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Un travailleur allemand était jugé mardi 13 septembre à Strasbourg pour avoir parcouru 13 kilomètres sur l'autoroute à contresens, désemparé par la présence d'un péage sur l'A355. Photo libre

« Historique », « du jamais vu en zone euro », « hausse record », tels sont les termes employés pour décrire le geste de la Banque centrale européenne (BCE) qui a remonté ses taux directeurs de 75 points de base (pb) le huit septembre. Ainsi, celui sur les dépôts bancaires est passé de 0 à 0,75 %. En juillet, la BCE avait déjà procédé à un relèvement de 50 points - son premier depuis 2011 - mettant fin à onze années de taux négatifs et de politiques monétaires accommodantes. L’objectif affiché par l’institution de Francfort : endiguer la hausse des prix qui touche la zone euro (+9,1 % en août). La décision de la BCE, dont la mission est de maintenir l’inflation autour des 2 %, était considérée comme la plus probable. Néanmoins, ce choix suscite l'incompréhension de nombreux observateurs, car l'augmentation des prix est essentiellement alimenté par la hausse des cours de l’énergie, donc importée et structurelle.

Accroître les déséquilibres

Non seulement il n’est pas certain que le resserrement de la politique monétaire de l’UE soit efficace, mais il pourrait également accroître les déséquilibres économiques entre les pays de l’Union européenne à commencer par les spreads. Ce terme, qui ne vous dit peut-être rien, est pourtant un indice scruté de près par les marchés financiers. Il correspond au différentiel entre le rendement sur 10 ans des bons du trésor d’un pays de la zone euro et du bund allemand - l’Allemagne étant la référence grâce à son image de bonne gestionnaire. Moins cet écart est important et plus la confiance des investisseurs est grande. « Avec le resserrement de la politique monétaire en zone euro, les investisseurs vont redevenir assez sensible aux taux souverains ce qui pourrait conduire à une augmentation significative des spreads, analyse Jézabel Couppey-Soubeyran économiste et maîtresse de conférence à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Des pays comme l’Italie, jugés trop instables politiquement et trop endettés, ont de grandes chances de voir leur écart devenir considérable. »

Outil anti-fragmentation

Si tel était le cas, le risque de fragmentation de la zone euro ferait resurgir le spectre de la crise des dettes souveraines de 2011. Au plus fort de celle-ci, à l’automne 2011, l’écart entre l’Italie et l’Allemagne était monté à 575 points de base, contre environ 230 actuellement. Le pays était alors au bord du défaut de paiement et s’en était remis à un gouvernement technique mené par l’ancien commissaire européen, Mario Monti, pour éviter la faillite. Afin d’empêcher que pareille situation ne se reproduise, la BCE a annoncé la mise en place d’un « outil anti-fragmentation » en juillet. « Si les spreads augmentaient très fortement, la BCE interviendrait en rachetant les titres de dettes des pays concernés, observe Mme Couppey-Soubeyran. Sauf que cet outil est soumis à des conditions de soutenabilité de la dette, ce qui peut laisser place à l’interprétation et donc ralentir le processus. » Ce ne sont pas les risques énoncés qui semblent freiner la BCE. Sa présidente Christine Lagarde ne cache pas sa détermination à poursuivre la hausse des taux. Pour le plus grand malheur des pays à l’économie fragile.

Théodore Laurent
Édité par Loris Rinaldi

Les écrans publicitaires vidéo sont très consommateurs en électricité. La régulation de leur fonctionnement est à l'ordre du jour du gouvernement. Cuej.Info / Quentin Celet

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L'Italien Alessandro Chiocchetti, chef de cabinet de la présidente Roberta Metsola, remplacera l'Allemand Klaus Welle à partir du 1er janvier. Photo Cuej.Info / Joffray Vasseur

Des petits arrangements entre groupes parlementaires au cœur des nominations aux plus hautes fonctions de l'Union européenne ? Alessandro Chiocchetti, 53 ans, a été nommé ce lundi 12 septembre au poste de secrétaire général du Parlement européen. Membre du PPE (droite), l'élu italien était à la tête du cabinet de Robertsa Metsola (PPE), présidente du Parlement depuis le début de l'année. Un rôle qui le définit comme « bénéficiaire du népotisme», selon le site Politico

Ce proche du parti Forza Italia (droite), créé par Silvio Berlusconi, a été élu avec 11 voix sur 15 par le bureau du Parlement européen, dont les membres sont composés du président et des quatorze vice-présidents. Le poste stratégique et influent, actuellement occupé par Klaus Weller, était plébiscité par trois autres candidats, tous issus du PPE mais plus proches de la retraite que leur rival.

Sa nomination ne fait toutefois pas l'unanimité au sein des députés européens, en particulier ceux de l'opposition. Les Verts estiment qu'il y a eu un « deal politique» comme le précise le journal Le Monde. En effet, la liste des prétendants au poste n'a pas été publiée publiquement en amont du vote, ce qui pose un problème de transparence. 

De son côté, le Parlement affirme que cette nomination a eu lieu après « de longues délibérations». Elles se sont toutefois tenues à huis clos. Conséquence, la procédure qui permet de départager les candidats n'a pas été rendue publique.

Lors de la conférence de presse tenue ce 13 septembre, la présidente du Parlement se défend : « C'était le processus le plus ouvert de l'histoire de cette institution. Le poste vacant était ouvert depuis plusieurs mois, tout le monde pouvait postuler. Des contrôles d'éligibilité ont été effectués et, pour la toute première fois, plus d'un candidat s'est présenté pour le poste».

Un poste influent à haute responsabilité

Les raisons de cette inquiétude sont justifiées par les missions sensibles dont s'occupera l'eurodéputé. Dès le 1er janvier 2023, Il devra assurer le bon déroulement des séances plénières tout en assistant le président et les vice-présidents durant les sessions parlementaires. Garant de l’administration, cet ancien membre du cabinet de Klaus Welle (PPE), à la tête du secrétariat général durant treize ans, sera bientôt tenu de vérifier l’ensemble des actes adoptés par le Parlement et le Conseil européen et de les signer. 

Son rôle ne s'arrête pas là. L’élu italien aura pour mission d'aider Robertsa Metsola à organiser et préparer les réunions de la Conférence des présidents (CPC), qui permet de coordonner le travail des commissions. Elle se réunit chaque mardi lors des sessions à Strasbourg et prépare la contribution des parlementaires dans le travail. La CPC propose chaque mois une recommandation sur le projet d'ordre du jour de la prochaine période de session et soumet un rapport d'évaluation concernant la conformité des propositions d’actes législatifs. 

Accompagné de la présidente, Alessandro Chiocchetti sera enfin chargé de la préparation des réunions du Bureau, qui établit l'état prévisionnel du budget du Parlement européen et se charge des questions administratives. En somme, son rôle demeure essentiel au bon fonctionnement des institutions européennes. 

Ce n'est pas la première fois qu'une nomination à ce poste fait polémique. En 2018, plusieurs eurodéputés de la GUE (gauche radicale) et des Verts, dont le néerlandais Denis de Jong, avaient déploré une opacité dans la promotion de Martin Selmayr (PPE), ancien bras droit de Jean-Claude Juncker (PPE). De plus, Laura Pignataro, une haute-fonctionnaire de la Commission européenne qui avait jété contrainte de défendre la nomination de l’eurodéputé Selmayr, s’est suicidée en décembre 2018.

Même son de cloche lors du départ de l’Allemand Klaus Welle de son poste de secrétaire général du Parlement en juin dernier. « Il s'agit d'une procédure accélérée injustifiée qui nuit gravement à l'image de l'institution, alors qu'il y a suffisamment de temps pour remplacer l'actuel secrétaire général jusqu'à la fin de l'année», a indiqué l'Espagnole Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe S&D (gauche). 

Joffray Vasseur

Édité par Audrey Senecal

 

Pour la deuxième fois en trois mois, la BCE a relevé ses taux directeurs jeudi dernier. Un geste historique qui intervient en réponse à l’inflation galopante, mais qui pourrait fragiliser la zone euro en engendrant une hausse des spreads.

Le lanceur d'alerte "Mudge" a été auditionné par le Sénat américain ce mardi pour avoir révélé des failles dans le système de sécurité de Twitter. Flickr.

« Nous ne sommes pas pour l’euthanasie, mais pour le soulagement et l’accompagnement à la souffrance de l’homme », plaide Marie-Rose, bénévole au sein de l’association Jalmalv Strasbourg, alors qu’une convention citoyenne sur la fin de vie sera lancée en octobre, avec l’objectif d’aboutir à un texte de loi en 2023. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron après un avis publié mardi 13 septembre par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ouvrant la voie à une potentielle légalisation de « l”aide active à mourir » en France. 

Si l’euthanasie est autorisée dans plusieurs pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas ou plus récemment l'Espagne, le débat sur sa légalisation et sur le suicide assisté n’est pas récent. Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, l’exécutif avait décidé que la fin de vie ne figurerait pas dans son projet de loi de bioéthique, soulignant qu’elle faisait l’objet de la loi Claeys-Leonetti de 2016. Dans la même lignée, en 2018, le Conseil d’État puis le comité d’éthique avaient jugé que cette loi ne devait pas être modifiée et avaient plaidé pour un meilleur accès aux soins palliatifs. Mais depuis, l’avis de l’exécutif et du comité ont évolué. 

« Le droit à mourir dans la dignité est un combat qui vous ressemble et qui nous oblige », a affirmé Emmanuel Macron le 2 septembre, lors de la remise de la grand-croix de la Légion d’honneur à la chanteuse et comédienne Line Renaud. En ajoutant, « c’est le moment de le faire… Nous le ferons ». Une prise de position qui ne convainc pas tout à fait Thierry Praud, directeur de l’association Pierre Clément, laquelle accompagne les malades en fin de vie auprès d’institutions médicales et dans des services de soins à domicile. « L’euthanasie est une demande face à une carence, elle n’est pas une réponse », répond-il à l’ouverture d’une légalisation du suicide assisté. 

Renforcer les soins palliatifs

L’association qui accompagne les personnes en fin de vie dénonce surtout le manque de personnel au sein des Ehpad et des hôpitaux. « L’État n’investit pas assez dans l’accompagnement d’une fin de vie décente. Chaque citoyen a le droit à une fin de vie digne », témoigne Marie Stenger, bénévole de l’association Pierre Clément. « Les médecins sont formés à soigner et guérir, mais pas assez dans l’accompagnement de la fin de vie », poursuit-elle.

Outre le manque d’effectifs dans les hôpitaux, les bénévoles déplorent la méconnaissance de la loi actuelle par les patients. « Le problème est que la population n’est pas assez informée sur la loi française actuelle : euthanasie, suicide assisté, sédation profonde, aide active à mourir… il y a un vrai manque de pédagogie », atteste Marie-Rose. En effet, la loi Claeys-Leonetti interdit l'euthanasie et le suicide assisté. Elle permet la « sédation profonde et continue » jusqu'à la mort pour les malades en phase terminale et en très grande souffrance quand leur pronostic vital est engagé à court terme. « Est-ce qu’il faut aller dans le tout noir ou le tout blanc ? Il vaut mieux trouver des alternatives, ce qu’on essaie de faire », juge-t-elle. Écouter, accompagner… c’est ce que les nombreux membres de ces associations réalisent quotidiennement pour soulager les personnes en fin de vie. Sur le modèle de celle pour le climat, une convention citoyenne, organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), sera constituée dès octobre et rendra ses conclusions en mars 2023. 

Charlotte Thïede

Édité par Tara Abeelack

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