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Le mardi 8 septembre 2015 marque une nouvelle étape dans l'évolution de la doctrine de l’Eglise catholique. Le pape François a ainsi ordonné la simplification et la gratuité des procédures d’annulation des mariages catholiques. Un dossier sensible qui était resté figé dans le marbre depuis trois siècles. L'annonce a fait le tour du monde, comme le montre cet article de CNN.
Les mesures de simplification, qui entreront en vigueur dès le 8 décembre, visent à offrir une meilleure accessibilité à l’institution religieuse du mariage et à son éventuelle annulation.
Qu'est-ce qui change ?
Les procédures d’annulation des mariages seront désormais gratuites pour les requérants, et cela grâce à l’aide des conférences épiscopales. Une « rétribution digne » du personnel du tribunal sera quand même assurée. Dans deux motu proprio, ou lettres papales, le chef spirituel catholique décide de simplifier la justice vaticane en renforçant l'importance des évêques, qui assument un rôle central dans les procédures d’annulation des mariages. L’évêque aura à présent le droit de choisir un juge unique pour les recours en nullité. Et dans les cas les plus "évidents", il pourra les juger lui-même.
Autre changement important : il suffira d'une seule sentence pour déclarer la nullité d’un mariage, contre une double décision de deux instances avant la réforme. L’appel au tribunal du siège apostolique romain, la Rote, deviendra donc moins fréquent.
Qu'est-ce qui peut changer?
En assouplissant sa politique sur les mariages, l'Eglise cherche aussi à renouer le fil avec des fidèles qui s'étaient éloignés d'elle. La loi de l’Eglise déclarant l’indissolubilité du mariage ne correspond plus à l’évolution de la société actuelle, où beaucoup de catholiques sont divorcés. Cependant, cette réforme voulue par le pape François est le résultat d'un parcours "souvent perçu comme long et fatiguant" (à lire sur Le Monde). Elle suscite des réticences de la part de certains prélats et représentants conservateurs de l’Eglise, qui évoquent la peur d’une perte des valeurs religieuses et une banalisation de l’acte du divorce, comme l'indique le quotidien italien La Repubblica.
Anna Riva