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Désabusés, les Verts critiquent la réaction de l’Union européenne depuis l’annonce de Trump. "On est un peu comme des glands", ironise David Cormand. Selon lui, l'Europe est attentiste et les prochaines étapes restent floues. Surtout qu’au sein du Parlement européen, les rapports de force politique ont changé et mettent en péril ce leadership écologique. Les Verts, qui ont perdu 19 sièges aux dernières élections législatives de 2024, devront envisager des alliances avec le S&D, La Gauche, Renew et le PPE, notamment pour protéger le Pacte Vert. David Cormand explique : "Ça va être dur, moins il y a d’élus écologiques, plus le Pacte est menacé" et continue-t-il, entre les "anti-écolo" et les défenseurs de la "déréglementation" ce programme écologique phare apparaît fragilisé. Quant à sa collègue belge du même groupe, Saskia Bricmount, elle déplore : "On a tout en main, la colonne vertébrale est là, mais l’Union ne donne pas une figure rassurante." Pour les Verts, l’Union européenne est encore loin d’une position forte pour tenir tête à Donald Trump.

Mauvais présage 

Mercredi 12 février 2025

Les députés ont réaffirmé leur attachement à la liberté de la presse, mercredi 12 février 2025, à l’occasion d’un hommage rendu à Ján Kuciak, journaliste d’investigation et sa compagne Martina Kušnírová, assassinés il y a sept ans.

C’était le 21 février 2018. Ján Kuciak travaillait pour le site d'information Aktuality.sk et enquêtait sur des affaires de corruption entre le gouvernement slovaque et la mafia calabraise 'Ndrangheta. Il fut assassiné chez lui, avec sa compagne, dans un village de l’est de la Slovaquie. L'événement a entraîné des manifestations massives puis la démission du Premier ministre Robert Fico en mars 2018, sous pression de la rue.

Le besoin de protéger les journalistes a été affirmé par des eurodéputés de tout bord politique et de tous les pays. “La liberté ce n’est pas quelque chose d’acquis, c’est un bien qui doit être protégé chaque jour” a rappelé Miriam Lexmann, eurodéputé slovaque du PPE. 

Mathis Nicod

Neutralité carbone à l’horizon 2050, réduction des gaz à effets de serre pour 2030 et fin des voitures thermiques en 2035, l’ambition du Pacte Vert, signé en 2021, donnait à l’Union européenne un leadership sur les questions environnementales. Cette mesure emblématique a été prise en réaction au retrait, en 2020, de Trump de l’Accord de Paris, accord finalement réintégré par Joe Biden. Si la réponse avait été ferme à l’époque, elle le semble aujourd’hui beaucoup moins. Hadja Lahbib, commissaire européenne, a conclu ce débat par un discours conciliant : "Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter à l’ordre mondial changeant, et espérons que les États-Unis réalisent qu’il en va de leur intérêt de réintégrer l’Accord de Paris." Et n'a pas que très peu évoqué le Pacte Vert européen. 

Une réponse moins tranchée qu’en 2020 qui déçoit les Verts

Ondřej Knotek eurodéputé Patriotes pour l’Europe (PfE, extrême droite) se réjouit de l’ouverture d’une "ère post Accord de Paris" tandis que Anja Arndt du groupe L’Europe des nations souveraines (ESN, extrême droite) dénonce la fin d’une "fable climatique", qu’il convient de "célébrer". Ces mouvements populistes adoptent des positions climatosceptiques qui s'étendent comme une "tâche d'huile" selon Géraud Guibert, président de la Fabrique Ecologique, un think et do-tank transpartisan. L'expert préconise de continuer à mobiliser les populations modestes qui se détournent des problématiques environnementales et de faire de l’écologie une priorité.

Quant aux trois groupes d’extrême droite du Parlement, ils entendent imposer leur vision du monde.

Dans l'hémicycle, les eurodéputés ont cherché une réponse à apporter à la sortie de Trump de cet ambitieux accord sur le climat. Plus d'une heure de débat ont révélé des positions irréconciliables. Chez les Verts/Alliance libre européenne (ALE, gauche), les Socialistes & Démocrates (S&D, gauche) et au Groupe de la Gauche (GUE/NGL, extrême gauche) les voix sont à l’unisson : l’Union européenne doit prouver qu’elle respecte ses engagements en matière de politiques environnementales et s’affirmer face à la politique égoïste du président américain. L’eurodéputé suédois Jonas Sjöstedt GUE/NGL affirme : "Nous devons répondre aux provocations de Trump en imposant des droits de douanes pour les produits qui consomment trop". Tout en regrettant la prise de position de Donald Trump, Renew (Centre) et le Parti populaire européen (PPE, droite) semblent vouloir maintenir un dialogue avec les États-Unis. Quant aux trois groupes d’extrême droite du Parlement, ils entendent imposer leur vision du monde.

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