L’enjeu est crucial pour le Myanmar. Cela n’était pas arrivé depuis des décennies : le peuple birman est appelé aux urnes à l’occasion des élections législatives, le 8 novembre. Aung San Suu Kyi, à la tête de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), y voit l’opportunité pour près de 30 millions de Birmans de se prononcer "en faveur d’un vrai changement".
Aung San Suu Kyi/ Crédits photo: Claude Truong-Ngoc
La Dame de Rangoun, comme l’appelle ses partisans, a officiellement lancé la campagne de son parti aux élections législatives qui se tiendront le 8 novembre. Au total, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) présente plus de 1000 candidats : c’est un peu plus que son principal adversaire, le Parti pour la solidarité et le développement de l’Union (USDP), créé par d’anciens militaires, dont l’actuel président Thein Sein.
L’ensemble des partis en lice se disputent 75% des 664 sièges de l'Assemblée. Les 25% restants, selon la constitution de 2008, sont attribués d’office aux militaires. Cette même constitution interdit toujours à Aung San Suu Kyi d’accéder à la présidence car ses deux fils sont de nationalité étrangère.
Premier meeting de campagne réussi
Ces élections législatives, supposées libres, doivent rester sous haute surveillance. La dame de Rangoun, dans une vidéo publiée mardi sur la page Facebook de son parti, appelle la communauté internationale à rester vigilante sur ce qui se passe en Birmanie, "avant, pendant mais surtout après le scrutin".
La LND a en effet, de quoi s’inquiéter. En 1990, le parti avait largement été plébiscité lors des élections générales, mais les résultats avaient été annulés par la junte militaire au pouvoir.
Le papillon de fer reste déterminé à emmener la Birmanie vers une “réelle démocratie”. Une ambition sur la bonne voie puisque, aujourd’hui, des milliers de partisans se sont réunis pour soutenir Aung San Suu Kyi lors de son premier meeting de campagne.
Christelle Pravixay