Les Occidentaux souhaitent accentuer leur lutte contre Daech en Syrie. L'aviation française a survolé aujourd'hui, mardi 8 septembre, la Syrie en vue d'éventuelles frappes contre l'organisation terroriste. Le gouvernement britannique souhaite, lui, obtenir le feu vert de son parlement pour des bombardements dans ce pays en proie à une guerre civile depuis quatre ans. Les avions de ces deux pays, membres de la coalition internationale contre Daech, bombardent uniquement l'Irak pour l'instant. Décryptage des forces en présence.
Qui est membre de la coalition ?
Formée il y a un an, cette coalition regroupe des pays occidentaux, arabes et même asiatiques. On distingue deux groupes de pays, ceux investis militairement et d'autres qui apportent un soutien logistique et humanitaire. Dans le premier groupe, on retrouve principalement les membres de l'Otan : Etats-Unis, Belgique, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Pologne, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Canada, Estonie. Sont également investis militairement l'Irak, la Turquie (depuis le mois de juillet dernier), le Qatar et l'Arabie saoudite. Dans le deuxième groupe, on peut citer le Japon, la Suisse, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud ou encore la Norvège. Cette coalition est fortement dominée par les Etats-Unis, qui réalisent à peu près 75 % des bombardements.
Quel bilan de cette coalition après un an d'existence ?
Très mitigé. Les djihadistes n'ont pas vraiment reculé et des critiques émergent contre les dégâts causés par les bombardements de la coalition. L'ONG Airwars affirme que plusieurs centaines de civils ont été tués au cours de ces frappes.
En Syrie, qui soutient les forces de Bachar Al-Assad ?
Le dictateur syrien est soutenu et parrainé par de nombreuses forces chiites. Le Hezbollah libanais est, par exemple, présent militairement en Syrie depuis le début du conflit. L'Iran a, quant à lui, envoyé sur places des experts militaires, mais aussi des soldats. La Russie de Poutine compte également parmi les soutiens de longue date du régime. Outre un soutien diplomatique, Moscou fournit une aide logistique, des experts militaires, mais aussi, selon plusieurs médias (Télévision d’État syrienne, un journal libanais et The Times), des militaires russes sont présents sur le terrain. Des milices chiites irakiennes combattent également aux côté des forces de Bachar Al-Assad.
La bataille de Kobané a mis sur le devant de la scène les combattants kurdes. © DR
Comment se situent les Kurdes entre ces différentes forces?
Présents principalement dans les régions nord de ces deux pays, les différents partis kurdes commencent à se diviser depuis l'entrée en guerre de la Turquie en juillet dernier. D'un côté, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), organisation d'origine marxiste-léniniste, qui possède une branche armée et est classée comme organisation terroriste par les Etats-Unis comme par l'Union Européenne ; de l'autre, le PDK (Parti démocratique du Kurdistan), qui gouverne le Kurdistan irakien. Depuis que la Turquie est investie militairement au sein de la coalition internationale contre l’État islamique, elle bombarde surtout les bases du PKK. Si bien que le gouvernement PDK du Kurdistan irakien a demandé au PKK d'« éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre ». Certains pays occidentaux, comme la France ou l'Allemagne, livrent des armes aux Kurdes d'Irak du PDK, manière indirecte de se battre au sol contre l’État islamique. Mais côté syrien, c'est le PYD, filiale du PKK, qui est aux premières lignes contre les djihadistes. C'est notamment à lui qu'on doit la victoire de Kobané contre Daech.
Justin Delépine