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Corentin Chabot
Édité par Clémence Blanche
L’Italien Alessandro Chiocchetti remplacera, dès le 1er janvier 2023, l’Allemand Klaus Welle. Une nomination déjà critiquée par les oppositions pour un poste qui reste méconnu des Européens.
L’annonce par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian de la reprise des affrontements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ce mardi a suscité de nombreux appels à la désescalade issus de la communauté internationale. Après un cessez-le-feu entre les deux parties, négocié par les forces diplomatiques russes, l’Azerbaïdjan a annoncé « avoir rempli tous ses objectifs » à la frontière avec l’Arménie qui déplore « 49 militaires tués ». La situation reste cependant tendue entre Bakou et Erevan, qu’un conflit géostratégique oppose depuis les années 1990.
Les origines du conflit
Géographiquement, l’Arménie est prise en étau entre la Turquie à l’Ouest et l’Azerbaïdjan à l’Est, deux pays turcophones aux ambitions irrédentistes. Elle constitue de ce fait un obstacle à leur unification, alors même que ces deux entités turcophones se considèrent comme « une seule nation, deux États ». La région du Haut-Karabakh, située entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, cristallise ces tensions d’ordre géostratégique. Historiquement majoritairement peuplée d’arméniens, elle est pourtant rattachée à l’Azerbaïdjan par le gouvernement soviétique au début du 20ème siècle. Cette décision signe les débuts de décennies de tensions.
La première guerre ouverte (1988-1994)
En 1988, dans une tentative de s’émanciper du joug azerbaïdjanais, le Haut-Karabakh s’autoproclame République socialiste soviétique. Lorsque Bakou s’oppose à cette décision, des tensions éclatent et s’aggravent en 1991 avec la tentative de l’Azerbaïdjan de reprendre le contrôle du Haut-Karabakh en abolissant son statut d’autonomie. Le conflit fera en tout plus de 30 000 morts. Il prend officiellement fin en 1994, grâce à l’intervention de la Russie qui entérine alors sa position d’arbitre dans le Caucase. Mais la fin du conflit ouvert ne signe pas pour autant la fin des tensions et les affrontements se poursuivent ponctuellement entre 1994 et 2020.
La seconde guerre ouverte (2020)
En septembre 2020, un nouveau conflit armé éclate lorsque l’Azerbaïdjan lance plusieurs assauts terrestres dans le Haut-Karabakh. Les hostilités durent un mois et 14 jours et voient tour à tour échouer les tentatives de médiation russe, européenne et américaine. Après la prise par Bakou de la capitale du Haut-Karabakh, Erevan accepte de signer un accord de fin des hostilités qui prend effet le 10 novembre 2020. La défaite est sévère pour l’Arménie, contrainte de céder à l’Azerbaïdjan de nombreux territoires stratégiques. Dans la rue, les appels à la démission du Premier ministre Nikol Pachinian se multiplient, mais ce dernier est tout de même réélu.
Le rôle stratégique des pays voisins
Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est intriqué dans un enchevêtrement complexe d’enjeux géostratégiques dans le Caucase. S’y illustre notamment la guerre de l’ombre que se livrent l’Iran et Israël, qui compte l’Azerbaïdjan parmi ses alliés et bases militaires stratégiques. L’Iran a appelé ce mardi à « la retenue et une résolution pacifique des différends entre les deux pays ». Au nord de son territoire vit une forte communauté turcophone, dont Téhéran craint que le conflit au Haut-Karabakh réveille les velléités séparatistes.
Louise Llavori
Édité par Luc Herincx
Leur rencontre aurait pu marquer une nouvelle étape dans le rapprochement des deux branches de la chrétienté, irréconciliables depuis le schisme de 1054. Le pape François et le patriarche Kirill, les représentants respectifs des églises catholique et orthodoxe, n'auront finalement pas l'occasion d'échanger au cours du VIIe Congrès des religions mondiales et traditionnelles, qui débute ce mardi 13 septembre à Nur-Sultan (anciennement Astana), capitale du Kazakhstan.
Si le patriarche moscovite n'a pas annoncé les raisons de son absence à ce dialogue interreligieux qui réunira une centaine de délégations venues de plus de 50 pays, la vive condamnation par le pape de l'invasion de l'Ukraine par la Russie constitue l'explication la plus probable.
Kirill, un patriarche va-t-en-guerre
Fervent soutien de « l'opération militaire spéciale » – l'expression officielle en vigueur en Russie pour désigner l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février 2022 – le patriarche moscovite avait, dès les premiers jours du conflit, qualifié de « forces du mal » les puissances étrangères opposées à « la réunification des peuples frères » que sont à ses yeux les Russes et les Ukrainiens. Des éléments de langages calqués sur ceux de Kremlin et que n'a cessé de marteler Vladimir Poutine depuis le début de la guerre.
Cette proximité n'a pas échappée aux alliés de l'Ukraine. Le 16 juin dernier, le Royaume-Uni a sanctionné le métropolite dans le cadre d'un train de sanction visant les proches du président russe. Il est désormais interdit de séjour en Grande-Bretagne, et ses avoirs y sont gelés.
Côté européen, les choses sont plus compliquées. La Commission européenne avait proposée d'exercer des sanctions similaires, mais le véto de la Hongrie avait finalement dissuadé les Vingt-Sept d'inscrire le patriarche sur leur liste noire.
Le pape François, qui a qualifié à plusieurs reprises d'« inacceptable » et de « barbare » l'invasion, n'a jamais condamné nommément ni Vladimir Poutine, ni le patriarche Kirill. S'il ne s'est pas prononcé sur l'absence remarquée de Kirill, les prises de position du pape sur le conflit ukrainien pourraient en être la raison.
Deux églises irréconciliables ?
En l'absence du représentant de l'église orthodoxe, le rapprochement entre les deux branches chrétienne, amorcé dans les années 60, en pleine guerre froide, risque de s'enliser. Une étape historique dans ce processus avait pourtant été atteinte il y a six ans. Le 12 février 2016, les deux figures tutélaires s'étaient entretenus à la Havane. C'était la première rencontre entre un pape et un patriarche de Moscou depuis 1054, date du schisme des églises catholique et orthodoxes.
Si la rencontre avait semblé fraternelle à l'époque (le pape François et le patriarche s'étaient embrassé, donné l'accolade, et avaient déclaré conjointement que leur réunion étaient l'expression de « la volonté de Dieu »), des points de dissensions existaient déjà.
En effet, à l'époque, la Russie avait menée une première invasion de l'Ukraine, achevée en 2014 par la quasi-annexion de la Crimée et d'une partie du Donbass et par la constitution des « républiques autonomes ». Toujours en 2016 mais au Proche-Orient cette fois, la Russie était engagée dans une féroce opération militaire en Syrie, aux côtés des forces de Bachar el-Assad.
Si le pape, préoccupé par la situation des chrétiens d'Orient, n'avait pas ouvertement condamné la Russie à l'époque, il avait toutefois regretté les exactions commises à l'encontre des civils. Le patriarche Kirill, lui, soutenait déjà avec enthousiasme l'armée russe.
Matei Danes
« Monsieur le Président, éteignez les écrans. » Telle est la revendication d’un collectif d’associations à l’origine d’une pétition, composé entre autres de Résistance à l’agression publicitaire, Greenpeace, Alternatiba ou encore Plein la Vue. Ces dernières jugent que l’extinction des écrans numériques la nuit, prévue entre 1 h et 6 h du matin, ne va pas assez loin. D’après les signataires de la pétition, ces dispositifs alimentés par des LED, et particulièrement demandeurs en énergie, devraient tout simplement disparaître.
Cette mesure gouvernementale vise à harmoniser les politiques des villes, étant donné que pour l’heure les règles peuvent différer selon les communes. À cet égard, Strasbourg fait figure d’exception : « Pour les extinctions d’enseignes, la ville de Strasbourg a établi des restrictions entre 23 h et 7 h du matin, qui vont plus loin que les promesses nationales », explique Charlotte Ribaute, co-présidente de l’association Résistance à l’agression publicitaire (RAP).
60 nouveaux dispositifs ont vu le jour cet été
Pour la dirigeante du bureau strasbourgeois de l’association, la difficulté est ailleurs : « La mairie dispose de très peu de marge de manœuvre par rapport à l’installation de ces dispositifs. » La faute à un retard dans l’application des règlements. Cet été, pas moins de 60 nouveaux dispositifs publicitaires ont vu le jour dans l’Eurométropole, à la suite d’un vote favorable de l’intercommunalité remontant à 2019. Contactée par nos soins, la mairie de Strasbourg n’était pas joignable dans l’immédiat pour répondre à nos questions à ce sujet.
L’annulation des commandes des écrans numériques, installés par l’afficheur JCDecaux, est également un vrai casse-tête : « Il est souvent trop cher pour la collectivité d’annuler les contrats de mobilier urbain, justifie Charlotte Ribaute. La nouvelle mairie écologiste n’a eu l’occasion de le réaliser qu’une fois, pour éviter l’apparition de nouveaux dispositifs recto-verso en centre-ville. »
De plus en plus de publicités sur les vitrines de magasins
Mais pour l’association, qui milite depuis de nombreuses années contre ces pratiques, toutes les publicités numériques ne tombent pas sous le coup de la loi : « Nous militons pour l’extinction des écrans accolés aux abris de bus et de tram, qui appartiennent au domaine public. Mais de plus en plus de magasins exposent des publicités sur leurs vitrines. Et là, il y a un flou juridique », s’inquiète la responsable de RAP Strasbourg.
Une situation qui gagnerait à être clarifiée dans le cadre du plan de sobriété énergétique, afin d’harmoniser la législation nationale. Le 31 août dernier, la maire Europe Ecologie - Les Verts de Strasbourg Jeanne Barseghian dévoilait son plan local de sobriété énergétique, visant à économiser 10 % d’énergie à l’échelle de l’Eurométropole. Présentation durant laquelle elle a expliqué avoir ouvert des négociations avec JCDecaux pour « réduire, voire stopper, l’éclairage nocturne des panneaux publicitaires ».
Quentin Celet
Édité par Charlotte Thïede