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Autrefois lieu de retrouvailles et d'échanges entre les habitants du quartier, le magasin Coop de la Robertsau, rue Boecklin, n'arrive plus à attirer les clients. Les nombreuses turbulences que traverse le groupe Coop et l'arrivée du U express cinquante mètres plus loin, depuis le 27 juillet, ne sont pas étrangères à cette situation.
« Il n'y a plus personne, regardez les allées, c'est devenu le désert ici. » Martine, habitante de la Robertsau depuis 30 ans constate avec « tristesse » la désertification de la Coop de la Robertsau. « Avant, je croisais des habitués, maintenant quasiment plus. Il y a rarement plus de 3-4 personnes dans le magasin.»
Il faut dire que depuis le 27 juillet 2012, la Coop doit faire face à la concurrence du U express, installé au 67 rue Boecklin. « En temps normal, 5 ou 6 personnes attendaient en caisse, depuis fin juillet les gens passent au compte-goutte. » Thomas, caissier depuis 5 ans, confirme la baisse « très significative » de la fréquentation.
« On est passé de 450-500 clients par jour en semaine à 150 grand maximum, depuis l'ouverture du U express. Le week-end on a moitié moins de clients. » Dans le même temps, la direction du U express déclare recevoir entre 700 et 800 clients quotidiennement.
Prix moins chers, magasin neuf, plus grande superficie: le magasin U distance la Coop sur tous les plans. « À longueur de journée, on entend que les produits à côté sont moins chers », confirme Thomas. « La Coop c'est vieillot, ici c'est plus moderne, il y a plus de choix et plus de produits régionaux », confie Karine, habitante de la Robertsau depuis 10 ans et cliente du U express.
Deuxième coup de semonce
La semaine de l'ouverture du U express, la Coop fermait ses portes. La raison : l’été dernier, le groupe Casino est devenu le fournisseur officiel des Coop de proximité. Il fallait donc enlever des rayons les produits Leclerc, marque connue en Alsace, pour mettre à la place les produits Casino. Car, la Coop fait face à la restructuration des magasins alsaciens du groupe.
Un changement qui aurait perturbé les clients alsaciens. « Les gens n'aiment pas Casino ici, ce n'est pas local. Ça revient à ouvrir un restaurant japonais dans un patelin alsacien », s'amuse Thomas. « On a 10 fois plus de références, mais beaucoup moins de produits régionaux, cela ne plaît pas aux clients. » Suite à l'accord d’approvisionnement signé entre la Coop et Casino, groupe originaire de la Loire, le magasin ne distribuerait plus que 40 % de produits régionaux contre 60 % auparavant.
« Depuis que Casino fournit les coop de proximité, celles-ci ont vu leur chiffre d’affaire diminuer de 15 à 25 %, constate Philippe Spitz, président de l'Association Régionale de soutien aux coops d'Alsace. Cela n’intéresse pas Casino de sauver les magasins, ils veulent juste s'implanter dans la région ».
Dans le même temps, alors que le groupe Leclerc a injecté 150 millions d'euros dans les grandes surfaces Coop, personne n'a investi dans les magasins de proximité. « Les petites Coop ne sont plus adossées aux supermarchés et hypermarchés, elles ne peuvent plus s’en sortir », explique Philippe Spitz.
L'incertitude et le ras-le-bol des salariés
Dans un tel contexte, difficile de savoir quel sera l’avenir de la Coop de la Robertsau. Va-t-elle fermer ? Va-t-elle se moderniser ? Contactée a plusieurs reprises, la direction du groupe Coop n’a pas répondu à nos sollicitations. Du côté des cinq employés que compte le magasin, l’heure est à la résignation. « Pour l'instant on ne sait rien, comme d'habitude, on sera les derniers prévenus, souffle Martine, gérante par intérim du magasin. On a beaucoup moins de clients et du mal à atteindre nos objectifs mais pour l'instant, la direction ne nous dit rien. »
« On ne comprend plus rien, on en a tellement marre de travailler dans ces conditions qu’on n’est même pas révoltés. » Comme Thomas, la plupart des salariés jettent l'éponge.
Quentin Thomas
LE SON DU JOUR
Chaque jour, un nouveau son au quartier de la Robertsau. Dimanche 14 octobre, projection du match Cameroun-Cap Vert lors de la journée nationale d'accueil et de solidarité des Camerounais de Strasbourg au stade de la Thür.
Mathilde Cousin et Thibaud Métais
LE SON DU JOUR
Chaque jour, un nouveau son sur le quartier de la Robertsau. Vendredi 12 octobre, la sortie de midi du collège de la Robertsau.
Elles sont une quinzaine de femmes à se relayer trois jours par semaine derrière les fourneaux de la Passerelle, avenue Tolstoï, maille Catherine. De neuf heures à midi, elles préparent le déjeuner pour les habitants du quartier ou les travailleurs.
Toutes bénévoles, elles font partie de Table et culture. Née dans la continuité des ateliers cuisine créés il y a trois ans, l'association fête ces jours-ci son premier anniversaire.
Face au manque flagrant de restaurants à Hautepierre, elle est devenue incontournable dans le quartier. Certains jours, les bénévoles cuisinent pour 60 couverts. Et les élus du quartier n'hésitent pas à venir goûter leurs plats. C'est d'ailleurs à Table et culture qu'a été confiée l'organisation du buffet qui suit la visite du chantier du PRU, samedi 13 octobre, en présence de Serge Oehler, adjoint du quartier.
En 2014, Table et culture ouvrira un restaurant associatif dans l'ancienne médiathèque adulte.
Le centre social et culturel se voit aussi confier une mission d'information à travers une permanence « adultes-relais » qui assure des missions de médiation sociale et culturelle de proximité, dans le cadre d'un contrat d'insertion. Elle devrait voir le jour courant novembre et emploiera une conseillère en économie, social et famille rétribuée par la CAF. Frank Liebenguth, le directeur de l'association :
Antoine Izambard
L'association Au Delà des Ponts a reçu l'agrément de la Caisse d'allocations familiales du Bas-Rhin pour devenir un centre social et culturel. Il s'agit du premier dans le quartier.
Installée depuis septembre 2009, au Port du Rhin, l'association Au Delà des Ponts vient de franchir une étape importante en devenant le premier centre social et culturel du quartier. Ce nouvel agrément, obtenu le 1er juillet, est mis en œuvre depuis le mois de septembre dans les locaux de l'association, rue Kentzinger.
Au Delà des Ponts est la seule structure qui propose des animations de rue au Port du Rhin. L'association 2APR (Association d'Animation du Port du Rhin) qui menait ce type d'actions a fait faillite en 2007. En janvier 2012, Au Delà des Ponts a transmis à la Caisse d'allocations familiales du Bas-Rhin un projet social pour soutenir sa demande d'agrément concernant le centre social et culturel. Celui-ci, réalisé en partenariat avec la ville de Strasbourg, détaille l'ensemble des mesures qu'entend mettre en œuvre l'association pour la période 2012-2015 et établit les besoins de la population sur le territoire du Port du Rhin.
Au Delà des Ponts conserve ses missions traditionnelles : soutien scolaire, programmes de loisirs pour les enfants et les adolescents, projets d'animation en partenariat avec les familles ou encore développement de la vie associative. Parmi les priorités, le centre social et culturel va mettre en œuvre des programmes de loisirs à destination des jeunes. Des points d'information sur l'emploi seront également mis en place – selon l'Insee, le taux de chômage du quartier s'élève à 32 % contre 13% en moyenne à Strasbourg.
Ces missions seront renforcées par l'embauche de deux animateurs avant le printemps 2013 – ils sont cinq actuellement. Ces emplois vont être financés par une hausse conséquente du budget de l'association. La ville de Strasbourg, la CAF du Bas-Rhin et la région vont augmenter leur participation financière. De 330 000 euros en 2012, le budget devrait avoisiner les 400 000 euros en 2013. Ces facilités financières devraient également permettre de financer de nouvelles missions comme le prévoit le projet social.