Vous êtes ici
07/02/24
10:23

Remaniement : François Bayrou dit non, son camp se déchire

Après une semaine de tensions autour de l’annonce de la seconde partie du gouvernement, qui se fait attendre, François Bayrou a refusé d’y prendre part. Le Modem se divise sur ses propos très critiques envers la macronie.

François Bayrou, en 2019. © JacquesPaquier/Flickr

Son nom était sur toutes les lèvres depuis le début de la semaine, pressenti pour reprendre le ministère de l’Éducation nationale : François Bayrou a dit non. En l’absence « d’accord profond sur la politique à suivre », le président du Modem a indiqué à l’AFP, mercredi 7 février au soir, refuser d’entrer dans le gouvernement de Gabriel Attal. « Le pays a besoin de plus de compréhension politique de ce qui se passe à la base et de moins de technocratie gestionnaire », a-t-il fustigé, dénonçant « une dérive » de ceux qui avaient promis de « gouverner autrement » en 2017.

Il est allé jusqu’à dénoncer « une démarche d’humiliation » à son encontre : il se serait vu proposer le ministère des Armées, alors qu’il visait celui, plus prestigieux, de la rue de Grenelle. Un poste qu’il avait déjà occupé dans les années 90 et qui connait selon lui « une crise de confiance qui vient de loin et (qu’il croyait) que l'on pouvait corriger ». Il avait également en vue le portefeuille de l’Aménagement du territoire, invoquant « la distance désormais de plus en plus grande entre les citoyens et l'action publique ».

« Le Modem est en pleine incohérence »

Chef d’un parti fort d’une cinquantaine de députés à l’Assemblée nationale, le maire de Pau est vivement critiqué par ces derniers, qui n’auraient pas été prévenus en amont de son refus. « Le Modem est en pleine incohérence, a dénoncé le député du parti centriste Jean-Louis Bourlanges ce jeudi sur X. Il accuse François Bayrou « d’affaiblir dangereusement » le Modem tout en le « discréditant ». « C’est politiquement inepte et moralement dégradant », a-t-il conclu. Le camp semble cependant partagé : le député du Loiret Richard Ramos, lui, abonde dans le sens de François Bayrou. « On a aujourd'hui un gouvernement qui est de droite et parisien », a-t-il regretté sur le plateau de BFMTV. Dans un communiqué sur X, le parti lui-même s'est rangé derrière l'avis de son président, déclarant qu'il assumait son rôle de « vigie pour que les engagements pris devant les Français en 2017 et réaffirmés en 2022 soient tenus ».

Si son soutien « ne se marchande pas », comme il l'a indiqué ce jeudi matin sur France Info, François Bayrou ne considère pourtant pas son refus comme « un point de rupture » avec la macronie. Il assure que le Modem reste « membre de la majorité pour reconstruire le pays, corriger ou soigner les extrêmes difficultés que nous rencontrons ».Bouleversé, le parti centriste s’est d’ailleurs fait courtiser par la gauche via la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, sûre que les deux partis peuvent trouver « un point d’entente ». Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a immédiatement fermé la porte à une ouverture de la gauche au Modem.

Après sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires européens, lundi 5 février, François Bayrou s'était montré très ouvert à la possibilité de son retour au gouvernement. Cependant, le parquet de Paris a annoncé faire appel de cette relaxe ce jeudi.

Qui, donc, pour reprendre le portefeuille d’Amélie Oudéa-Castéra à l’Éducation ? Attendue depuis le début de la semaine, l’annonce de la seconde moitié du gouvernement de Gabriel Attal se fait décidément encore attendre. Jeudi, à la mi-journée, le Premier ministre était à nouveau à l’Elysée pour rencontrer Emmanuel Macron.

Azilis Briend et Lisa Delagneau

Édité par Milan Derrien

Imprimer la page

Fil info

15:12
France

Une enquête est ouverte sur le fonctionnement du réseau social X, après le signalement de biais dans l'algorithme

14:55
France

Affaires des écoutes : le bracelet électronique de Nicolas Sarkozy doit être posé aujourd'hui

14:29
France

Pyrénées-Orientales : la conductrice du car scolaire qui avait fait six morts en 2017 à Millas est condamnée à 5 ans de prison en appel

14:04
France

Marché de l'eau : l'ancien ministre Olivier Dussopt condamné en appel pour favoritisme

13:45
France

Le groupe LFI a annoncé saisir le Conseil constitutionnel sur le projet de loi de finances

12:57
France

Nouvelle-Calédonie : un mort par balle au cours d'une opération des forces de l'ordre

12:10
France

Éducation : Elisabeth Borne va instaurer un "passage systématique" en conseil de discipline pour les élèves porteurs d'une arme blanche

11:04
France

Remboursement des fauteuils roulants : la liste des équipements intégralement pris en charge a été publiée au Journal officiel

10:57
France

Élections aux chambres d'agriculture : la Coordination rurale affirme avoir gagné au moins 10 départements, la FNSEA en recul

10:14
France

Immigration : François Bayrou annonce sur RMC vouloir un débat public approfondi sur le droit du sol

08:49
France

Le déficit commercial s'est réduit en 2024 à 81 milliards d'euros, contre 100 milliards en 2023

08:32
France

Sommet sur l'IA : un data center géant sera construit sur le territoire par les Émirats arabes unis

18:13
France

La Bourse de Paris clôture au-dessus des 8.000 points pour la première fois depuis la dissolution de l'Assemblée en juin dernier

17:51
France

Fonction publique: un nouveau site de formation des attachés d'administration de l'Etat inauguré à Nanterre

15:00
France

Les fauteuils roulants intégralement remboursés à partir du 1er décembre 2025

14:41
France

Le quartier "La Négresse" à Biarritz doit être rebaptisé, tranche la justice

14:10
France

Intelligence artificielle : le gouvernement désigne 35 sites en France pour accueillir des "data centers"

13:57
France

Le programme d'éducation à la sexualité, publié après des mois de débats

12:09
France

53,5 tonnes de cocaïne saisies en France en 2024, plus du double de 2023

12:03
France

Le budget 2025 est définitivement adopté, après un dernier vote au Sénat