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Les députés ont voté jeudi une résolution sur leurs priorités dans la promotion des droits de l'homme dans le monde. Leurs positions seront relayées par Catherine Ashton lors de la 22e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies qui démarre dans trois semaines.

 

Une session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, c'est l'occasion pour une cinquantaine de pays et d'institutions internationales de faire le point sur les droits de l'homme dans le monde. La 22e session aura lieu du 25 février au 22 mars à Genève. A cette occasion, le Parlement européen a voté une résolution jeudi détaillant ses positions à l'intention de la Haute-représentante des affaires étrangères, Catherine Ashton, qui y siègera. En son absence, Lucinda Creighton, pour la présidence irlandaise la représentait.

 

La Syrie, priorité des priorités

 

La plus grande priorité, pour tous, est la Syrie. Le Parlement condamne « dans les termes les plus fermes » le recours par le régime de Bachar Al-Assad à l'artillerie lourde, aux bombardements contre les zones habitées et aux exécutions sommaires. Les députés appellent à la démission immédiate du régime et exhortent l'ensemble des parties à assurer un meilleur accès à l'aide humanitaire internationale.

 

Moratoire sur la peine de mort en Egypte

Le Parlement exprime sa profonde préoccupation sur l'instabilité en Egypte, deux ans après la chute du régime Moubarak, et la réapparition de violences. Il demande un moratoire sur l'application des peines capitales, faisant explicitement référence aux 21 personnes condamnées à mort le 26 janvier dernier pour la catastrophe du stade de football de Port Saïd de l'année passée.

La situation à Bahreïn et dans les Emirats arabes unis retient aussi l'attention des députés européens. Ils réclament la libération de 800 prisonniers politiques au Bahreïn et l'adoption d'une résolution par les Nations Unies sur ce pays. Ils prient aussi les Emirats arabes unis de mettre fin à la répression ayant cours à l'encontre des militants des droits de l'homme et activistes politiques du pays.

 

La Biélorussie a été évoquée à plusieurs reprises lors du débat. M. Migalski (CRE, Pologne), député membre de la délégation sur les relations UE-Russie, s'est « réjoui que ce pays soit à l'ordre du jour ». La résolution votée par le Parlement demande à ce que « la situation déplorable » du pays « soit reconnue par les pays du monde entier ». Mme Creighton a affirmé à la fin du débat qu'un rapport spécial sera réalisé sur la Biélorussie.

Plusieurs députés ont en outre confié au cours du débat leur inquiétudes à propos de la Russie, sans qu'il n'en soit fait mention dans la résolution adoptée.

 

Condamnation de toutes les violences entre la bande de Gaza et Israël

 

Le Parlement regrette qu'Israël ait suspendu sa coopération avec le Conseil des droits de l'homme des Nations unies et se soit soustrait au mécanisme d'examen périodique universel. Son absence de ce programme est « inacceptable » pour les députés. Il condamne par ailleurs tous les actes de violence entre Gaza et Israël de décembre 2012 et fait savoir qu'aucune modification des frontières de 1967, y compris à Jérusalem, ne sera acceptée, à moins d'un accord négocié entre les deux parties.

 

Les eurodéputés soulignent enfin la nécessité de poursuivre le travail d'observation sur le terrain pour de nombreux pays d'Afrique, en Corée du Nord, au Sri Lanka et même en Birmanie, malgré les progrès récents.

Margaux Velikonia

 

Des résolutions sur trois cas particuliers au Laos, au Zimbabwe et au Pakistan

A 20 heures pile, les portes de l'Odyssée s'ouvrent et la petite masse de gens, transie par le froid, se dirige vers l'amphithéâtre style-XIXe. Bientôt arrivent Edouard Martin, le très médiatique leader CFDT de l'usine Mittal de Florange, parka orange sur les épaules, et quelques-uns de ses collègues. Ils sont rejoints par des eurodéputés socialistes, parmi lesquels Catherine Trautmann. La soirée débute par une mise au point de l'ancienne maire de Strasbourg qui dit « regretter les violences de la journée ». Elle est sifflée. Des « socialos dehors ! » et des « Valls démission ! » fusent depuis l'assistance. Dans l'après-midi, des heurts ont opposé forces de l'ordre et ouvriers français et belges d'Arcelor-Mittal venus manifester sous les fenêtres du Parlement européen.

Plongée dans le combat des métallurgistes de Florange

Le calme revient lorsque les lumières se tamisent. La projection débute. Pendant 52 minutes, on découvre les sentiments des ouvriers sur leur lutte. La fierté d'abord, pour les 22 ouvriers qui ont participé à la « Marche de l'acier » au printemps dernier, une randonnée de 320 km entre Florange et Paris. L'espoir aussi, lorsqu'ils reçoivent le soutien de François Hollande en février 2012. L'enthousiasme même, au soir de la victoire du candidat socialiste. Le documentaire de Jean-Claude Poirson, lui-même ancien de chez Arcelor-Mittal, s'arrête sur les visages radieux des ouvriers, au soir du 6 mai. Les lampes se rallument sous les applaudissements nourris du public. Amer, Edouard Martin est le premier à réagir : « la dernière image, elle fait mal ».Vient ensuite le tour des politiques. Tous félicitent les « Mittal » pour leur combat. Une partie de l'assistance réagit mal à la prise de parole des élus socialistes. « On n'est pas à un meeting du PS! », s'inquiète un jeune trentenaire, cheveux en bataille, et autocollant du Front de gauche fixé sur la poitrine.

La soirée se termine dans la cohue

L'atmosphère s'électrise à nouveau. Un jeune homme quitte son siège pour se diriger vers Catherine Trautmann.

Pervenche Berès (au centre avec le micro), qui préside la commission emploi et affaires sociales du parlement européen, s'est dit confiante dans l'avenir de l'industrie européenne.

Il tient entre ses mains une cartouche de flashball ramassée au cours de la manifestation de l'après-midi. Avec virulence, il demande des comptes à l'ancienne ministre de la culture qu'il assimile à une représentante du gouvernement. Du balcon du théâtre, les invectives pleuvent. « Paroles, paroles, paroles », entend-on. Les syndicalistes de Florange sont pris à partie. Edouard Martin, dont le combat syndical date de vingt ans, s'énerve. Comme il l'a fait à de nombreuses reprises depuis le début du conflit social, le délégué CFDT fait parler sa gouaille: "les révolutionnaires qui font la révolution par Facebook ou Twitter, il y en a marre!" Dans les dernières rangées, deux hommes sont proches d'en venir aux mains. Ce qui devait être une soirée de sensibilisation à la situation des hauts-fourneaux de Moselle prend fin dans le chahut généralisé. Dure journée pour les gars de Florange.

Texte et photo: BENJAMIN DELOMBRE

 

Ils étaient quelques dizaines mercredi soir au cinéma Odyssée, à Strasbourg, pour assister à la projection du documentaire « Arcelor-Mittal, à la vie à la mort ». La soirée s'est déroulée dans un contexte tendu, quelques heures après la manifestation des ouvriers d'Arcelor-Mittal.

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