Trente ans de prison ont été requis, mardi 27 février, contre Park Geun-hye, l'ancienne présidente sud-coréenne. Visée dans le scandale de trafic d'influence qui avait touché la haute société sud-coréenne l'année dernière, elle avait été destituée officiellement en mars 2017.
L'ex-présidente de Corée du Sud, Park Geun-hye (ici en 2013), aurait été sous l'influence de sa confidente, la femme d'affaires et fille de chamane Choi Soon-sil. Crédits
En détention provisoire depuis plus d'un an, l'ex-présidente est accusée de corruption, d'abus de pouvoir et de coercition. Le parquet coréen la soupçonne d'avoir accepté ou de s'être vu promettre, en collusion avec sa complice - sa confidente et amie depuis plus de 40 ans -, des pots-de-vin pour un total de 59,2 milliards de wons (44,8 millions d'euros) de la part de trois grandes entreprises sud-coréenne, Samsung, Lotte et SK, en échange de faveurs politiques.
Agée de 66 ans, Park Geun-hye nie toute malversation. Fille aînée du dictateur Park Chung-hee qui a dirigé le pays de 1961 à son assassinat en 1979, elle était considérée pa beaucoup de Sud-coréens comme la « princesse » politique du pays. Elue présidente en février 2013, elle fit son grand retour dans le palais présidentiel où elle avait grandi. Néanmoins, dans un contexte marqué par les frustrations politiques et sociales croissantes, ce scandale politico-financier avait entraîné en 2017 les plus importantes manifestations depuis les années 1980, pour exiger sa démission.
Sophie Motte