Les deux villes alsaciennes se réunissent au sein d'un nouvel établissement public. Objectif, rester un territoire compétitif. Mais le couple doit encore définir ses projets d'avenir.
C'est officiel, le siège du "pôle métropolitain" est désormais installé à Strasbourg. Le président et les membres de son bureau ont été élus vendredi matin, dans les salons de la mairie, place Broglie. Strasbourg et Mulhouse vont désormais coopérer dans un cadre officiel.
"C'est une simple alliance. Il n'y n'aura pas de création d'administration", explique Jean-Marie Bockel, premier président du pôle et par ailleurs à la tête de la M2A (Mulhouse Alsace Agglomération). Le but n'est pas non plus de créer de nouveaux projets : "Les projets que nous porterons ensemble, on les aurait porté séparément", ajoute-t-il.
Jean-Marie Bockel, (troisième en partant de la gauche) sera le président du pôle. A sa droite, Jean Rottner, maire de Mulhouse, à sa gauche Roland Ries, maire de Strasbourg. (CUEJ/Maren Rampendahl)
Etre plus attractif
L'idée est que plus une collectivité est grande, plus elle est forte économiquement. C'est dans cet esprit qu'a été créé ce nouveau type d'établissement en décembre 2010, dans le cadre de la loi de réforme des collectivités territoriales. Le but est de renforcer la coopération des grandes agglomérations proches géographiquement, essentiellement dans les domaines de l'économie, du développement du territoire et de l'innovation.
Pour les deux villes alsaciennes, il s'agira par exemple de lancer une desserte ferroviaire qui reliera Strasbourg et l'aéroport de Bâle-Mulhouse en une heure, ou encore d'accompagner la fusion de leurs universités.
En plus des projets communs, les deux agglomérations espèrent être plus attractives économiquement. L'ensemble regroupe 727 000 habitants, soit 40% de la population de l'Alsace. De quoi peser dans la compétition européenne et internationale, notamment pour l'accueil des entreprises. C'est en tout cas l'analyse de Jean-Marie Bockel, président de M2A (Mulhouse Alsace Agglomération) et Roland Ries, maire de Strasbourg:
Raphaël Nisand, maire de Schiltigheim, siège au bureau du Pôle. Il se dit malgré tout "sceptique". "Il n'est jamais inutile de se parler mais on n'avait peut être pas besoin de faire une structure supplémentaire pour se parler". "Pour le moment il n'y a pas de contenu. Le budget qu'on a voté ce matin est à peu près vide", souligne-t-il. Le pôle est un cadre, reste à en trouver le contenu.
Maren Rampendahl et Clément Le Bris