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Du 2 au 28 mai 2010, le Centre d'enseignement du journalisme s'est installé en Bosnie-Herzégovine, quinze ans après les accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre. Près de cinquante étudiants ont enquêté à Sarajevo, Mostar et Banja Luka. En quatre semaines de reportages, ils ont réalisé et produit un magazine radio, un numéro spécial de News d'Ill et des reportages vidéo et multimédia.
Les accords de Dayton ont mis fin à la guerre, ils ont échoué à construire la paix. Rencontres à Mostar, où Bosniaques et Croates se partagent le territoire, à Banja Luka, la ville dont les Serbes veulent faire leur capitale, et près de Sarajevo, où se sont implantés des réfugiés qui nourrissent, ou non, des rêves de retour.
A l'occasion de la semaine bleue, quatres membres de l'association protestante Les disciples se sont rendus chez des personnes âgées immobilisées du quartier pour leur jouer quelques morceaux et leur chanter des cantiques.
Thibaut Gagnepain et Victor Patenôtre
L’un se dit Serbe de Bosnie, l’autre se veut musulman et Bosniaque. A l’école ou au café, c’est chacun son histoire et chacun chez soi. Pour tous, la carte du parti est un sésame, dans un pays où les ressources sont plus que rares. D’une voix l’autre, itinéraire sonore.
Magazine diffusé le 3 juin 2010 dans «Et pourtant elle tourne» sur France Inter.
Le 10 juillet 2010, le magazine de la rédaction de France Culture était
également réalisé par les étudiants du CUEJ.
Les fronts de Neudorf : une entrée de quartier au potentiel immense. Depuis le réaménagement d'une partie de la presqu'île Malraux et la construction de Rivétoile, les projets sur cette bande de cinq kilomètres se multiplient. Objectif : assurer la continuité urbaine entre le centre-ville et le quartier de Neudorf.
Le quartier Port du Rhin (au centre) bénéficiera du passage du tramway qui ralliera Kehl, en 2015. Cette extension de la ligne D (depuis l'arrêt Aristide Briand) enjambera le Rhin grâce à la construction d'un nouveau pont. (Photo - document CUS)
Aujourd'hui, la phase d'urbanisation s'accélère à l'ouest, dans le secteur du Heyritz, autour du bassin de l'hôpital. Tout est repensé autour des canaux. D'un côté des logements tournés vers l'eau. De l'autre, des bureaux tournés vers la route du Rhin.
Plus à l'ouest, ça bouge aussi. De la ZAC Danube jusqu'au port du Rhin, il s'agit de conquérir les parties centrales des friches portuaires. Et ce pour lutter contre l'étalement urbain et les prix élevés des logements qui provoquent l'exode des classes moyennes.
Découvrez ci-dessous les projets d'urbanisation d'ouest en est, jusqu'à Kehl.
Repères : vert > en projet. Rouge > en travaux. Violet > à réhabiliter. Bleu > bâtiments venant d'être livrés.
Pour une meilleure visibilité, cliquez ici.
Difficulté majeure au port du Rhin : adapter les terrains dévoués à l'industrie dont les sols sont lourdement pollués. Deuxième défi : lier cette nouvelle urbanisation aux infrastructures routières et ferroviaires existantes en valorisant ces morceaux de territoires enclavés entre des infrastructures portuaires. Une logique de production d'habitat de la ville de plus en plus difficilement conciliable avec le développement des entreprises au port du Rhin.
Mais pour ne pas enclaver ces quartiers, le tramway doit précéder l'urbanisation. Les sept « bulles » qui accueilleront des logements et des commerces seront accessibles grâce à une extension de la ligne D et à des pistes cyclables. Chaque station de tram desservira un lieu de vie (espaces verts, commerces, bureaux...)
A l'horizon 2030, le secteur des deux rives devrait accueillir 11 000 habitants. Actuellement, 13 000 personnes sont employées par les 320 entreprises du port autonome. Un chiffre qui devrait doubler d'ici 20 ans.
François Régnier et Jessica Trochet
A l'approche de nouvelles élections, Bosniaques, Croates et Serbes campent sur leurs divisions. Voyage au pays des identités nationales.
> Ce jeudi soir, à 20h30, l'espace culturel Django Reinhardt vibrera au rythme du flamenco avec le musicien et chanteur sévillan José Dominguez Muñoz, dit El Cabrero. Renseignements au ✆ 03 88 79 86 69. Retrouvez ici le programme d'automne de l'espace.
> Vendredi soir, les « chibani », les anciens de la communauté immigrée, seront au Foyer du jeune travailleur pour partager leurs souvenirs. Dans le cadre de la semaine bleue, ces porteurs de mémoire auront la parole. La réunion est organisée par les associations Calima et ACMN (Association culturelle maghrébine de Neuhof), avec le soutien de Mosaïque. A 19h, au Foyer du jeune travailleur, rue de Macôn.
Entre l'arrêt de tramway Saint-Christophe et le terrain d'accueil des gens du voyage, l'école Guynemer accueille des enfants nouvellement arrivés sur le territoire et ne parlant pas français. Ils sont intégrés dans les classes avec les enfants du quartier en fonction de leur âge, et bénéficient, en plus, de cours d'apprentissage du français.
Un groupe d'enfants primo-arrivants en cours de français à l'école Guynemer. (Photo CUEJ - Catherine Deunf)
Sept écoliers, âgés de six à huit ans, assis autour d'une petite table ronde. Ils jouent au mémory, tirent une carte, nomment l'objet représenté puis cherchent la carte identique sur la table. Ils arrivent de Roumanie, de Bosnie, de Russie, du Kirghizstan ou d'Espagne. Ce sont des primo-arrivants, c'est à dire des personnes arrivées récemment en France et amenées à y séjourner durablement. L'école Guynemer en accueille 18 sur un effectif total de 190 élèves.
Comme tout enfant présent sur le territoire français, Alessia, Diana, Sulyman, Yourik, Nurmukkamed, Islam et Aya ont droit à l'éducation. En s'amusant, ils acquièrent du vocabulaire, assistés par Anne Henner, professeur des écoles. Les enfants viennent une heure par jour en petits groupes dans sa classe. En complexifiant la phrase à chaque séance, elle leur permet d'assimiler des structures de plus en plus élaborées : «Qu'est-ce que tu connais? Je connais les chaussettes. Prends les autres chaussettes». Avec beaucoup de douceur, elle reprend les fautes. Anne est en poste depuis deux ans. Aucune formation pour encadrer les primo-arrivants n'existe à l'Education nationale, elle a donc imaginé, seule, toutes sortes d'astuces pour enseigner de manière ludique.
Aujourd'hui, la séance est basée sur le vocabulaire de l'habillement. Dans un prochain cours, les enfants aborderont un autre lexique. « Ils se passeront un ballon. Celui qui lance le ballon posera des questions simples sur les origines, l'âge et le prénom des parents de son camarade. Celui qui rattrape la balle répondra. Ça leur permettra en plus de mieux se connaître », explique Anne. Par la répétition, la langue française deviendra un automatisme au bout de quelques mois. «Chaque leçon dure une heure et se termine par une phase écrite. L'enfant apprend ainsi à devenir un élève et le cahier fait le lien avec la maison».
La durée d'apprentissage varie selon leurs origines. Si leur langue maternelle est d'origine latine (comme le roumain, l'espagnol ou l'italien) les enfants maîtriseront le français plus rapidement.« La vitesse d'assimilation dépend également de l'implication familiale», explique le directeur de l'école, Guy Husser. «Si l'école n'est qu'une parenthèse et que dans la cellule familiale, les autres membres ne parlent pas français, on se heurte à un mur ».
Pour tous ses élèves, et pas uniquement les non-francophones, l'école Guynemer fonctionne sur un principe de modules : les écoliers sont regroupés par niveaux pour l'apprentissage des mathématiques et du français. A leur arrivée, Anne Henner teste donc le niveau des petits étrangers. Si le français leur est la plupart du temps inconnu, le niveau de mathématiques dépend beaucoup de leur parcours scolaire dans leur pays d'origine.
Pour les autres leçons, les enfants sont regroupés dans des classes selon leur âge. Les non-francophones regagnent alors leur classe avec les copains du quartier. « Cette mixité les oblige à pratiquer le français. Elle leur permet de s'intégrer et de comprendre comment ça fonctionne en France », analyse le directeur.
A Strasbourg, dix écoles offrent ainsi des classes d'intégration (CLIN). Petit à petit, les enfants s'acclimatent à leur nouvelle vie et ont de moins en moins besoin de cette aide. Petit à petit, ils deviennent des écoliers ordinaires.
Catherine Deunf