[DATA] Son économie mise en difficulté par la baisse des cours du pétrole, le Venezuela a décidé d'augmenter le prix de l'essence de 6000 %. Une mesure déjà prise par plusieurs pays producteurs.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Alors que la chute vertigineuse du prix du pétrole depuis deux ans fait les affaires des pays importateurs, il plombe considérablement l'économie des pays producteurs d'Amérique, d'Afrique et du Moyen Orient. Dans ces régions où l'or noir coule à flot, les prix à la pompe ont longtemps été dérisoires. Un avantage pour leur population sur lequel ces pays doivent revenir afin de "renflouer les caisses". Dernier exemple en date, le Venezuela a décidé mercredi 17 février d'augmenter le prix de l'essence de 6000 %.
Une augmentation significative
Certes, le Venezuela part de loin. Le pays d'Amérique latine, 8e exportateur mondial de pétrole, détenait jusqu'ici le record du carburant le moins cher du monde. Le litre de sans plomb 95 y était facturé 0,009 euros et passe à 0,54 euros. Mais une telle augmentation a des conséquences importantes. Par exemple, faire le plein d'une Renault Clio coûtait 45 centimes d'euros. Il faudra maintenant débourser 27 euros. Dans un pays où le salaire minimum équivaut à 488 euros, les conséquences d'une telle augmentation sont loin d'être négligeables pour les habitants.
Si cette hausse est unique de par sa force, le phénomène est loin d'être isolé. Ces six derniers mois, plusieurs grands producteurs de pétrole ont décrété des augmentations du prix des carburants, dans la plupart des cas entre 30 et 50 %. Alors que le baril se vendait plus de 120 dollars en 2012, il en vaut aujourd'hui 30. Une chute qui a entraîné de fortes difficultés financières pour les pays dont l'économie s'appuie essentiellement sur l'or noir. Indice révélateur, certains de ces producteurs de pétrole, comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar, ont affiché une balance économique déficitaire en 2015. Pour le Qatar, il s'agit du premier bilan négatif depuis 15 ans.
Alexandre Rousset