Nicolas Sarkozy au meeting de Toulouse le 12 avril 2007. Crédit photo: Guillaume Paumier
Nicolas Sarkozy accélère son entrée en campagne et pourrait se déclarer d'ici jeudi prochain. Nouvelles propositions, annonce de sa candidature, meeting, le futur candidat fait son entrée dans l'arène. Les militants UMP sont, eux, dans les starting-blocks.
" Les militants piaffent d'impatience. On est dans les starting-block ", s'enthousiasme Francis Gamelin, trésorier de la fédération du Haut-Rhin. Les militants UMP se préparent à aller précher la bonne parole. Nicolas Sarkozy se prépare à entrer dans l'arène. Dans sa longue interview au Figaro Magazine ce weekend, le futur candidat descend sur le terrain des valeurs. Une entrée en campagne qui pourrait être officialisée le " 16 février ", ou " avant ", " peut-être dès ce week-end ", selon des sources proches de l'UMP citées par l'AFP. Sa page Facebook est prête. Son premier grand meeting de soutien est organisé à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, le 19 janvier. La piste la plus crédible : le Parc Chanot et ses 6000 places.
" On nous a demandé qu'il y ait des jeunes qui aillent à Marseille ", explique Pierre Emmanuel Gibson, délégué national des jeunes populaires en charge du Pas de Calais. Le futur candidat devait se déclarer fin février, voire en mars. Pour ce militant de 26 ans, " c'est une très bonne chose qu'il le fasse avant. Pour l'instant, on fait campagne sans candidat. On en avait besoin pour avoir des affiches avec sa tête, des tracts à son nom ".
Les brochures sont prêtes
La campagne de terrain va donc être facilitée. " Plus tôt il parle, plus c'est facile pour nous de nous organiser. On faisait campagne sur notre bilan, il nous manquait ce que l'on allait proposer aux Français ", souligne Pierre Emmanuel Gibson. Les jeunes troupes sont prêtes depuis le campus des jeunes à Marseille en septembre dernier : " On est rodé et opérationnel. Dès qu'il se déclare, on va aller coller des affiches partout ".
Vendredi, la fédération UMP de l'Isère a reçu des documents d'une vingtaine de pages qui présentent le bilan de Nicolas Sarkozy. " Il y a sa photographie sur la couverture. On va aller les distribuer dans la rue ", indique Norbert Février, militant en Isère qui, avec cinquantaine de militants de la fédération, se rend à Marseille pour le meeting de la semaine prochaine.
" Je retrouve le Nicolas Sarkozy de 2007 "
Dans son interview au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy présente les grandes lignes de sa campagne. " C'est bien qu'il s'exprime. Les militants trouvaient qu'au moment de la primaire on n'occupait pas assez le terrain. Ils se demandaient ce que l'UMP faisait ", explique Francis Gamelin, trésorier départemental et " simple militant ". Au programme du futur candidat : référendum sur l'indemnisation des chômeurs et sur le droit des étrangers, refus du mariage homosexuel, de l'euthanasie, du droit de vote des étrangers aux élections locales. Il y défend un triptyque de valeurs : " travail, responsabilité, autorité ".
Ce programme plutôt ancré à droite n'effraie pas les militants. " Je pense que ses positions sont courageuses. Il prend des risques, assume ce qu'il pense et ce qu'il dit. Je retrouve le Nicolas Sarkozy de 2007. J'espère que cela va parler au Français ", se réjouit Pierre Emmanuel Gibson. Pour Elsa Schalck, responsable des jeunes populaires dans le Bas-Rhin, " c'est important d'avoir des positions claires sur les valeurs mais ce qu'il propose ne se rapproche pas de la droite populaire (courant le plus à droite de l'UMP) ou du Front national ".
" On s'en serait bien passé "
Pas d'incompréhension avec les militants plus au centre, selon Francis Gamelin : " On s'est rassemblé depuis longtemps ". Ce militant de 70 ans se dit plutôt favorable à une union pour les homosexuels mais pense que certains militants ne sont pas encore prêts à cette évolution. A propos du refus de droit de vote des étrangers, il est sûr que " les militants sont contents d'entendre cela, ils auraient été choqué du contraire. C'est intrinsèque à notre parti ".
Mais certains militants ont peur des conséquences de certaines propositions. Si Norbert Février se reconnaît dans le triptyque du futur candidat et pense que le référendum sur l'indemnisation des chômeurs est une bonne chose, il s'interroge sur le moment : " Il ne fallait peut-être pas en faire un thème de campagne. Ce thème va crisper les gens ".
Anna Benjamin