John Brennan a été confirmé jeudi à la tête de la CIA par un vote du Sénat américain. Jusqu'alors conseiller antiterroriste de Barack Obama, il avait provoqué la polémique aux Etats-Unis à cause de l'utilisation massive des drones de combat.
John Brennan. / Photo Flickr CSIS
On aura connu des arrivées plus consensuelles. Deux mois après sa nomination par le président des Etats-Unis Barack Obama, John Brennan a été confirmé à la tête de la CIA par le Sénat. Le successeur de David Petraeus, démissionnaire pour cause d'adultère, est parvenu à cristalliser toutes les critiques émises à l'encontre de la politique américaine de lutte contre le terrorisme. Et pour cause : il en est l'architecte.
Conseiller antiterroriste de Barack Obama, Brennan est l'homme qui orchestrait le programme de drones. A son actif également : la « Kill List », une liste de responsables d'Al-Qaida à abattre au Pakistan, au Yémen ou en Somalie.
3 000 personnes auraient été tuées par des drones
C'est le New-York Times qui, au début du mois de février, a soulevé la polémique, en racontant l'histoire de Salem Ahmed ibn Ali Jaber. Un imam yéménite hostile à Al Qaida qui avait été tué par un tir de drones américain pour avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. En l'occurrence en train de discuter avec des membres présumés de l'organisation terroriste qui exigeaient de le rencontrer.
Depuis, cette question des drones est un feuilleton outre-Atlantique. Des chiffres sortent, comme dans ce rapport qui affirme que la politique menée par l'administration Obama a causé la mort de 3 000 personnes, dont une partie de civils, tel que l'imam Ali Jaber. Des révélations également, avec la publication d'une note secrète qui légalise l'assassinat d'Américains appartenant à Al Qaida.
Des manifestants s'opposant à Brennan. / Photo Flickr Shrieking Tree
Un sénateur bloque le Sénat pendant 13 heures
John Brennan a ainsi dû s'expliquer sur ces pratiques devant la commission du Renseignement du Sénat américain. L'occasion pour nombre de ses opposants de demander l'annulation de sa nomination. Ou pour d'autres de perturber la séance. Mercredi encore, le sénateur républicain Rand Paul avait tout fait pour retarder l'arrivée de Brennan à la tête de « l'Agence ». Et y était parvenu. Sa méthode : un discours de près de 13 heures.
Ron Paul : "Je vais parler jusqu'à ce que je n'en puisse plus." / Vidéo Youtube RapsAlive
La « prestation » de Rand Paul n'a toutefois pas empêché John Brennan de prendre les commandes de la CIA. Les deux tiers des sénateurs ayant décidé d'entériner le choix du président Obama.
Raphaël Badache