers sur critères sociaux en 2018. L’UE espère démocratiser davantage le programme, avec notamment la mise en place d’un nouveau fonds.
De plus, pour le rapporteur et eurodéputé français Michel Dantin (PPE, chrétiens démocrates), être trop strict sur le contrôle de l’eau pourrait contraindre les distributeurs à augmenter les coûts. Tout en défendant une réglementation de la qualité de l’eau au niveau européen, la directive concède des marges de manoeuvre aux États membres et aux distributeurs sur le sujet des microplastiques et des perturbateurs endocriniens. L'eurodéputée irlandaise (Lynn Boylan, gauche antilibérale) pointe le risque d’une application « à la carte » : « Chaque Etat va pouvoir choisir comment fonctionner. Or il faudrait un changement systémique des pratiques. »
La nouvelle directive va tout de même obliger les distributeurs à plus de transparence : ils devront désormais publier sur leur site la composition exacte de l’eau proposée. Une mesure qui devrait permettre aux citoyens d’avoir une meilleure information sur leur consommation. C’est d’ailleurs la volonté de Michel Dantin : « Nous souhaitons développer la responsabilisation du consommateur. » La transparence ne va cependant pas assez loin pour certains eurodéputés qui auraient aimé que soit également indiqué le lieu de traitement de l’eau.
Bataille de procédure
Tel n’était pas l’avis d’un groupe de députés, principalement issus de pays de l’Est de l’Union européenne. Dès lundi, ils demandent en plénière à retirer le Paquet mobilité de l’agenda hebdomadaire du Parlement européen. Maintenu à deux voix près, le texte fait alors l’objet d’une avalanche d’amendements (près de 1600). Devant l’impossibilité de les traduire en temps et en heure, le Président du Parlement européen, Antonio Tajani, doit se résoudre à reporter le vote. Le Paquet mobilité retourne donc en commission parlementaire pour que le nombre d’amendements soit réduit et que les députés soient en mesure de se prononcer à leur sujet lors de la prochaine session plénière d’avril.
Si certains déplorent ce nouveau report, d’autres s’en réjouissent : « Ce sera au prochain Parlement élu en mai de retourner à la table des négociations, estime Andor Deli, eurodéputé hongrois (PPE, démocrates-chrétiens). Nous n’avons ni le temps ni le calme nécessaires pour le faire aujourd'hui. » Ni l’envie de faire des compromis, regrettent ceux qui auraient aimé adopter le texte dès cette semaine. « À deux mois de l’échéance électorale, analyse Isaskun Bilbao Barandica, députée espagnole (ALDE, libéraux), l’attitude et les positions des parlementaires sont totalement conditionnées par les élections européennes. » La bataille du transport routier ne fait que commencer.
Pauline Dumortier et Nicolas Massol
Le programme d’échanges favorisera également de nouveaux secteurs comme le sport. Au Parlement européen, les nouvelles orientations d'Erasmus ont fait l'objet d'un large consensus pour ce que l’eurodéputé italien Ignazio Corrao (ELDD, eurosceptiques) appelle « la meilleure expérience de citoyenneté européenne ». Les parlementaires n’ont plus qu’à convaincre les Etats membres de valider cette nouvelle mouture du célèbre programme européen d'ici 2021.
Stacy Petit
Les directives sur le transport visent aussi à lutter contre les entreprises qui installent fictivement leur siège social dans des pays où la main d’œuvre est moins chère pour gagner en compétitivité. « Il ne faut pas figer l’opposition Est-Ouest, estime Marie-Pierre Vieu, députée française (GUE, gauche anticapitaliste). Des pays comme la France et l’Allemagne profitent des sociétés boîtes aux lettres. » Pour elle, « l’harmonisation sociale doit se faire par le haut ».
En France, l’accord est plutôt bien reçu au sein de la profession : « Nous sommes satisfaits à 90% du Paquet mobilité » déclare Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers, qui représente les entreprises du secteur en France. Même son de cloche du côté de Fred Rouaux, délégué syndical de la CFDT, adhérente de la Fédération européenne des travailleurs des transports : « Le texte n’est pas parfait mais il faut qu’il soit voté au plus vite pour qu’on avance. »