Après avoir pris l'antinauséeux du laboratoire Sanofi Aventis, Pierre Gandanger a ressenti de nombreux effets secondaires. Il s'est confié à Webex.
Jeudi 9 février, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) interdisait aux médecins de prescrire du Primpéran aux mineurs. L'antinauséeux provoquerait des problèmes neurologiques chez les enfants et les adolescents. Pierre Gandanger, 21 ans, est étudiant à l'école d'ingénieur de Lyon. Après avoir pris du Primpéran, il a été victime des troubles évoqués par l'Afssaps.
Quand avez-vous pris du Primpéran ?
Il y a huit ans. J'avais 14 ans. Un matin, je me suis levé et j'étais malade. Ma mère m'a donné du Primpéran. Je suis ensuite allé chez le médecin. Dans la salle d'attente, j'ai commencé à ressentir les premiers effets.
De quelle manière se sont-ils manifestés ?
Au départ, ma langue se collait, soit à mon palais, soit dans le bas de ma bouche. C'était une sensation étrange, mais je me suis dit que c'était moi qui le faisais inconsciemment. Puis mes yeux ont bougé vers le haut et le bas et ma tête s'est mise à tourner toute seule. Ça, c'était totalement involontaire.
Votre tête s'est mise à tourner toute seule. Comment ça ?
Ma tête tournait sans que j'en aie l'intention. J'avais l'impression qu'elle bougeait à plus de 90 degrés. J'essayais de la remettre normalement avec ma main, mais à chaque fois, elle repartait. J'avais très mal dans la nuque. Les mouvements de ma tête exerçaient une pression surtout quand je la ramenais. A la fin, c'était tellement intense que ma nuque entraînait ma colonne vertébrale vers l'arrière.
Qu'avez-vous ressenti à cet instant là ?
La peur de ma vie, je pense. J'avais l'impression de perdre le contrôle de mon corps. J'étais en grande panique. Je criais et je pleurais dans la salle d'attente. Le médecin m'a pris en priorité. Quand je lui ai dit que j'avais pris du Primpéran, il a immédiatement fait le rapprochement. Il avait déjà vu des cas semblables. Il m'a envoyé aux urgences. Ils m'ont donné du valium et les symptômes se sont arrêtés.
Propos receuillis par :
Marion Michel