Le sommet européen sur la gouvernance économique, et le budget 2014-2020 de l’Union domineront cette semaine l’agenda parlementaire.
Le Parlement européen et les chefs d’Etat de gouvernement de l’Union chercheront cette semaine à trouver les conditions d’un accord sur le budget à long terme de l’UE, tandis que Shimon Pérès s’efforcera d’obtenir de l’UE l’inscription du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.
Mercredi matin, le Parlement européen adoptera son mandat de négociation avec la présidence irlandaise du Conseil sur le budget 2014-2020 de l’UE. Les députés refusent d’approuver, dans sa forme actuelle, l’accord politique conclu le 8 février par les 27 chefs d’État et de gouvernement. Ils préciseront leurs conditions, qu’ils chargeront leur président de présenter jeudi, à l’ouverture d’un Conseil européen consacré à l’économie et exposé à la montée de la grogne contre la priorité donnée à l’austérité sur la croissance.
Ce même jour, le Parlement se prononcera sur les orientations du budget pour l’année 2014 et votera quatre textes ouvrant la voie aux négociations sur la réforme de la politique agricole commune, dont il décidera pour la première fois conjointement avec le Conseil. Il adoptera aussi le « paquet de deux », qui renforce les pouvoirs de surveillance de la Commission sur les budgets des pays de la zone euro, dont les dirigeants se réuniront par ailleurs jeudi soir pour évoquer l’épineux sauvetage de Chypre, au bord de la faillite.
Mardi, le Président israélien Shimon Peres s’adressera aux eurodéputés au terme de sa tournée européenne. Il y répétera sans doute le message principal qu’il est venu délivrer : l’Union doit mettre le Hezbollah libanais hors-la-loi, et renforcer ses sanctions contre l’Iran. Jeudi, les eurodéputés débattront des cas de violation des droits de l'Homme dans les prisons israéliennes.
A Strasbourg, la semaine sera également marquée par la préparation des élections européennes de 2014. Mardi, la Commissaire Vivian Reding y incitera les partis politiques européens à désigner leurs candidats à la présidence de la future Commission. La réforme du financement et du statut de ces partis sera examinée jeudi matin par la commission des affaires constitutionnelles. Le Parlement devrait enfin se prononcer sur la nouvelle répartition de ses 751 sièges entre 28 Etats membres, suite à l’entrée prochaine de la Croatie dans l’Union.
Parmi les autres dossiers à l'ordre du jour de cette session : la Commission s'exprimera mardi sur le scandale de la viande de cheval par la voix de Tonio Borg, le commissaire chargé de la santé et de la protection des consommateurs. Ce dernier promet une législation qui réprimerait sévèrement les fraudes alimentaires " de sorte que le crime ne paye pas". Toujours dans le domaine de la santé, les eurodéputés voteront mardi une résolution instaurant un registre public des bâtiments contenant de l'amiante, ce minéral responsable de 20 000 à 30 000 cas de maladie chaque année dans l'UE, selon les estimations de l'Organisation Mondiale de la Santé.
La séance plénière s’ouvrira ce lundi 11 mars avec une discussion commune autour de la Journée Internationale de la Femme. Une résolution sur l’élimination des stéréotypes liés au sexe dans l’Union, notamment dans les médias, l’éducation et la publicité, qui sera mise aux voix mardi, occupera la vedette : elle a déclenché un torrent d’e-mails réprobateurs qui ont conduit le serveur du Parlement au bord de l’embolie.
Raphaël Czarny
La BEI en 2011, c’est…
Source : Rapport d’activité 2011.
Prêts aux PME et financements de grands projets : la Banque européenne d’investissement (BEI) est là pour appuyer les politiques de l’Union, comme l’a rappelé jeudi le Parlement européen.
Elle transforme quelques millions du budget européen en plusieurs milliards de financements de projets. La Banque européenne d’investissement (BEI) est un instrument indispensable pour atteindre les objectifs de croissance et d’emploi de la stratégie 2020.
La ligne de TGV Est européenne, la rénovation de 84 écoles grecques, la construction de la plus grande centrale solaire d’Afrique du Nord… autant de projets qui n’existeraient pas sans elle. L’Union européenne a de belles ambitions, mais son budget est trop faible pour les réaliser.
Grâce à des instruments financiers innovants, tels que les nouveaux project bonds (prêts obligataires), la BEI peut lever des fonds sur les marchés financiers à partir d’un toute petit apport du budget européen.
La véritable « Banque de l’Union »
Les dix milliards d’euros que viennent de lui accorder ses actionnaires, les 27 états membres, vont ainsi lui permettre de lever 60 milliards d’euros de financements d’ici à 2015 pour les mettre au service des politiques de l’Union : prêts aux PME innovantes, production d’énergies propres, construction d’infrastructures dans les régions périphériques, aides au développement dans les pays frontaliers…
Si le recours à des instruments financiers toujours plus sophistiqués lui permet de lever des ressources financières plus importantes, cela ne doit pas pour autant lui faire perdre la confiance des investisseurs ont rappelé les députés européens. Il lui faut à tout prix conserver son triple A, malgré les difficultés budgétaires de ses 27 actionnaires.
C'est à cette condition qu'elle pourra, selon l'expression du Parlement, jouer le rôle de « Banque de l’Union », en coopération avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Elle palliera ainsi le manque de ressources propres de l’Union européenne.
Gaëlle Henry