Il y a seulement dix jours, l'ouragan Harvey a déferlé sur le Texas. 42 morts et au moins 100 milliards de dollars de dégâts matériels plus tard, la Floride s'apprête à affronter Irma, le plus puissant cyclone tropical de l'Histoire. Les océans, plus chauds, vomissent des monstres de la nature. Les records s'enchaînent et deviennent des clichés météorologiques.
Les côtes américaines semblent plus que jamais vulnérables aux phénomènes extrêmes, aggravés par le dérèglement climatique. Pourtant, comble de l'ironie, Donald Trump, climatosceptique dans l'âme, refuse de voir la réalité en face et nie l'impact du réchauffement qu'il qualifie de "canular". En témoigne la décision de son administration de se retirer de l'Accord de Paris il y a quelques mois. Ou encore sa volonté de défaire méthodiquement les réglementations environnementales mises en place par son prédécesseur Barack Obama. Face à ce retour dans le passé, une partie de la société civile américaine, les mentors de la tech ou les maires de grandes villes comme San Francisco sont, eux, heureusement convaincus que les Etats-Unis doivent convertir leur économie et entrent en résistance contre Trump, au moins idéologiquement.
En 2016, la température moyenne à la surface du globe a dépassé d’environ 1,1°C celle de l’ère préindustrielle et les conséquences paraissent déjà insurmontables. Si l'humanité s'oriente vers une augmentation plus probable de 3°C d'ici 2100, comment peut-elle espérer gérer les prochaines catastrophes écologiques ? Combien faudra-t-il d'ouragans, d'incendies et d'inondations pour que le président Trump prenne la mesure de l'urgence climatique ? Son impéritie et son aveuglement pèsent lourd sur le reste de la planète. La lutte contre le réchauffement climatique ne peut se faire sans les Etats-Unis. Encore faut-il que les relations entre le pays de l'oncle Sam et le reste du monde ne se refroidissent pas trop dans les prochaines années.
Marine Ernoult