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LE SON DU JOUR
Chaque jour, un nouveau son du quartier.
Jeudi 18 octobre, un portrait de la Robertsau à travers Roland. Son troquet, Au rendez-vous des pêcheurs, est situé à la frontière entre la cité de l'Ill et Bischeim et accueille des habitués venus autant de la cité que des communes alentours.
Depuis les débuts des travaux pour la rénovation du quartier, le stationnement pose problème. Le système de stationnement va être repensé. Mais en attendant, c'est un peu l'anarchie sur les trottoirs des mailles.
Parmi les chantiers du Plan de rénovation urbaine (PRU), figure la restructuration de la voirie. Grands trottoirs pour les piétons, pistes cyclables et mise à double sens des principales artères. Un projet qui ravit la grande majorité des riverains de Hautepierre. Pourtant, depuis le début de la plus grande phase des travaux, l'optimisme concernant le projet final a disparu. Ont pris place colère, ras-le-bol et exaspération.
Il faut dire que circuler dans les rues du quartier, aussi bien en voiture qu'à pied, n'a actuellement rien du nirvana. Pour arriver à bon port, les piétons doivent faire preuve d'agilité et de dextérité. C'est souvent le slalom entre les voitures stationnées sur les trottoirs qui s'impose. Quand il ne faut pas tout simplement marcher sur la route, avec les dangers que cela comporte. Le problème est d'autant plus important pour les poussettes et personnes à mobilité réduite. Le constat est clair : certains endroits leur sont quasiment inaccessibles.
Les Sun gospel singers répètent chaque lundi soir au centre Martin Bucer pour le concert du 12 décembre.
Photo et Son : Mathilde Cousin et Elisa Heidenreich

A travers le gospel, Frédéric Setodzo a voulu initier les jeunes à la non-violence. (Photo CUEJ/Mathilde Cousin)
Le gospel est arrivé à Hautepierre en 1997, dans les bagages du pasteur Frédéric Setodzo. A l'époque, l'homme de Dieu, qui vient d'arriver de l'île de la Réunion, constate les difficultés des habitants. "Hautepierre était chaud, se souvient Frédéric Setodzo. Les voitures brûlaient. Moi, en tant que pasteur, je me demandais ce que je pouvais offrir. Je cherchais un élément fédérateur dans ce quartier où cohabitent 52 nationalités."
Cet élément rassembleur, ce sera le gospel. A l'île de la Réunion, déjà, le pasteur a créé une chorale. "Auprès des enfants en difficulté scolaire, j'ai remarqué que le chant leur permet de se désinhiber."
Du rap à l'église
Mais à Strasbourg, les adolescents préfèrent le rap. " Avec six jeunes, on a fait une première tentative. Ils ont rappé à l'église. Mais dans le phénomène rap, il y a un rejet des adultes, ce qui desservait ces adolescents." Le pasteur veut leur proposer une activité qui puisse les rapprocher à la fois de leurs aînés et de leurs racines. "Pour sortir du quartier, si on ne proposait que des concerts de rap, seuls les jeunes seraient venus nous voir. Le gospel est une musique qui concerne toutes les générations."
Frédéric Setodzo crée en 1997 les High rock gospel singers, qui répètent au centre Martin Bucer. Pédagogue, le pasteur initie les jeunes au travail de la voix, mais aussi à l'anglais ou à l'histoire. "Par exemple, on a chanté Down by the riverside. Avec ce chant, je leur racontais l'histoire des esclaves enrôlés dans la guerre de Sécession. "
Applaudis par un proche de Luther King
Rapidement, le succès arrive. Le consul des Etats-Unis, Gayleatha Brown, soutient le groupe. En février 1999, la diplomate demande aux Hautepierrois de se produire au temple Saint-Thomas, dans le centre-ville, devant le révérend Leon Sullivan, un proche de Martin Luther King. Un souvenir qui émeut encore aujourd'hui Frédéric Setodzo : "Là, les jeunes de Hautepierre ont été applaudis, ils ont été valorisés."
Tout s'enchaîne à partir de ce premier concert. Les High rock sont sollicités pour jouer lors de mariages ou dans des églises. Leur premier Zénith, ils le font en 2000 à Montpellier avec d'autres groupes de gospel. Ils se produisent en Allemagne ou bien encore en Afrique.
"J'ai vu passer 600 jeunes"
En 2003, naissent les Sun gospel singers, un groupe d'adultes, basés au centre Martin Bucer. Un an plus tard les Gospel kids se forment. Les membres sont plus jeunes que ceux des High rock. Pourquoi trois groupes ? Le pasteur ne pouvait-il intégrer les nouveaux aux High Rock ? "Les jeunes des High rock étaient sur une lancée, développe Frédéric Setodzo. Ils faisaient du gospel comme une école de vie. Je ne voulais pas les mélanger avec les gens qui en faisaient comme un hobby."
La graine gospel a bien poussé dans ce quartier réputé difficile. "J'ai bien vu passer 600 jeunes", se souvient Frédéric Setodzo. Les Sun gospel singers comptent aujourd'hui une soixantaine de membres, qui viennent de tout Strasbourg. Le chef de choeur des Gospel kids, Alfonso Nsangu-Cornu, qui a grandi à Hautepierre, a été formé par le pasteur. Le groupe s'est étendu et repète aussi bien dans le quartier qu'à l'Esplanade ou à Illkirch-Graffendstaden.
Le pasteur a quitté Hautepierre il y a sept ans, mais il reste un référent pour les groupes. Il est fier du travail accompli : "Les chanteurs de Hautepierre sont reconnus. Le gospel dans le quartier est devenu une école en terme de qualité vocale."
Mathilde Cousin
Pratique : Concert des Gospel kids le 1er décembre à 16h. Au Zénith à Eckbolsheim. Entrée libre. Concert "Noël en gospel" des Sun gospel singers et des Gospel kids le 12 décembre à 20h12. Au Zénith à Eckbolsheim. Tarif : 26,90€.
Le 12 décembre, les Gospel kids et les Sun gospel singers se produiront devant 3000 personnes au Zénith de Strasbourg. Une première pour ces deux groupes qui existent depuis presque dix ans à Hautepierre. Ce succès du gospel dans le quartier, c'est l'idée d'un homme, le pasteur Frédéric Setodzo.
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