L'Assemblée nationale vote ce mercredi une proposition de loi modifiant certaines dispositions sur la formation des maîtres. Toujours insuffisantes pour la Fédération des parents d'élèves.
Pour la Fédération des parents d'élèves, la modification de la loi ne règle pas le problème de la formation des enseignants. (Crédit photo: Flickr/Natha1308/CC)
La FCPE, principale fédération de parents d'élèves, "appelle les députés à rejeter" la proposition de loi UMP de Jacques Grosperrin modifiant la formation des enseignants. Le texte soumis au vote des députés ce mercredi doit permettre selon le député du Doubs "de tirer les conséquences de l'intégration des IUFM au sein des universités" et du recrutement des enseignants au niveau du master. Déjà depuis 2010, on recrute les enseignants au niveau bac +5.
Le texte stipule que "la formation des maîtres est assurée par les établissements d'enseignement supérieur, notamment par les universités". Actuellement, le code de l'éducation considère toujours que la formation des maître "est assurée par les IUFM" (Instituts universitaires de formation des maîtres).
"Il n'y a eu aucune négociation"
Pour Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, joint par Webex, il s'agit d'un "gros sparadrap" qui "ne change rien sur la formation des enseignants. Ce n'est pas un problème statutaire des IUFM mais un problème de formation. C'est le seul point sur lequel on demande à l'Assemblée nationale de se prononcer."
Actuellement, il n'existe plus de cahier des charges national de formation des enseignants, donc "plus de détermination de leur formation au niveau national", explique Jean-Jacques Hazan. Et de poursuivre : "Le Conseil d'Etat nous a donné raison lorsqu'on a attaqué (avec d'autres organisations) l'arrêté de compétences, qui supprimait ce cahier des charges (…)." Une décision qui devait permettre au ministère de l’Education nationale de renouer le dialogue avec la communauté éducative. Mais depuis, il n'y a eu aucune négociation !"
Des "conditions d'entrée dans le métier épouvantables "
Dans son rapport annuel publié le 8 février 2012, "la Cour des comptes a (...) pointé les failles de la nouvelle formation des enseignants (...) et rejoint l'analyse de la FCPE", déclare la fédération. La juridiction financière relève que la réforme de la formation des enseignants "n'a pas été suffisamment préparée", le ministère souhaitant saisir l'occasion de réaliser "rapidement" des économies d'emplois du fait du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Cette mise en oeuvre "accélérée" a entraîné de "nombreux dysfonctionnements" pour les enseignants stagiaires, tandis que le montant des économies "reste difficile à chiffrer précisément", ajoute la Cour.
Le Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré) a aussi dénoncé cette proposition de loi sur la formation des enseignants qui vise, selon eux, à "inscrire dans la loi les conditions épouvantables d'entrée dans le métier".
François Régnier avec AFP
(Crédit photo d'appel: Flickr/Natha1308/CC)