La députée de Paris est suspectée d’avoir surfacturé les prestations de son agence de communication lors de la campagne de LFI en 2017.
Sophia Chikirou lors d'une conférence de presse pendant la campagne présidentielle en 2017. Photo : AFP, Geoffroy van der Hasselt
Proche de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou a été entendue pendant deux heures ce mardi 24 septembre au tribunal de Paris, avant d’être mise en examen pour escroquerie aggravée et abus de biens sociaux. Son avocat Me Dominique Tricaud a indiqué que "Sophia Chikirou a fait une déclaration dans laquelle elle a dénoncé l'acharnement dont elle fait l'objet depuis sept ans, les fuites à répétition dans la presse et le fait qu'elle estimait qu'elle n'avait rien à se reprocher." La France Insoumise dénonce dans un communiqué "un acharnement judiciaire et médiatique insupportable".
La justice soupçonne Mediascop, la société de conseil en communication de la députée, d’avoir surfacturé certains services lors de la campagne présidentielle de 2017. Mediascop était le deuxième plus gros prestataire de LFI avec près de 1,2 million d’euros fracturés.
Des perquisitions au siège LFI en 2018
Sophia Chikirou, également directrice de la communication du parti, nie toujours avoir facturé des prestations avec des marges très supérieures à celles de ses concurrents. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait adressé en 2018 un signalement au parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête préliminaire.
Des perquisitions avaient suivi en octobre 2018 au siège du parti et chez Jean-Luc Mélenchon, diffusées en direct sur Facebook par ce dernier. Sophia Chikirou avait ensuite été entendue en audition libre sur deux jours par la police anticorruption à Nanterre. "Il n’y a pas eu de surfacturation, Mediascop n’a pas surfacturé, il n’y a pas d’enrichissement personnel, il n’y a pas eu de détournements de fonds publics", avait-elle balayé.
Lucie Campoy avec AFP