Le président du Gabon Ali Bongo, à Londres en février 2014. Crédit: Foreign and Commonwealth Office.
Au Gabon, Internet était coupé depuis le début de la crise suivant la réélection du président sortant Ali Bongo, le 27 août. Il a été rétabli lundi matin. Les autres médias locaux ont toujours des difficultés à diffuser des informations sur la crise en cours.
Internet a été rétabli ce matin à Libreville, la capitale du Gabon. Il était entièrement coupé depuis cinq jours, après la réélection contestée du président sortant Ali Bongo Odimba le 27 août. La proclamation des résultats officiels provisoires mercredi après-midi avait été suivie d'émeutes et de pillages dans plusieurs villes du Gabon, le candidat rival Jean Ping s'affirmant gagnant du scrutin. Ces troubles auraient officiellement faits sept morts. Dans la soirée de l'élection, Internet avait été coupé. Alexandre capron, journaliste à France 24, a diffusé sur twitter des images de la crise, qui ont pu sortir avec le rétablissement d'Internet.
Internet partiellement rétabli au #Gabon de nvelles images de mercredi dernier commencent à sortir #oF24 #GabonVote https://t.co/sNHrvRl70t
— Alexandre Capron (@alexcapron) 5 septembre 2016
Malgré le rétablissement d'internet, les réseaux sociaux étaient toujours inaccessibles, selon plusieurs journalistes français sur place. Pour l'heure, aucune explication officielle n'a été fournie par les autorités ou par les opérateurs téléphoniques sur les raisons de cette coupure.
Les télévisions attaquées
De manière générale, l'information est devenue difficile d'accès depuis le début de la crise. Le gouvernement ne communique plus depuis plusieurs jours sur la chaîne de télévision nationale. Du côté des télévisions privées, les locaux de Radio-Télévision Nazareth (RTN) et Télé-Plus ont été attaquées et en partie détruits dès l'annonce des résultats.
Les locaux de RTN ont été incendiés et sa régie détruite « mercredi soir par des agents des forces de l'ordre cagoulés et fortement armés, selon son PDG, le pasteur Georges Bruno Ngoussi, interrogé par l'AFP. Le câble co-axial a été sectionné, ce sont des connaisseurs, ils savent que c'est la connexion du signal avec le satellite Eutelsat » explique-t-il, alors que sa chaîne ne peut plus émettre ni par satellite, ni par voie hertzienne.
Faute d'informations, les Gabonais se rabattent sur les médias français, comme RFI ou France 24.
Léa Picard