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Au niveau national, les populations les plus touchées sont des couples avec plus de trois enfants, des familles monoparentales – plus particulièrement les mères avec enfants – et des personnes seules. Dans les Vosges, on retrouve ces trois dernières catégories, ainsi que les jeunes de moins de 19 ans.       
Fait notable : les actifs vosgiens sont en général plus pauvres monétairement que ceux des autres départements. En revanche, les personnes de plus de 65 ans sont moins concernées que dans le reste de la France. Cela peut s’expliquer par la permanence de modes de vie ruraux : les solidarités de voisinage, les échanges locaux, la culture d’un jardin répondent à une part de leurs besoins (alimentation, bois de chauffage...) en même temps qu’ils les préservent du sentiment de pauvreté : ces personnes ne sont pas forcément attirées ou tentées par les mêmes besoins qu’en ville.
Néanmoins, les acteurs de terrain constatent une hausse de la pauvreté d’une population qui n’a pas l’habitude de demander de l’aide : les retraités, de plus en plus nombreux à remplir les files d’attente des centres caritatifs.

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Revenu moyen des foyers fiscaux

Cette carte se base sur les déclarations d’impôts sur le revenu de 2010 (revenus 2009). La Direction générale des impôts met à disposition la somme des revenus déclarés par communes. En rapportant cette somme au nombre de foyers fiscaux de la commune, on obtient le revenu moyen des foyers.
Ces données sont une bonne indication du niveau de richesse global de chaque commune du département, mais ne sont  qu’un reflet grossier des situations de pauvreté.
Les communes qui ne s’affichent pas sont celles dont les données étaient indisponibles pour cause de confidentialité.

La pauvreté ne frappe pas de manière homogène dans le département. Globalement, les secteurs urbains autour d’Epinal et de Saint-Dié, à l’économie diversifiée, sont moins touchés, même si un fort taux de bas-revenus et de foyers non imposables laisse deviner une situation constrastée. Les communes de Vittel et de Contréxeville, elles aussi s’en sortent bien, portées par l’industrie de l’eau minérale. 
A l’inverse, les poches de pauvreté se concentrent dans les communes rurales, notamment au sud (Vosges saônoises), de Plombières-les-Bains à Monthureux-sur-Saône en passant par Bains-les-Bains et Darney ; dans les vallées de la Mortagne et du Rabodeau autour de Brouvelieures, Rambervillers et Senones ainsi que dans le canton de Châtenois. Des secteurs encore très ouvriers, et marqués par la crise industrielle.

Vincent di Grande et Clément Lacaton

Quarante-deuxième département le plus pauvre de France en 2006, les Vosges ne sont pas dans le peloton de queue (14,5% en 2009, contre 13,5% en France métropolitaine). Classé au 39e rang en 2007 et 2008 et au 34e rang en 2009, son taux de pauvreté a  évolué de manière préoccupante. Cette terre rurale est mieux lotie que d’autres comme la Creuse ou la Dordogne, mais moins favorisée que deux de ses voisins lorrains,  la Moselle et la Meurthe-et-Moselle qui ont connu une baisse de leur pauvreté monétaire entre 2006 et 2009. De tous les départements lorrains, la Meuse est celui qui se porte le moins bien.
La crise frappe les Vosges, un territoire peu agricole, mais au fort tissu industriel : textile, filière bois, papier, élevage, agroalimentaire... C’est l’une des caractéristiques du département : des industries spécialisées qui, en s’effondrant, pénalisent des familles et des secteurs géographiques entiers. Des villes s’étaient construites autour des industries. Les cheminées d’usines ne sont jamais loin des clochers...
Clément Lacaton

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Définitions

• Taux de pauvreté monétaire :

Cet indicateur correspond à la proportion d’individus dont le niveau de vie (revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation) est inférieur à un certain seuil (60% du niveau de vie médian, qui s’élève à 1600 euros mensuels en 2010). Le seuil de pauvreté (à 60%) est de 964 euros pour une personne seule.

• Pauvreté administrative :

La pauvreté administrative attribue le statut de personne en situation de pauvreté aux individus percevant un minimum social (Revenu de solidarité active, Allocation de solidarité spécifique, Allocation adulte handicapé) ou une autre prestation sociale (Couverture maladie universelle complémentaire).

• Pauvreté en conditions de vie :

La pauvreté peut aussi être mesurée par le manque, matériel et social, et par les difficultés concrètes auquelles les personnes sont confrontées. On parle alors de pauvreté en conditions de vie : un individu est considéré comme pauvre lorsqu’il cumule au moins huit privations, sur une liste de vingt-sept (alimentation, habillement, chauffage, logement, chauffage de l’habitat, situation bancaire, paiement des factures et des impôts, vacances, loisirs...).

• Pauvreté ressentie :

Il s’agit d’une définition plus subjective, selon laquelle un individu n’est pas considéré comme pauvre par rapport à un seuil monétaire, mais se considère comme pauvre. Un sondage CSA publié le 6 décembre 2012 dans le journal Les Echos  affirme  que près d’un Français sur deux (48%) se considère comme pauvre ou en train de le devenir.

 

8,6 millions de Français concernés

En 2010, dernier chiffre connu, 14,1% de la population française était sous le seuil de pauvreté, soit 8,6 millions de personnes. Jusqu’au milieu des années 1980, le taux de pauvreté a baissé fortement, passant de 17,9% en 1970 à 13,5% en 1984. Le nombre de personnes pauvres a augmenté de nouveau entre 1984 et 1996 (14,5%), avant de connaître une nouvelle chute de 1996 à 2004. Resté stable, autour des 13% entre 2004 et 2008, le taux de pauvreté a connu une nouvelle hausse dès 2008, et le début de la crise actuelle. Cette évolution suit de près celle de la conjoncture économique.

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