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Deux autres chantiers

Juste en face de R-Hynoca, R-GDS a inauguré cet été la plateforme R-Hyfie, une infrastructure d'expérimentation et de formation à l’hydrogène.  Si l'hydrogène est un gaz puissant qui a permis de propulser la fusée Ariane, il se maîtrise difficilement. C’est pourquoi les pompiers du Bas-Rhin viennent s’entraîner à éteindre des incendies provoqués par des fuites de gaz. “Ce n’est pas plus compliqué, fait remarquer le lieutenant-colonel Pierre-Jean Cheze, c’est surtout un gaz avec une large plage d’explosivité dont la flamme est invisible à l'œil nu.” Le personnel R-GDS y apprend aussi à raccorder les réseaux, à s’assurer du fonctionnement du matériel et à repérer les fuites.

Un peu plus loin, R-GDS se projette aussi dans la distribution avec la construction d’une plateforme multi-énergies lancée il y a deux mois. Elle distribuera l’hydrogène produit sur place, du gaz naturel comprimé (GNC) ainsi que deux points de recharge électrique, notamment à destination des poids lourds.

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© Camille Fraioli et Clara Gross

Le bruit répété de la foreuse au stade de la Meinau n’empêche pas les boulistes d’occuper le parc de l’Extenwoerthfeld depuis plus d’une heure. "On se donne rendez-vous, été comme hiver, à 14 h pétantes", affirme Nicole. À deux pas du Rhin Tortu, Krimmeri en alsacien, les retraités des quartiers de la Meinau et de Neudorf jouent hors club, entre passionnés.

Bien équipés, ils récupèrent leurs boules à l’aide de ramasseurs magnétiques. Ils se placent au centre d’un cerceau jaune, pointent tour à tour sous le regard attentif de leurs adversaires et se taquinent à mesure que la boule se rapproche du cochonnet. Deux cents mètres plus loin, les aires de jeux, elles, sont tristement vides. En ce mois de novembre, aucun enfant n’a eu le cœur à glisser le long des toboggans ou à se balancer sur les jeux à ressort.
 

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© Aryel Camus

Répartition des biens de Jean-Marc Kohlmann à la Plaine des Bouchers © Léa Bouquet et Yanis Drouin

La zone de la Plaine des Bouchers se transforme avec des chantiers de fabrication et d'expérimentation d’hydrogène vert. Un pari sur le futur séduisant pour les investisseurs… qui reste loin d’être gagné.

Le vendredi, jour de prière, de nombreux visiteurs poussent le petit portail marron du cimetière public musulman, non loin du lac du Baggersee. Certains arrivent seuls, des roses blanches à la main, d’autres viennent entre mères et filles. En sortant, quelques-uns vont prier à la Mosquée de la Fraternité sur le trottoir d’en face. Grâce à la particularité du droit local d’Alsace-Moselle, les musulmans strasbourgeois ont depuis 2012 un endroit qui leur est réservé pour se faire inhumer : le cimetière public musulman de la Meinau. 

Parmi ces visiteurs, Jalila Bekhouche, résidante du Neuhof, vient se recueillir sur la tombe de son père décédé en décembre 2022. Dans ses dernières volontés, ce dernier a laissé la décision à ses proches de rapatrier ou non son corps au Maroc. "On a toute notre famille ici. On a fait ce choix pour nous", justifie-t-elle. 

De l’autre côté de la rue du Général-Offenstein, le Rhin Tortu continue de s’écouler, entraînant poules d’eau et ragondins. Anne Muller, une quadragénaire de Neudorf, marche d’un pas rapide. Le maximum qu’elle s’autorise avec sa grippe du jour. Elle court chaque semaine sur les rives bordées de chênes, d’érables et de châtaigniers : c’est bien mieux que de transpirer sur le bitume. “L’été, je peux y aller après le travail vers 21 h. L’hiver, j’y vais plus tôt parce que je cours seule.” C’est aussi le cas d'Auriane Schmitt, une auto-entrepreneuse de 34 ans, qui parcourt les 6 km aller-retour jusqu’au Baggersee. En chemin, au niveau du parc Schulmeister, trois jeunes sont affalés sur un banc. Rap français en fond sonore, ils discutent les yeux tournés vers l’aire de jeux déserte.

Une communication difficile 

Au 1er étage du numéro 54, Monique peine à ouvrir la porte. Son déambulateur ne facilite pas la tâche tant le vestibule est étroit. Installée à la Canardière depuis 1988, elle déplore le départ de ses voisins. "On était depuis longtemps ensemble, c’est terrible." Mais Monique se montre optimiste. Elle pense qu'In’li lui attribuera un appartement aménagé, avec ascenseur, dans le quartier. Mieux encore : "On nous a promis d’avoir le même loyer avec la même superficie."

C’est pourtant loin d’être certain. Abdelkarim Ramdane, élu référent du quartier de la Meinau, affirme que la collectivité veut conserver les mêmes tarifs. "Mais on n'est pas le bailleur, on fait un travail avec lui pour essayer de reloger à la Canardière", ajoute t-il. Eric Chenderowsky reconnaît qu’une hausse des loyers aura bien lieu, mais qu’elle sera contrebalancée par une baisse des charges. Chauffage plus performant, logements mieux isolés : la collectivité promet que ces améliorations devraient alléger les factures des futurs locataires.

Lya Roisin--Pillot et Angellina Thieblemont 

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