Une grande majorité des roses vendues en France à la Saint-Valentin ont une grande empreinte carbone. © Domaine public
Gagnant en popularité chaque année, la rose est l’essence la plus achetée par les Français pour la fête de l’amour. Pourtant, le business de la fleur rouge est extrêmement polluant.
Roses, lys, pivoines et mimosas, le choix ne manque pas sur les étals des fleuristes pour exprimer son attachement à la Saint Valentin. Selon l’institut d’études YouGov, 27 % des Français et Françaises comptaient en offrir à leur partenaire, le mardi 14 février.
Parmi elles, une espèce gagne haut la main le match de popularité. Il s’agit de la rose, qui représentait à elle seule jusqu’à 63 % des sommes dépensées pour la fête de l’amour en 2021, selon une étude Franceagrimer (office agricole dépendant du Ministère de l’Agriculture) et Val’hor (interprofession française de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage).
Mais sous les beaux pétales se cache une réalité bien moins séduisante et souvent inconnue des acheteurs. Environ 85 % des fleurs coupées vendues en France - dont les roses - proviennent de l'étranger, selon une estimation réalisée par Val'hor. A ce jour, il n’existe aucune obligation légale pour les fleuristes d’afficher la provenance de leurs produits.
L’importation des fleurs depuis l’Afrique ou l’Amérique du Sud implique de longs trajets en avions émetteurs de CO2. Mais l’impact négatif sur l'environnement se ressent dès l’étape de production. Entre 7 et 30 litres d’eau sont nécessaires pour obtenir un seul bouton de rose, et de nombreux produits chimiques complètent le cocktail, dont des pesticides parfois interdits par l’Union européenne.
Si se fournir aux Pays-Bas semble une solution plus écologique de prime abord, les mauvaises conditions de production dans le pays font exploser les compteurs. Une rose kenyane émet six fois moins de CO2 qu’une rose néerlandaise, couvée par des serres chauffées au gaz naturel.
Des solutions pour une rose plus verte ?
Face à l’ampleur du problème, la filière horticole cherche des solutions. Elle s’est engagée depuis 2017 dans une démarche de certification environnementale avec la labellisation « Fleurs de France ». Ce label certifie au consommateur qu’il achète une plante d’origine française dans toutes les étapes, de la production à la transformation.
Pour pallier le manque d'information des acheteurs sur la provenance des fleurs, l’Union nationale des fleuristes s’est engagée à créer d’ici juin 2023 un meilleur système de traçage, afin de mieux informer les clients sur leur origine.
Clémence Blanche
Édité par Quentin Celet