Mercredi 10 mai, le président du Portugal Marcelo Rebelo de Sousa s’est exprimé face aux députés du Parlement européen, à Strasbourg. Un discours concis, empreint d’un optimisme européen indéniable et articulé autour d’un seul impératif : ne pas attendre pour agir. Sans surprise, le premier sujet abordé a été celui de la guerre en Ukraine, qui constitue la « question la plus urgente ». « Nous devons nous assurer que la guerre qui martyrise le peuple ukrainien puisse déboucher sur une paix juste, légale et morale [...], a affirmé le président, prévenant la survenue d’autres guerres. »
Il a ensuite exposé sept enjeux auxquels l’Union européenne (UE) devra répondre au cours de la prochaine législature, comme le rôle de l’UE sur la scène internationale, son élargissement à de nouveaux États, ou encore sa capacité à rester pionnière en matière scientifique et sur la transition écologique. Sur tous ces sujets, le président appelle à ne pas rester passif. « Il ne faut pas repousser la définition de ces lignes de force, si nous remettons cela à demain tout deviendra plus lourd, et plus compliqué à régler », a-t-il martelé au sujet du redressement économique des États membres.
Il a également incité à rester attentifs à la jeunesse européenne, sans quoi des « vides » seront créés. « Ces vides seront remplis par des populismes, ce qui serait de notre faute [...] car nous n’aurions pas fait ce que nous aurions dû, avant qu’il ne soit trop tard. »
Il n’y avait pas un chat dans les rues de Strasbourg, ce lundi 8 mai. En France, ce jour est férié pour commémorer la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945. Pourtant, le Parlement européen, lui, accueillait bien les eurodéputés, leurs assistants et les fonctionnaires de l’institution pour le début d’une nouvelle session plénière.
Pourquoi ? Tous les pays européens n’ont pas le même calendrier pour fêter la fin de la Seconde guerre mondiale. « En Italie par exemple, la fête de la Libération est célébrée le 25 avril », détaille Isabelle Zerrouk, attaché de presse au Parlement européen. Ce jour correspond à la fin de l’Occupation dans plusieurs villes italiennes. D’autres pays comme les Pays-Bas ou le Danemark ont retenu la date du 5 mai. « Si nous rendions férié toutes les fêtes des 27 États membres, nous serions en vacances toute l’année », complète-t-elle.
Le Parlement demande aux États membres de condamner ouvertement la répression de la liberté de la presse en Algérie. En même temps, il appelle les ambassades et délégations des pays de l’UE à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister aux procès. Les eurodéputés veulent que les autorités algériennes garantissent l’autorisation de visa et d’accréditation aux journalistes étrangers, ainsi que leur liberté d’exercer.
La résolution appelle également le gouvernement algérien à modifier les accusations liées à la sécurité dans le Code pénal utilisées pour criminaliser le droit à la liberté d’expression. Depuis les manifestations du Hirak en 2019, la situation de la liberté de la presse s’est considérablement dégradée en Algérie.
Le Parlement européen a voté en session parlementaire un paquet d’aides exceptionnelles de 160 millions d’euros pour l’exportation de céréales ukrainiennes. Avant l’invasion russe, l’Ukraine exportait des millions de tonnes de blé, maïs, colza et tournesol.
Depuis le début de la guerre, les voies de transit ont été rapidement bloquées par les forces russes, sur terre comme sur mer. Conséquences : les pays d’Europe de l’Est (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Pologne et Slovaquie) ont dû stocker les céréales ukrainiennes sur leurs territoires, chamboulant leurs marchés intérieurs. Leurs agriculteurs, rapidement appauvris, demandent depuis des aides de soutien rapide.
Avec ce vote, le Parlement européen va dans leur sens. D’un côté, 56,3 millions d’euros sont alloués aux gouvernements slovaque, hongrois, blugare, polonais et roumain pour stabiliser leurs marchés céréaliers perturbés. De l’autre, l’Europe souhaite verser 100 millions d’euros d’aides à leurs agriculteurs.
Des solutions à court terme qui ne convainquent pas beaucoup d’eurodéputés. Ils requierent des solutions sur le long terme à ces problèmes de transit et de stockage des céréales ukrainiennes. Le libéral de Renew, Dacian Cidos, souligne que « la Commission européenne doit avoir une organisation spéciale [pour] assurer la sécurité alimentaire de l’Europe et aider l’Ukraine en continuant de commercer avec. » Ces aides devraient être versées aux concernés d’ici la mi-juin, sur douze mois.
536 voix pour, 4 contre. Dans une résolution, le Parlement européen demande la libération à l’unanimité des journalistes détenus, et condamne la liberté de la presse et d’expression en Algérie.
Les eurodéputés ont appelé les autorités algériennes à « libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et inculpées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression », en prenant le cas du journaliste Ihsane El-Kadi, qui a été condamné en avril à une peine de cinq ans de prison et une amende de 4,7 millions d’euros. Il est suspecté d’avoir reçu des fonds pour « propagande politique » et « atteinte à la sécurité de l’État ». La justice du pays a également prononcé la dissolution de la société Interface Médias qui appartient au journaliste.
Le Parlement demande aux États membres de condamner ouvertement la répression de la liberté de la presse en Algérie. En même temps, il appelle les ambassades et délégations des pays de l’UE à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister aux procès. Les eurodéputés veulent que les autorités algériennes garantissent l’autorisation de visa et d’accréditation aux journalistes étrangers, ainsi que leur liberté d’exercer.
La résolution appelle également le gouvernement algérien à modifier les accusations liées à la sécurité dans le code pénal utilisé pour criminaliser le droit à la liberté d’expression. Depuis les manifestations du Hirak en 2019, la situation de la liberté de la presse s’est considérablement dégradée en Algérie.
« Ériger le cyberharcèlement en infraction pénale ». Telle fut l’ambition portée ce mercredi 10 mai dans l'hémicycle, par une dizaine d’eurodéputés libéraux et de droite. À l’occasion d’un débat, les membres de Renew, du PPE et d’ECR ont martelé la nécessité de criminaliser le cyberharcèlement. Sur les 27 États membres, seule l’Irlande a légiféré en la matière.
En 2021, le pays a mis en vigueur la loi dite « Coco », prévoyant jusqu'à sept ans de prison pour toute personne qui distribue ou publie des images intimes d'une personne sans son consentement. Dans le reste de l’Union européenne, le cyberharcèlement n’est toujours pas sanctionné. « Un vide juridique » que dénonce Frances Fitzgerald, eurodéputée irlandaise du PPE. Cette dernière milite ainsi pour une transposition de la loi « Coco » à l’échelle européenne.
Les eurodéputés se sont aussi penchés sur la question des technologies accessibles à tous comme ChatGPT, qui suscite autant de fascination que d’inquiétude. Selon eux, ces logiciels devraient répondre à des exigences précises en termes d’information et de protection des droits fondamentaux, de la santé et de la sécurité ainsi que de l’environnement.
Pour permettre à l’Europe de rester innovante face aux autres géants de l’IA, les eurodéputés proposent plusieurs exemptions à ces règles. Les chercheurs pourraient ainsi effectuer des tests de leurs systèmes d’IA « dans des environnements contrôlés et établis par les autorités publiques. »
L’ensemble du Parlement devra statuer définitivement sur ce projet lors de la plénière de juin.
Ce mercredi 10 mai, l’Association parlementaire européenne (APE) organisait une conférence sur les priorités du Parlement européen, à un an des élections en 2024. Devant 150 personnes, Valérie Hayer (Renew, libéraux), Gwendoline Delbos-Corfield (Les Verts, écologistes) et José Manuel Fernandes (PPE, droite) ont chacun développé leurs priorités pour cette dernière année de mandat.
« Ce qui manque à l’Europe, ce sont des projets communs, une vraie union sur la défense, sur la protection civile », s’exclame José Manuel Fernandes (PPE, droite). Il interpelle le public « sur la question des feux de forêts. Vous préférez un avion Canadair par État ou 27 avions pour un pays qui en a besoin à un moment précis ? » Gwendoline Delbos-Corfield confie, elle, ses préoccupations sur le plan démocratique : « en 2024, la Hongrie va prendre la présidence du Parlement pour 6 mois. Mais elle n’est plus considérée comme une démocratie, il y a des dérives, et personne ne parle de cette présidence ».
Les eurodéputés se sont ensuite livrés au jeu des questions réponses avec le public. « On sentait bien les points de fractures entre les députés, sans langue de bois. J’ai appris des choses, c’est intéressant d'avoir des débats de fond sur l’écologie, la corruption » confie Florence, juriste, qui a participé à l’évènement. Pour les Jeunes européens, co-organisateurs de l'évènement, c'est une réussite : « L’idée était de faire le lien entre les citoyens et les députés ». Même si les participants étaient déjà conquis par l’Europe, ce que reconnaît l'association, les objectifs sont atteints.