Ce dimanche en Alsace, terre historiquement droitière, la candidate frontiste a tenu un discours plus typique du Front national que celui qu'elle avait prononcé le 5 février à Toulouse, ville socialiste. "Quel meilleur symbole que Strasbourg pour parler de l'amour de la patrie ?"
La candidate FN a promis de réduire les entrées sur le territoire français de 200 000 à 10 000. (Crédit photo : Eléa François/Cuej)
Dans la ville rose, Marine Le Pen avait tenu un discours que la gauche n'aurait pas renié. Insistant sur le retour à la souveraineté du peuple soumis aux marchés, elle dénonçait les licenciements boursiers, la dérive du capitalisme et de ses profiteurs. C'est en "profiteur de la République", en "jouisseur sans entraves" qu'elle attaquait Nicolas Sarkozy. Mais elle insistait surtout sur les erreurs du Parti socialiste, responsable des premières vagues de privatisations.
La candidate du FN annonçait vouloir rétablir la sécurité au nom des libertés individuelles, pointant une "insécurité voulue", "telle une prison qui étouffe les velléités de revendications". Ce jour-là, pas un mot pour accuser l'immigration.
"Monsieur Plus de l'immigration"
Une semaine plus tard à Strasbourg, le verbe offensif de Marine Le Pen a retrouvé toutes ses couleurs traditionnelles. Souveraineté des Français, justice, sécurité, éducation, laïcité, tous les thèmes abordés ont convergé vers un seul mal : l'immigration. La candidate a dénoncé les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy, "le monsieur Plus de l'immigration". Elle s'en est pris au "vrai-faux candidat", dont elle a comparé le bilan sur l'insécurité et l'immigration à celui d'un "petit garçon" qui avait promis de "sortir le glaive" et n'a agité qu'une "épée en plastique".
"Personne d'autre que moi n'aura le courage de s'attaquer à l'immigration", a affirmé la candidate qui a promis de la réduire de 200 000 à 10 000 entrées par an sur le territoire français en 2017. Stopper l'immigration, "une urgence sociale" pour la candidate à la présidentielle, qui martèle "qu'il y a bien un lien entre immigration et chômage".
Interdire les signes religieux
Sur l'insécurité et la justice, elle a également réclamé l'application des "16 000 peines non exécutées". Mais une fois de plus, "si l'insécurité progresse, c'est que l'immigration est hors de contrôle", a-t-elle répété. Marine Le Pen a aussi évoqué la laïcité en proposant d'interdire les signes religieux, notamment le voile, et la nourriture halal dans les cantines publiques : "L'école publique n'est pas obligatoire. Il y a aussi l'école privée."
Concernant la souveraineté des Français en Europe, la candidate frontiste a aussi rappelé que "c'est au peuple français et non à la Cour européenne des droits de l'Homme de décider de la politique d'immigration de la France."
Claire Gandanger