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Alizée Grides, Maud Karst

Un clivage au-delà des groupes

Maud Karst

"Je défie quiconque de me dire quelle sera l'issue du vote parlementaire", s’amuse Gilles Pennelle (PfE, extrême droite) au sujet du Mercosur. Validé le 6 décembre, cet accord doit encore être ratifié par le Parlement européen et le conseil de l’Union européenne dans les mois à venir. Il vise à instaurer une zone de libre-échange entre l’Union européenne et les cinq pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie). L’objectif : éliminer environ 90% des droits de douane dans les deux sens, notamment sur les produits agricoles et industriels. Il ouvrirait également l'Europe à un marché de 223 millions de consommateurs. Mais à l’heure où Trump menace l’équilibre du commerce international et que la crise agricole gronde parmi les 27, les groupes sont largement divisés au sein de l’hémicycle.

À la droite de l'hémicycle, les préoccupations concernent la sécurité militaire. Le finlandais Sebastian Tynkkynen, eurodéputé du groupe Conservateurs et réformistes européens (ECR, conservateur) réclame "un instrument spécial pour garantir notre sécurité", incluant des infrastructures militaires. En tout les cas quelques soit les domaines, il faut des "mécanismes plus pérennes, en plus des aides d’urgence", selon Andrzej Halicki, eurodéputé polonais du Parti populaire européen (PPE, droite).

L'accord permet aussi de couper les lien avec la Grande-Bretagne post Brexit

Hommage rendu à Jan Kuciak, journaliste slovaque assassiné en 2018

© European Union 2025 - Source : EP

Un accord pour faciliter les liaisons aériennes avec Dhaka

Jean Arnaud Dérens, historien des Balkans et rédacteur en chef du Courrier des Balkans, n’en fait pas la même interprétation. Selon l’auteur des Balkans en 100 questions, le soutien de plusieurs dirigeants européens, comme Emmanuel Macron, Viktor Orban ou Giorgia Meloni, à Aleksandar Vučić, président serbe “pro-européen”, a disqualifié l’Union européenne. Ce désintérêt a été accentué par le “silence de Bruxelles à propos de ces manifestations”. Jean Arnaud Dérens qualifie donc d’avantage cette mobilisation de “marche de libération”.

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