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Les manifestations d’agriculteurs ont bousculé le débat prévu au Parlement européen sur la politique agricole. Pesticides, jachères ou accords de libre-échange, les députés se sont déchirés sur les causes de la crise.

Des tracteurs ont envahi le parvis du Parlement européen de Strasbourg pour faire entendre leurs revendications. © Anna Chabaud

 La crise agricole s’invite au Parlement

09 février 2024

La crise agricole s’invite au Parlement

Les manifestations d’agriculteurs ont bousculé le débat prévu au Parlement européen sur la politique agricole. Pesticides, jachères ou accords de libre-échange, les députés se sont ...

Ce mardi 6 février, le rendez-vous était donné à 10h devant le Parlement européen à Strasbourg. En arrivant, le convoi fait résonner les klaxons : il est temps de les écouter. Une vingtaine de tracteurs français et allemands se place face au bâtiment, pancartes bien en évidence sur les bras des engins agricoles. « L’UE détruit nos producteurs » peut-on lire. Devant, Paul Fritsch, le président de la Coordination Rurale du Bas-Rhin, distribue des drapeaux à ses camarades. « Les États ne sont plus maîtres de leurs décisions » s’indigne-t-il. Pour lui, ce sont les mesures européennes qui sont responsables des difficultés des agriculteurs. La raison de sa colère : la Politique agricole commune (PAC) et la récente obligation de mettre 4% de terres en jachère pour préserver la biodiversité. Une mesure qui vient impacter un peu plus les revenus des agriculteurs, « on ne veut pas produire plus, on veut juste vivre de notre travail ».

 

De nouvelles mesures contre l'antisémitisme et l'islamophobie

« N'oublions jamais que c'est la haine et l'antisémitisme qui ont mené à l'Holocauste ». Le vice-président de la Commission européenne, Margarítis Schinas, alerte les eurodéputés. Dans l'hémicycle, le commissaire a annoncé de nouvelles mesures contre l'antisémitisme et l'islamophobie. Depuis la tuerie de masse du Hamas et la réponse disproportionnée d'Israël en octobre dernier, le nombre d'actes anti-juifs et anti-musulmans n'a cessé d'augmenter sur le Vieux continent.

Pour lutter contre ce phénomène, la Commission compte agir à travers l'éducation, le sport et la culture. Elle veut mettre en place un réseau de lieux de commémoration où les massacres de l'Holocauste ont été perpétrés. Un appel d'offres assorti d'un budget de 30 millions d'euros sera lancé pour protéger les lieux de culte. D'autres financements seront attribués pour lutter contre les discours de haine sur les réseaux sociaux.

Les annonces de Margarítis Schinas ont cependant été largement éclipsées par les eurodéputés qui ont massivement critiqué l'équivalence faite par la Commission entre antisémitisme et islamophobie. La controverse a rapidement gagné l'hémicycle et le débat a dérivé sur la situation géopolitique à Gaza.

Lounès Aberkane

L'Union appelée à condamner la vague de répression en Biélorussie 

Ce jeudi 8 février, le Parlement européen a appelé l’Union européenne à renforcer les sanctions envers le gouvernement biélorusse et à soutenir les forces démocratiques. La Biélorussie est sous le joug du régime dictatorial d’Alexandre Loukachenko depuis 1994. L’opposition y est totalement muselée par les services de sécurité. Récemment, la répression s’est intensifiée avec une nouvelle vague d’arrestations à l’approche des élections prévues le 25 février. Le pouvoir n’hésite pas à s’attaquer également aux familles des opposants. Plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées, interrogées et ont vu leur domicile perquisitionné ces dernières semaines. Le Parlement européen exige la libération immédiate des 1400 prisonniers politiques et apporte son soutien « aux citoyens biélorusses et à leurs aspirations légitimes à un avenir démocratique et européen ».

Bastiane du Masle
 

Vers une règlementation généralisée en matière de stage

Il n’existe aujourd’hui aucune règle européenne sur les stages. Le Parlement souhaite y remédier. Ce mardi 6 février, sur la base des recommandations déjà soumises en 2023, celui-ci a de nouveau exhorté la Commission à proposer un texte législatif visant à empêcher les abus.

« Nous ne devons pas fermer les yeux face aux conditions offertes par certaines entreprises. Des jeunes ne font que suivre une suite sans fin de stages et ne sont jamais recrutés » dénonce l’eurodéputé Stelios Kympouropoulos (PPE). Selon lui, les jeunes européens se retrouvent dans une situation précaire. Un tiers des stagiaires ne sont pas rémunérés alors qu’ils fournissent bien souvent le même travail qu’un salarié. Les eurodéputés appellent à l’interdiction des stages bénévoles afin de respecter la dignité des jeunes. Ils demandent aussi que la protection sociale et l’accompagnement des personnes en situation de handicap soient renforcés.

« Les jeunes qui ont suivi le débat ont bien compris qu’il y a un consensus pour dire qu’ils méritent d’être traités correctement lorsqu’ils sont en stage. J’en conviens, il est temps d’agir » a promis le commissaire européen Nicolas Schmit, sans pour autant donner de calendrier précis.

Chloé Bouchasson

 

 

Les industries incitées à produire davantage de technologies vertes

Après plusieurs mois de négociations, le Parlement européen et les Etats membres sont parvenus à s'entendre le 6 février dernier, sur un plan de soutien à l'industrie « verte ». Son objectif est d'accroître la compétitivité des entreprises européennes dans le secteur des panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur ou encore des éoliennes. Aujourd'hui, l'Europe est très dépendante des technologies vertes importées d'Asie. Et les aides massives du gouvernement américain pour ses industries ont poussé Bruxelles à stimuler sa propre production. L'Union européenne aspire à une souveraineté industrielle et compte produire 40% de ses besoins en matière de technologies propres d’ici 2030.

Le plan européen prévoit de faciliter les procédures d'autorisation et la création d'emplois dans le secteur. Mais à la différence de la politique américaine, il n'y a pas de système de financement propre pour mener à bien le projet. Ce texte sera validé par le Parlement et les Etats membres dans les prochaines semaines.

Alice Bouton

 

La session du 5 au 8 février 2024 au jour le jour

05 février 2024

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