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Euronext étouffe la bourse de Paris

Depuis la création d'Euronext en 2000, l'influence de la bourse de Paris sur les marchés financiers n'a pas cessé de décroître au profit de la formation d'un réseau de bourses paneuropéennes. Le 1er novembre 2007, la transposition de la directive MIF sur les instruments des marchés financiers a accéléré le processus de consolidation de ces bourses.

Cette directive avait l'ambition d'augmenter l'efficience des bourses européennes en rajoutant des liquidités sur les marchés, de les rendre plus transparentes et de baisser les coûts des transactions. À la place, la directive a fait des bourses européennes des entreprises en concurrences les unes avec les autres. Et pour y faire face, elles se sont fragmentées. Des marchés parallèles se sont développés. Paris a vu ses parts de marchés fondre et ses investisseurs fuir vers Londres. Un mouvement qui s'opérait déjà depuis la fin des années 90 et qui a poussé la bourse de Paris à fusionner avec celles de Porto, Bruxelles, Lisbonne, Amsterdam et Liffe (affiliée à la bourse de Londres) pour baisser ses coûts et rester compétitive. De cette fusion est née Euronext.

Ce premier pas vers la consolidation des marchés financiers européens a été suivi par la fusion en 2007 avec Nyse, la bourse de Wall Street. Cette nouvelle fusion devait renforcer l'attractivité des bourses européennes. Et lorsque Nyse a transféré toute l'informatique d'Euronext à Londres pour se rapprocher de ses clients et gagner en rapidité pour  l'exécution des ordres pendant l'achat et la vente des actions, la bourse de Paris s'est encore fragmentée pour permettre à Euronext de lutter contre les plates-formes de négociations privées telles que Chi-X et Bats sur les marchés. Aujourd'hui Chi-X englobe 18,6% des parts de marché en Europe derrière Euronext qui en rassemble 25,4%.

Si la Commission européenne valide la fusion de Nyse Euronext avec Deutsche-Börse, Euronext devra franchir une nouvelle étape en affrontant les problèmes de liquidités liés à la crise de la dette et en se confrontant à la concurrence des marchés asiatiques de plus en plus présents en Europe.

Esther Degbe à Paris

 

C'était de nouveau le sommet de la dernière chance. Le 9 décembre 2011, le Conseil européen propose un pacte budgétaire instaurant une règle d'or pour les pays signataires. Les mesures annoncées entendent rétablir la confiance en l'avenir de l'Eurozone. Entretemps, l'emprise du Fonds monétaire international sur sa conduite s'étend.

Les 17 membres de l'Eurozone n'ont jamais imaginé devoir aider un des leurs. Encore moins trois. La Grèce, l'Irlande et le Portugal ont reçu plus de 140 milliards d'euros depuis un an et demi. Le soutien financier de la « troïka » (le Fonds monétaire international, la Commission européenne et la Banque centrale européenne) est accordé sur la base d'un programme d'ajustement, destiné à assainir les finances publiques. Mais la cacophonie autour de la mise en place des plans de sauvetage témoignent d'une Union européenne hésitante. Zsolt Darvas membre du think tank Bruegel, vit à Bruxelles. L'économiste d'origine hongroise juge les mesures inefficaces.

Un pays membre de la zone euro en crise, cela semblait impossible pour l'Union européenne. Comment a-t-elle réagi?

Elle n'y était pas du tout préparée. L'Eurozone ne s'attendait pas à devoir aider un de ses pays membres. Au tout début de la crise de la dette, en 2010, l'Union européenne a fait des déclarations à gauche à droite, en se demandant s'il fallait donner de l'argent, ne pas en donner, si 20 milliards d'euros allaient suffire, etc. Les dirigeants nationaux et les membres de la Commission européenne ne savaient plus que faire. Ils n'avaient pas de plans et donc les décisions prises n'étaient pas pertinentes.   

Comment s'est propagée la crise?

Après les Grecs, ce sont les Irlandais qui ont demandé de l'aide. La situation des banques irlandaises s’est détériorée en raison d'une crise des crédits hypothécaires. En 2009, la première banque du pays, Anglo Irish Bank, a perdu 12,9 milliards d'euros et presque autant au premier semestre 2010. L’État irlandais a pris à son compte la responsabilité des banques irlandaises. L'État a déjà injecté plus de 45 milliards de fonds propres pour soutenir ces organismes financiers.
Au Portugal, la situation était différente. Le pays montrait déjà avant la crise une croissance très lente. Dans les années 90, avant d'adhérer à l'Union européenne, il avait des problèmes de crédit. Lors de son adhésion, le pays est arrivé dans un ensemble économiquement plus fort que lui. La dette du gouvernement à l'époque s'élevait à 65% du PIB, aujourd'hui elle en est à plus de 100%. Aucune possibilité d’être compétitif avec les autres pays.

Visite militante du cœur de la finance

Dans la capitale du Royaume-Uni, les indignés d'Occupy London se mobilisent pour dénoncer les dérives du système financier incarné par la City. Leur dernière initiative : l’organisation de visites guidées hebdomadaires dans le quartier d’affaire de Canary Wharf, où de nombreuses banques sont implantées. Liam et Duncan, les deux organisateurs, se relaient au mégaphone. Suivez le guide.

Face aux spéculations sur le changement de politique de la BCE que pourrait induire le fait que la majorité des membres soit issue de pays en difficulté, un représentant de l'institution tient à réaffirmer que  l'identité européenne prime : « La nationalité ne compte pas au directoire, elle s'efface derrière la fonction. Les membres sont uniquement choisis pour leurs compétences en finance et en économie. ». Il insiste également sur la continuité « impressionnante » entre les deux présidences : discours structuré de la même façon, même équipe de travail, et surtout même respect inconditionnel des traités.
Lors du dernier conseil des gouverneurs, Mario Draghi a été perçu comme encore plus rigide que son prédécesseur, coupant court à tout espoir des marchés de voir la BCE racheter massivement de la dette souveraine.

Marion Kremp et Laure Siegel À francfort

 

 

 

©CUEJ/Marion Kremp

Benjamin Lemoine, post doctorant au centre de sociologie des organisations (CSO - Sciences po Paris) et à l’IFRIS. (© DR/Benjamin Lemoine)

Depuis un an, un nouveau système de supervision européen est en place. 

Nommés par le Conseil européen à la majorité qualifiée, les six membres du directoire de la BCE sont chargés de préparer les deux réunions mensuelles du Conseil des gouverneurs et de mettre en œuvre la politique monétaire de la zone euro en donnant des instructions aux banques centrales nationales de la zone euro. Enfin, ils assurent la gestion courante de la BCE, et surtout les membres de cet  exécutif participent aux votes.
Ces hauts fonctionnaires de l'Europe sont en place pour huit ans, non renouvelables. L'Espagnol José Manuel González-Páramo est le prochain sur la liste à devoir laisser sa place, en juin 2012.

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