Il aura dirigé le Venezuela pendant 14 ans. Des centaines de milliers de personnes lui ont rendu hommage, mais le pays orphelin doit se tourner vers un nouveau père. Quatre visages se dessinent.
C'est le problème avec Chavez : au fil des ans, il avait fini par incarner le Venezuela à lui seul. À l'image de ses inénarrables survêtements aux couleurs nationales. Comment, alors, penser le Venezuela sans Chavez ? Une élection présidentielle anticipée doit avoir lieu dans les trente prochains jours. Des personnalités sortent de l'ombre du leader.
Nicolas Maduro à l'Assemblée nationale, le 28 février 2013 (Photo : Prensa-Miraflores).
Parmi elles, Nicolas Maduro, vice-président du pays. Sa moustache est sur toutes les télévisions qui ont filmé les obsèques de son mentor. Cet ancien conducteur de bus de Caracas, âgé de 50 ans, a milité dès le lycée au sein de la Ligue socialiste et a rencontré Chavez dans les années 1980. C'est un ancien compagnon de route du défunt president qui fait partie de l'aile modérée du parti socialiste unifié. C'est lui qui a annoncé la mort de Chavez, le 5 mars dernier.
Autre candidat putatif, le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello. À 49 ans, il a participé à la tentative de coup d'État en 1992 au côté de Chavez. Cet ancien militaire est un tenant de la « ligne dure » du chavisme. Selon la Constitution vénézuélienne, c'est à lui que revient le pouvoir par intérim.
Le ministre du pétrole, Rafael Ramirez, devrait aussi être un homme clé des prochaines élections. Cet ingénieur de 50 ans dirige la compagnie pétrolière nationale, sur laquelle repose la moitié du budget national.
Mais d'autres personnalités se rapprochent du pouvoir, notamment dans l'opposition. C'est le cas de Henrique Capriles, avocat de 40 ans, gouverneur d'un État du nord du pays, et chef de file du parti Justice d'abord (centre droit). Il a obtenu de très bons scores contre Chavez lors des élections d'octobre 2012 : il avait reçu 44 % des voix.
Pour l'instant, devant le cercueil vitré où repose la dépouille de Chavez, l'heure est au recueillement et aux hommages, pas à la concurrence pour le pouvoir. Mais les champions attendent leur heure.
Baptiste Cogitore (avec AFP)