Samedi 21 septembre, Michel Barnier a annoncé la composition et les intitulés ministériels de son gouvernement. Le terme de “handicap” a disparu et sème le doute chez les acteurs du milieu.
Près de 12 millions de personnes, soit 18 % de la population française, sont concernées par le handicap. Photo : Pickpik
“On nous avait parlé d’un héritage des Jeux, il aura vité été enterré”, écrit sèchement sur X le Collectif Handicaps qui regroupe 54 associations. Seize jours après la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques, le terme “handicap” disparaît de l’intitulé ministériel. Philippe Croizon, athlète amputé des quatres membres et figures de la lutte contre les discriminations, ressent “de la colère, de la tristesse et de l’incompréhension” et parle d'un “retour en arrière d’une violence totale”, en réaction à l’annonce du gouvernement par Michel Barnier. Si 80% des handicaps sont invisibles, tous risquent bel et bien de ne plus faire partie des préoccupations politiques.
Près de 12 millions de personnes, soit 18 % de la population française, sont concernées. Fadila Khattabi était ministre déléguée chargée des personnes en situation de handicap dans le gouvernement précédent ? Désormais, la question est enfouie dans le portefeuille du ministère des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes du député Horizon Paul Christophe. “J’ai toujours eu à cœur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive. Ce n’est pas demain que cela va changer ! Je m’y engage comme désormais ministre”, a-t-il tenté de rassurer.
En Alsace, les associations temporisent mais restent pour le moins dubitatives. “Quand j’ai vu qu’il n’y avait pas de mention du handicap dans le nouveau gouvernement je me suis dit “Tiens, il y a un petit souci là”, raconte une responsable d’un centre d’accueil de l’APF France Handicap en Alsace. Après réflexion, elle ne voit pas ce qui va changer. Elle observe que son association existe depuis plus de 80 ans et qu’en dépit des variations politiques, les interlocuteurs existent toujours. “Forcément en tant qu’acteur du milieu, ça interroge, poursuit-elle. Nous avons des attentes fortes vis-à-vis du nouveau gouvernement, mais on attend de voir. Il est trop tôt pour juger.”
Tristan Vanuxem
Édité par Paul Ripert