Vendredi 14 février, près de 2 000 manifestants nationalistes s'attaquaient à une mosquée à Plovdiv. Le lendemain, d'autres commémoraient la mort d'un général fasciste. Ce mercredi, le Parlement a réagi en votant un texte condamnant l'extrémisme et la xénophobie.
Mardi 18 février, des centaines de manifestants défilaient dans les rues de Plovdiv pour protester contre la restitution d'une mosquée à la communauté musulmane. (Photo : Twitter)
Le Parlement bulgare a mis en garde mercredi contre une montée de l'extrémisme dans le pays, cinq jours après des manifestations de nationalistes bulgares qui se sont attaqués à une mosquée dans la deuxième ville du pays.
Il a adopté un texte, avec le soutien de 113 députés sur 116 présents, pour rejeter "les manifestations d'extrémisme et de vandalisme, la reconnaissance de personnalités historiques prônant l'idéologie fasciste".
La nouvelle loi condamne également "la profanation brutale d'édifices religieux, accompagnée de messages xénophobes".
Mardi, le président Rossen Plevneliev et le Premier ministre Plamen Orecharski avaient déjà condamné, dans une rare déclaration commune, "l'attisement de la haine et de l'intolérance" et "les provocations contre la paix ethnique".
120 manifestants nationalistes ont été interpellés vendredi 14 février, alors qu'ils tentaient, selon la police, de "prendre d'assaut" une mosquée à Plovdiv dans le sud du pays, faisant plusieurs blessés.
Montée du nationalisme à l'approche des élections européennes
Quelques centaines de manifestants ont défilé sans incident le lendemain à Sofia, pour commémorer la mort du général fasciste Hristo Lukov, décédé en février 1943.
Aujourd'hui, les commémorations de la mort de Vassil Levski en février 1873, personnage historique unanimement respecté pour sa contribution à la libération de la Bulgarie de la domination ottomane (XIVe-XIXe siècle), devraient aussi donner lieu à de nouvelles manifestations nationalistes.
Plusieurs formations nationalistes, dont le parti Ataka - présent au Parlement avec 23 députés et soutien tacite du gouvernement minoritaire du technocrate Plamen Orecharski - ont multiplié les manifestations dans la perspective des élections européennes du 25 mai.
Ils ciblent la minorité musulmane, qui représente 13% de la population bulgare, mais aussi un important afflux d'environ 10 000 immigrés et réfugiés depuis début 2013, provenant majoritairement de Syrie.
Congrès du Jobbik dans une ex-synagogue en Hongrie
Les nationalistes ont également provoqué une vive polémique en Hongrie la semaine dernière. Vendredi 14 février, le Jobbik, parti d'extrême-droite, a organisé son congrès préélectoral dans une ancienne synagogue d'Esztergom, une petite ville à 50 kilomètres au nord de Budapest.
Vendredi dernier, les militants du Jobbik ont tenu leur congrès préélectoral dans l'ancienne mosquée d'Esztergom, aujourd'hui convertie en centre culturel (Photo : Twitter/Margit Feher)
Les organisations juives ont dénoncé une "offense à la mémoire" des 500 Juifs de la ville, déportés pendant la Seconde guerre mondiale.
Le leader du parti Gábor Vona a déclaré qu'il n'était "ni nazi, ni antisémite, et qu'il n'avait pas honte". Avec près d'un million d'électeurs lors des élections législatives de 2010, le Jobbik, ouvertement antisémite, est devenu la troisième force politique du pays.
Marion Bastit (avec AFP)