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Les 27 se le sont promis, le Traité leur permettra de parler d'une seule voix sur la scène internationale. Mais c'est déjà la cacophonie sur les rapports avec Moscou, le dialogue avec l'Afrique rend sourd et l'élargissement à la Turquie divise. L'Union de la Méditerranée, elle, ne fait vibrer que l'Elysée. Bien du plaisir au futur Haut représentant pour les Affaires étrangères et à son service en gestation. Au Quai d'Orsay, Pierre Ménat marche à pas feutrés.

Pierre Ménat pratique le langage diplomatique

A l'instigation de Jean-Pierre Jouyet, il a retrouvé le Quai d'Orsay il y a cinq mois.

Définir les positions diplomatiques françaises à Bruxelles ou s'occuper des relations de la France avec les Etats membres et les pays candidats, c'est à nouveau le travail de Pierre Ménat depuis le 20 juillet dernier.
Au ministère des Affaires étrangères, il dirige une équipe de 75 personnes. En ce moment, deux dossiers majeurs de la présidence française de l’Union sont examinés par son service: le futur Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la nouvelle diplomatie européenne. Car si le traité entre en vigueur, le Haut représentant devra immédiatement disposer de son propre «ministère» des Affaires étrangères de l’Union.
Pierre Ménat préfère rester prudent sur ces deux dossiers. «On ne peut pas expliquer comment va s’organiser le nouveau service européen des relations extérieures tant que le traité n’est pas ratifié», dit cet ancien ambassadeur qui a été en poste en Roumanie puis en Pologne. «Imaginez la réaction des Britanniques, s’ils apprenaient que la France prépare la répartition des fonctionnaires dans ce service. Il faut être prudent et faire les choses en douceur. D’abord la ratification, ensuite les actions concrètes», sussure l’énarque en faisant les cent pas. D'ailleurs ce service ne fait que réunir quelques départements existant. Une broutille.

Pas de danger avant 50 ans

C'est comme pour le Haut Représentant: «Chaque Etat membre garde sa propre politique étrangère. Le Haut représentant n’interviendra que sur les quelques positions qui feront consensus parmi les 27. Ce sera davantage une représentation symbolique que réelle.»
Une chose est sûre: les Etats membres conserveront leur ambassade dans les pays de l’Union. «Il faudra probablement une cinquantaine d’années avant que ce service européen pour l'action extérieure ne prenne toute son ampleur.»
Le Quai d'Orsay n'a pas la haute main pas sur tous les dossiers : le projet d’Union méditerranéenne est traité à l’Elysée par Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
Pour l'instant, le diplomate va à peine deux ou trois fois par mois à Bruxelles. Il s’y rendra sans doute davantage pendant la présidence française.

Catherine Roussin
à Paris

Soit un scénario catastrophe : 12 juin 2010, une cyber-attaque terroriste suspend toutes les connexions Internet sur le territoire national. L’Etat doit réagir. Il est totalement paralysé : le fonctionnement des hôpitaux, des banques, des transports est bloqué. Seule une coopération rapide entre tous les ministères concernés peut apporter une réponse efficace. Cette interopérabilité entre les différentes administrations françaises, adaptée aux nouvelles menaces, est un des objectifs du livre blanc sur la sécurité et la défense, en cours d’élaboration. Le 23 août dernier, Nicolas Sarkozy a demandé à la commission chargée de sa rédaction de lui «proposer une stratégie globale de défense et de sécurité nationale actualisées qui garantissent les intérêts de la nation si une surprise stratégique venait à les menacer. Avec pour objectif majeur (…) la protection de la population et la défense des intérêts fondamentaux de la nation, y compris ses intérêts européens et internationaux».

Présidée par Jean-Claude Mallet, cette commission est composée de 35 membres. Elle a commencé son travail par des auditions publiques d’experts et de responsables politiques français et internationaux. Depuis le 22 novembre, une phase d’entretiens confidentiels s’est enclenchée dans les sept groupes de travail mis en place. L’un d’entre eux, sous la responsabilité de Bruno Racine, président du conseil d’administration de la fondation pour la recherche stratégique, doit faire des propositions afin d’améliorer la coopération entre la France, l’UE et l’OTAN. Ce groupe de travail participe à l’élaboration du volet européen du livre blanc.

Publié en mars

Lorsqu’il sera rendu à Nicolas Sarkozy en mars 2008, plusieurs propositions auront vocation à bâtir des orientations à l’échelle de l’Union. «Il est évident que le travail du livre blanc est aussi fait dans la perspective de la présidence française de l’UE, insiste le colonel de Courrège, rapporteur de la commission. Si nous réussissons à intégrer un maximum de partenaires européens dans nos travaux, on a une chance d’étendre le livre blanc à toute l’Union.»
Le travail de la commission sera donc aussi un ballon d’essai : la présidence française s’inspirera des propositions et des différentes réactions des acteurs européens pour faire avancer le dossier de sécurité et de défense européenne. La période comprise entre la publication du livre blanc, en mars, et le début de la présidence française, en juillet, sera donc essentielle pour préparer celle-ci. Dans cet esprit, Karl von Wogau, président de la sous-commission défense du Parlement européen, souhaite constituer un groupe de réflexion pour accompagner le travail des Français sur ces questions : «Avec des représentants de la Commission, du Conseil, des parlements nationaux et européen, nous examinerons les conclusions du livre blanc français. J’en attends beaucoup.»
Avec plusieurs semaines de retard, Jean-Claude Mallet rencontrera Nicolas Sarkozy lors d’une réunion d’étape en janvier afin de lui faire part de ses premières propositions.

Guillemette Jolain
à Strasbourg
Pierre-Louis Lensel
à Paris

 

Une structure unique pour l'association

Pour l'heure, la construction d'une aile supplémentaire se termine. Cette extension regroupera l'accueil de jour et le centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), dédié à une prise en charge sur le moyen terme, avec un accompagnement social global. « Ce sont deux activités issues du projet initial de Femmes de Paroles », précise Régine Kessouri. Un lieu de rencontre et de discussion avec les travailleurs sociaux pour assurer un accompagnement personnalisé.

 

Au rez-de-chaussée de l'ancien bâtiment de la rue de l'Abbé-Lemire, ouvrira une micro-crèche destinée à un public en situation précaire (actuellement située rue de la Iere armée). Elle pourra accueillir une dizaine d'enfants. A l'étage, quatre logements viendront compléter l'offre du CHRS.

 

Ainsi, avec les nouveaux locaux rue de l'Abbé-Lemire, l'association regroupe en un même lieu toutes les activités auparavant dispersées dans la ville. Le tout pour un coût de 2,3 millions d'euros.

 

Hélène Deplanque

L’adaptation au cinéma de l’autobiographie du rappeur originaire du Neuhof, Abd Al Malik, intitulée Qu’Allah bénisse la France, sortira en salles en fin d’année. Un condensé en noir et blanc des histoires de son quartier, évoquées dans les textes de ses albums solos. Le Neuhof sous la plume de Régis Fayette-Mikano, alias Abd Al Malik.

« Je suis aveuglé par des murailles de tours, je me dis, il ne peut rien y avoir derrière ces remparts » (La gravité, album Gibraltar). Difficulté à sortir du quartier, à se projeter en-dehors des barres d'immeuble : cettte réalité, que partage nombre de jeunes du Neuhof, Abd Al Malik la raconte en musique depuis plus de quinze ans. Il l'a également retranscrite dans son autobiographie Qu’Allah bénisse la France, adaptée au cinéma cette année (sortie prévue le 10 décembre 2014). Grâce à ses résultats scolaires, lui a pu s’en sortir. Il n’a pas effectué sa scolarité comme les autres jeunes du Neuhof. Il a été envoyé dans des établissements privés, le collège Sainte-Anne à Neudorf, puis le lycée Notre-Dame- des-Mineurs, dans le quartier de la Gare. Un parcours néanmoins semé d’embûches. Le week-end, il retournait « travailler » dans son quartier : deal de shit et vols en tout genre. « J’étais voleur, et avant d’aller voler, je priais (…), je demandais à Dieu de ne pas me faire attraper (…) qu’à la fin de la journée, le liquide déborde de mes poches » (Les autres, Gibraltar). 

Toujours, au pied des tours, la tentation de l’argent facile : flamber plutôt que travailler. Le rappeur reste tiraillé entre deux mondes, entre études et économie parallèle. Une dichotomie qui le poursuivra jusqu’à l’âge adulte. Plus tard, après avoir embrassé l’Islam, ce sera la question de ce qui est licite (hallal), de ce qui ne l’est pas (haram) et donc de la place du rap dans cette opposition. Et même sur sa première vision de l’Islam, vision répandue dans le quartier, il porte un regard critique, la juge réductrice. « Du jour au lendemain j’ai viré prêcheur, promettant des flammes aux pécheurs, des femmes aux bons adorateurs (…) je continuais ma parodie, mon escroquerie spirituelle » (Les autres, Gibraltar). Son autobiographie, il a choisi de la filmer en noir et blanc. Peut-être une façon d’illustrer les contradictions d’Abd Al Malik, le nom qu’il a choisi au moment de sa conversion.

Parmi ses camarades d’infortune, beaucoup ne sont plus là. Adolescent il a vu « le destin nous descendre un par un, morts par overdoses, par armes à feu, par arme blanche ou par pendaison » (Soldat de plomb, Gibraltar). L’arrivée de l’héroïne dans les années 80 a marqué l’esprit de Régis Fayette-Mikano. À l’époque, l’icône s’appelait Tony Montana, le héros du film de Brian de Palma, Scarface. Elle a succédé à l’ennemi public numéro 1, Jacques Mesrine. « Il connaît toutes les répliques du film Scarface (…) il vend de la CC [cocaïne], il joue les barons, le duc de la cité » (Roméo et Juliette, Dante). Comme son idole, la jeunesse du quartier n’en ressort pas indemne. « Nous étions dans cette cave, et tout notre escadron s’est mis à sniffer de la came (…) des copines que j’avais connues belles, s’étaient changées en loques humaines, à cause de l’héroïne qu’elles s’étaient injectées dans les veines » (Soldat de Plomb, Gibraltar). Une sorte de Paradis artificiel auquel le musicien n’a jamais voulu accéder. Avec la conscience des risques, mais par amour propre avant tout.

Difficile d’échapper à la tentation. Certains tentent de s'en sortir par le biais du verbe. Le rap ou la religion. Abd al Malik, comme son frère Bilal, a choisi les deux. La musique pour mettre des mots sur la réalité du quartier, et l’Islam, pour renaître. Avant sa carrière solo, Abd Al Malik a fait ses premières armes au sein du groupe NAP (New African Poets). Un moyen de parler des mauvais, mais aussi des bons côtés du quartier. Des repas familiaux avec les cousins du «bled» aux échanges entre communautés, en passant par les figures exemplaires, « maman qui nous a élevé toute seule, nous réveillait pour l’école » ou bien « le père de Majid, qui a travaillé toutes ces années de ses mains, dehors, sans jamais se plaindre » (C’est du lourd, Dante).

Même après une carrière de plus de vingt ans, qui l’a fait voyager aux Etats-Unis, comme au Maroc, Abd Al Malik reste « le gars de téci [cité], le mec de banlieue qui aurait pu finir shooté à l’héroïne, pendu dans une cellule ou rempli de colère, salissant la belle religion qu’est l’Islam, en ne pensant qu’à détruire » (HLM Tango, Dante).  

Bande annonce du film Qu'Allah bénisse la France

 

Alexis Boyer et Julien Pruvost

Parmi les immeubles qui ont poussé au Jardin des deux rives, une résidence senior a ouvert mi-juin. Seules sept habitants occupent pour l'instant les lieux qui pourront accueillir près de 200 personnes.

LEGENDE

Bordé par le Rhin, le jardin des Deux Rives et la route nationale qui mène au pont de l'Europe, la résidence des Deux Rives est une enclave moderne dans le quartier portuaire. En trois couleurs, sa façade raconte le statut de ses occupants : blanche pour les logements privés, brune pour les appartements aidés de la CUS et rouge coquelicot pour la résidence sénior. Dans cette dernière, qui a ouvert en juin, seuls sept des 113 appartements, du T1 au T3, sont aujourd'hui occupés. « Le quartier est tout neuf. On sait que son développement prendra du temps. Tout le monde le sait, y compris les gens qui vivent déjà dans la résidence. Les initiateurs du projet ont bien intégré cela quand ils ont fait le business plan », explique Sandrine Laboube, directrice de l'établissement au Port du Rhin.

844 euros pour un T1

Concept récent, la résidence sénior diffère de la maison de retraite. « Ici, les gens vivent en autonomie. Ce n'est pas un établissement médicalisé. Les habitants sont chez eux, ils reçoivent qui ils veulent, ils peuvent cuisiner ou partir en vacances comme ils veulent », souligne Sandrine Laboube. Mais ils sont entourés par le personnel d'accueil et d'assistance de 8 à 18 h qui s'occupent de l'administratif, du courrier, des rendez-vous chez le coiffeur... « La personne meuble son appartement, elle a ses clés, elle peut manger au restaurant de la résidence si elle le souhaite. Chaque semaine, on propose également des animations, des ateliers floraux et des jeux de mémoire par exemple, mais on n'impose rien. On fonctionne un peu comme une résidence hôtelière. » Pour un T1, il faut compter 844 euros par mois, pour la prestation de base. Celle-ci inclut un service d'alarme sécurité : les résidents portent un bracelet relié à une plateforme d'assistance en cas de chute. Les services à la personne – ménage, taxi, blanchisserie... – sont facturés en sus. 

La première habitante de l'immeuble, une dame de 84 ans d'origine allemande, apprécie l'ambiance de sa nouvelle maison, le personnel « sympathique » et la compagnie des autres habitants, même s'ils ne sont pas nombreux. Elle fréquente la piscine de l'immeuble chaque jour et suit aussi les cours de gymnastique une fois par semaine. « Mais c'est vrai que les magasins et la culture manquent dans ce quartier. J'adore aller au cinéma et aux concerts mais avec le bus et le changement au tram, c'est trop compliqué d'aller en ville », raconte-t-elle. Elle se réjouit de l'arrivée du tram d'ici deux ans. En attendant, elle se promène chaque jour dans le jardin des Deux Rives et se rend de temps en temps à Kehl pour y faire ses courses. 

Sandrine Laboube compte aussi sur le tram et les magasins pour augmenter la population du quartier. Et remplir tous les logements du bâtiment rouge coquelicot.

Anika Maldacker

L'association Cadr 67 propose désormais des nouveaux cours de vélo à l'Elsau. Des cours qui s'adressent essentiellement aux adultes en insertion. Un moyen, pour les bénéficiaires, de gagner en autonomie et en confiance en eux.  Un apprentissage en vingt séances encadrées par un moniteur breveté d'Etat. 

Montage: Alexandra Zevallos-Ortiz
Photos: Luana Sarmini-Buonaccorsi

Inauguré en février 2013, le service de placement transfrontalier de Kehl fait office de passerelle entre les demandeurs d'emplois et les entreprises des deux pays. Et de nombreux français tentent leur chance, en dépit des difficultés.

 

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A Kehl, l'Agentur für Arbeit, le Pôle Emploi allemand, abrite dans ses locaux le service de placement transfrontalier. Photo M. I

 

Le Service de placement transfrontalier de Kehl, hébergé dans les locaux du Bundesagentur für Arbeit, le Pôle Emploi allemand, est devenu en un an et demi le passage obligé pour les chômeurs français désireux de s'établir en Allemagne. Si le service s'adresse aux Français comme aux Allemands, ces premiers sont très largement majoritaires : « 95% des candidats sont des Français ou des résidents français qui souhaitent travailler en Allemagne ». Selon elle, ce n'est pas étonnant : « Dans la région de l'Ortenau (arrière-pays de Kehl), seulement 4% des gens sont au chômage, contre 10 % en Alsace ».

 

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Anne François, coordinatrice du service transfrontalier. Photo Anika Maldacker

 

Des demandeurs d'emploi mieux encadrés qu'en France

 

Quatre conseillers, deux Français et deux Allemands, encadrent les 500 candidats à l'embauche qui défilent chaque année. « Pour 2014, le but est de placer 100 demandeurs d'emploi sur le marché du travail. Nous en sommes déjà à 75, l'objectif devrait donc être atteint pour cette année », se réjouit Anne François.

 

Kassem, 29 ans en recherche d'emploi dans la région, évoque « l'efficacité » de la structure transfrontalière : « Ma conseillère m'appelle quatre ou cinq fois par moisJ'ai cherché à Strasbourg pendant près d'un an. J'ai des diplômes et de l'expérience mais pendant 9 ou 10 mois, le Pôle Emploi ne m'a envoyé aucune offre. Le mode de fonctionnement est bien plus efficace ici, on m'aide au maximum alors qu'en France, rien. »

 

Mais pour Anne François, il est difficile de renvoyer les deux structures dos à dos. Avant de venir à Kehl, elle a longtemps travaillé à Pôle Emploi en France.  « Kehl, c'est un service privilégié, le nombre de candidat est réduit. On a plus d'efficacité car les chiffres ne sont pas les mêmes. Mon portefeuille de suivi est de 40 personnes et mes collègues en ont une grosse centaine chacune. A Strasbourg en revanche, les conseillers doivent orienter 250 personnes en moyenne, gèrent l'accueil et effectuent des journées d'information aux demandeurs d'emplois. Le travail est incomparable. »

 

Maîtriser l'allemand : compétence incontournable

 

A l'image du reste de l'Allemagne, le district de l'Ortenau est en recherche incessante de main d'oeuvre. « Les secteurs les plus porteurs sont le bâtiment, l'industrie, les transports et la logistique. Dans ces domaines-là, on a de bonnes chances de retrouver un emploi. En revanche, un bon niveau d'allemand sera demandé même si les compétences et les qualifications sont suffisantes. Un manutentionnaire devra pourvoir communiquer avec ses collègues, un cadre lire un contrat », précise Anne François.

 

La maîtrise de la langue allemande est un obstacle pour beaucoup de francophones qui tentent leur chance de ce côté du Rhin. Et ils sont nombreux à se casser les dents dès l'entretien avec la conseillère. Leur niveau, qu'ils croyaient bon, s'avère insuffisant. Hugues, 47 ans, en a fait l'expérience : « C'est mon premier rendez-vous et visiblement, il faut que je me remette à l'allemand. Mon niveau est un peu limite pour ce qui est demandé sur le marché de l'emploi. » 

 

 

Les Allemands se méfient du CAP

 

L'autre difficulté qu'ont les travailleurs français désirant s'établir en Allemagne est la réticence des employeurs à reconnaître les diplômes français. Les Allemands sont très attachés à la formation de leurs apprentis qui dure trois ans. Or, en France, les titulaires du CAP ne sont formés que pendant deux ans. Cette divergence soulève un problème de légitimité et de compétence outre-rhin.

 

« C'est ancré dans la mentalité allemande, ici, on forme les apprentis qui montent au sein de l'entreprise. C'est pas comme cela en France et les employeurs allemands sont méfiants à ce propos », détaille Anne François. Pour tenter de surmonter ces difficultés, le Service transfrontalier finance depuis peu au candidat un programme d'alternance en entreprise et en centre de formation pendant un an.

 

Mark Ionesco et Anita Maldacker

Cette semaine, une dizaine de bénévoles de l'école Graine de cirque ont monté un nouveau chapiteau en quatre jours. Il permettra d'étendre les activités de l'école dès sa mise en service, en novembre.

Maurane Speroni

 

Des riverains du quartier Gare s'inquiètent de la pollution générée par le trafic routier dans le secteur, sur l'A35 et les grands boulevards. Le 10 octobre prochain, l'Association des habitants du quartier Gare (AHQG) organise une réunion d'information sur la pollution atmosphérique. 

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Photo : Assata Frauhammer

Un flux incessant de voitures et de camions sous leurs fenêtres. Les habitants du quartier gare, qu'ils soient proches de l'A35, où à proximité directe du boulevard de Lyon et du boulevard de Nancy subissent tous les jours ou presque les conséquences de ce trafic routier. Si la plupart n'y font plus attention, d'autres s'inquiètent des dangers invisibles de cette pollution. Les membres de l'Association des habitants du quartier gare (AHQG) organisent le 10 octobre prochain une réunion d'information.

En 2013, Anne-Marie Victor, membre de l'association chargée de cette question, avait déjà alerté l'opinion publique sur les dangers de cette pollution qui cause 110 décès par an dans dans l'agglomération strasbourgeoise. Dans la revue du quartier,  Du côté de la gare, elle s'inquiètait alors : « Mon adjoint de quartier me l'a dit : "C'est le quartier le plus pollué de Strasbourg". Mon médecin aussi. Et fin mars 2013, nous avons subi une alerte aux particules. » Depuis, l'AHQG a interpellé les candidats aux dernières élections municipales sur le sujet, sans grande réussite : « Ce qui me choque c'est la façon dont les politiques traitent la question », déplore la riveraine.

Un quartier victime des axes routiers

 

Ci-dessus : les trois zones de vigilances établies par le Plan de protection de l'atmosphère

« Le quartier est plus exposé que d'autres », admet Emmanuel Rivière, directeur-adjoint de l'Association pour la surveillance et l'étude de la pollution atmosphérique (ASPA). Cet organisme mesure le phénomène au niveau de l'agglomération strasbourgeoise. Deux types de pollution sont particulièrement surveillés, celle aux particules fines et celle au dioxyde d'azote, liées – entre autre – à la circulation sur l'autoroute et les grands axes strasbourgeois. 

La station de mesure installée par l'ASPA le long de l'A35, à proximité directe du sud du quartier Gare, relève des dépassement des valeurs limites fixées en 2010 par la Commission européenne. Pour les particules fines, le seuil est fixé à 50 microgrammes (μg)  par m3 en moyenne journalière, à ne pas franchir plus de 35 jours par an. « En 2013, on dépasse ce seuil sur 77 jours », alerte Michaël Bertin, chargé de mission pour l'élaboration du Plan de protection de l'atmosphère (PPA) de Strasbourg. « C'est aujourd'hui la zone la plus polluée, mais aussi la plus densément peuplée près de l'A35. Car le carrefour de la porte de Schirmeck (NDLR : où est installée la station de mesure) génère énormément de trafic ». Il note toutefois que « la valeur moyenne annuelle pour le dioxyde d'azote a été respectée, à environ 30 µg/m³ », soit en en deça du seuil des 40 µg/m³ autorisés au niveau européen.

Le boulevard de Lyon et le boulevard de Nancy ne sont pas non plus étrangers à ce phénomène de pollution atmosphérique. En 2008, cette grande ligne droite voyait passer en moyenne plus de 21 700 véhicules par jour. Mais le quartier, pris en étau entre plusieurs axes routiers, subit également les nuisances des très fréquentées avenue des Vosges et route de Schirmeck – parmi les plus polluées de la ville en dioxyde d'azote.  

Pourtant, selon les études de terrain, le phénomène est en train de se résorber : « La pollution liée au trafic routier baisse depuis environ cinq ans », justifie Michaël Bertin. L'A35 a vu ainsi son trafic diminuer. Quelque 180 000 véhicules y circulaient il y a dix ans contre 160 000 actuellement. La politique de développement des transports en commun aide. Le trafic en entrée de ville a baissé de 18 % entre 2000 et 2012. 

Hélène Perrin

A consulter ci-dessous : le Plan de protection atmosphérique de l'agglomération strasbourgeoise

 

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