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Le défilé de voitures est parti tôt ce 11 février, direction Paris puis Bruxelles. Une centaine de personnes étaient présentes, pour prendre le départ ou en soutien à la cause.
Cressida Dick, cheffe de la police de Londres, a annoncé ce jeudi sa démission en raison d’une crise de confiance. Parmi multiples accusations, un rapport révèle des comportements racistes, misogynes et discriminatoires au sein de Scotland Yard.
Le maire Sadiq Khan critique le travail de Mme Dick depuis longtemps et a fait pression sur la policière. Même si elle a assuré à la BBC jeudi matin qu’elle n’envisageait pas de quitter son poste, le soir, elle « n’avait pas d’autre choix ». Elle a déclaré qu’il « est clair que le maire n’a plus la confiance nécessaire dans ma direction pour que je continue. »
Commissioner Cressida Dick will resign from the Metropolitan Police Service - read her statement here.https://t.co/Hl2ds20LRI pic.twitter.com/sACqkVZ5my
— Metropolitan Police (@metpoliceuk) February 10, 2022
La démission de Cressida Dick fait suite à la publication d’un rapport début février qui révèle qu’entre 2016 et 2018, des centaines de messages discriminatoires, misogynes et racistes ont été échangés par des policiers principalement d’un commissariat de police au centre de la ville. Même si l'unité a été dissoute depuis, sur les 14 policiers visés, 9 sont toujours en activité.
La police de Londres a également été critiquée pour avoir hésité à enquêter sur la participation du Premier ministre Boris Johnson à des fêtes à Downing Street malgré les restrictions sanitaires. De plus, en 2021, la Londonienne Sarah Everard a été violée et tuée par un policier. Cressida Dick a aussi été accusée de corruption institutionnelle par une commission d’enquête indépendante après qu’elle ait refusé l’accès à une banque de données policière pendant sept ans par rapport à une autre affaire de meurtre. La liste des controverses autour de la police londonienne et sa cheffe remonte à 2005.
Sadiq Khan a indiqué qu’il n’a « pas été satisfait » par la réponse de Cressida Dick face à l’ampleur des changements nécessaires « pour restaurer confiance » en la police. En 2017, Mme Dick a été la première femme à diriger Scotland Yard après avoir travaillé en tant que policière pendant quarante ans. Elle va rester à son poste jusqu’à ce qu’un nouveau chef ou une nouvelle cheffe soit nommé.
Alina Metz
Edité par Emilio Cruzalegui
« Vous voulez un coup de main ? », « C’est bien d’être là chacun fait sa part », « Est-ce que quelqu’un a une glacière ? » Ce 11 février, le grand parking du Auchan d’Illkirch, en périphérie de Strasbourg, est le lieu d’une activité inhabituelle pour un début de matinée. Des voitures arrivent au compte-goutte, klaxonnent, se garent au même endroit. Au total, une centaine de personnes se retrouvent pour lancer le Convoi de la liberté de la région Grand Est. Par petits groupes, les participants se rassemblent pour discuter, malgré le froid. Tous s'étaient donné rendez-vous vers 8 heures 30, histoire d’organiser le départ.
Mouvement hétéroclite – anti-pass, populistes et Gilets Jaunes sont de la partie - les revendications le sont tout autant : retrait du pass vaccinal, baisse du prix de l'essence, pouvoir d’achat. L’objectif des convoyeurs ? Atteindre Paris, où leur manifestation a déjà été interdite par la préfecture. Pour les plus déterminés, le rendez-vous est pris dimanche à Bruxelles, malgré l’interdiction du rassemblement tombée la veille.
Du côté des conducteurs, on colle des autocollants sur les vitres : « Je soutiens le convoi de la liberté. » Des drapeaux sont brandis : outre le fameux bleu-blanc-rouge traine un drapeau alsacien, un canadien, quelques Croix de Lorraine aussi.
« J’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête »
En trois-quarts d’heure, un petit monde de solidarités se déploie sur le parking gris. Un homme distribue des gobelets en plastique : « Il y a du café dans mon fourgon. » D’autres sortent des vivres qu’ils rassemblent entre les voitures. Toutes et tous ne sont pas venus pour prendre part au départ. C’est le cas de Sandrine, aide-soignante de 44 ans aux cheveux bouclés, venue « en soutien avec ceux qui veulent partir ». Non vaccinée, elle a « la chance de pouvoir continuer à travailler » car deux fois covidée. « J’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête : le 4 mai, mon pass s’arrête. Je vis au jour le jour. »
Matthias, chapeau bleu blanc rouge sur la tête, est plus vindicatif. « J’ai 50 ans et ce que je vois, c’est que ce monde va de plus en plus mal. La société est décadente : regardez ce qu’on mange, les écrans dont on abreuve les gamins. La pauvreté est de pire en pire, les riches de plus en plus riches. » Participant au convoi pour « mettre la pression » au gouvernement et « réveiller » les consciences, Matthias n’en démord pas : « On est le peuple, et pourtant, personne nous écoute. »
Ce jeudi, la cheffe de Scotland Yard, la police de Londres a abandonné son poste. La policière ne pouvait pas restaurer confiance en son service, impliqué dans plusieurs scandales ces dernières années.
De l’autre côté du rassemblement, Joséphine est une enseignante à la retraite. Elle est venue avec sa fille, elle-même commerçante dans le textile, qui pose fièrement avec sa pancarte « Pour la liberté de nos enfants, stop dictature. » Joséphine l’assure : pas anti-vax, elle est elle-même vaccinée. « Mon problème, c’est qu’il n’y a pas de débats contradictoires, on ne peut pas donner un autre avis que ce que l’on entend dans les médias. » La petite phrase du Président Macron « d’emmerder » les non-vaccinés, elle l’a en travers de la gorge. « On a le droit de se poser des questions, de montrer qu’on existe. On n’est pas juste des pions à qui on peut demander de la fermer. »
Animatrice en Ephad, Justine tient aussi à montrer sa solidarité : « Je ne peux pas partir, j’ai pas de sous. » Non vaccinée, elle a été suspendue au moment où la piqûre est devenue obligatoire pour le personnel au contact des plus fragiles. Tous les jours, elle publie sur ses réseaux sociaux des pancartes anti-pass soignées, aux dessins colorés et à la police léchée.
Récolter les « doléances, les cris du cœur »
À 8 heures 30, le véhicule qui mène le convoi arrive. C’est un imposant pick-up orange, qui tracte une longue remorque sur laquelle, très vite, deux hommes montent et haranguent la foule. Michel, béret noir vissé sur la tête, prend la parole : « C’est trop chouette de vous voir en vrai. » Les discussions sur l’application Telegram sont enfin passées IRL. « La liberté, ça fait deux ans qu’on l’a perdue. L’égalité, on essaye de lui courir après. Mais une chose est certaine aujourd’hui, c’est que la fraternité, elle est là ! » Mot d’ordre du convoi : récolter les « doléances, les cris du cœur » des gens rencontrés sur la route. « On les donnera aux députés, aux sénateurs, qui sont un peu sourds. » Robin, coordinateur de l'événement, fignole les derniers détails : « On devrait arriver à Paris vers 20 heures ce soir. Toute la journée, on pourra communiquer via l'application Zello, c’est comme si on parlait par talkie-walkie. »
Les consignes données, il est temps de plier bagage : une chaîne humaine se forme pour transporter les vivres dans la remorque, où cohabitent gazinière, bidons, chaises en plastique. Un homme, cheveux longs, barbe fournie, range sac à dos et grosse valise dans sa voiture. L'effervescence du départ. Près du pick-up orange, une femme annonce dans un mégaphone d’une voix SNCF : « Le convoi de la liberté va partir. » Sous les klaxons, les salutations et même les pleurs, le convoi s’élance.
Emma Bougerol, Eléonore Disdero & Nils Sabin
Édité par Thomas Wronski
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