Après la mort d'Hugo Chavez, le vice-président du Venezuela assure la présidence par intérim. Nicolas Maduro, bien connu des habitants du pays, émerge sur la scène internationale depuis deux mois, mais reste anonyme en France.
Nicolas Maduro. / Photo Flickr Presidencia de la Republica del Ecuador
Les larmes aux yeux, c'est lui qui a annoncé la mort d'« El Presidente ». Et c'est lui aussi qui va prendre sa place pendant la période de transition qui vient, et, qui sait, pour la suite aussi. Depuis deux mois, Nicolas Maduro gère en tant que vice-président les affaires courantes du Venezuela. Il a occupé pendant six ans le poste de ministre des Affaires Etrangères. Une longévité exceptionnelle à cette fonction, qui s'explique par sa proximité avec Hugo Chavez, avec qui il entretenait « un lien intime et personnel », selon le quotidien espagnol El Pais.
Chaviste de la première heure et bolivarien convaincu
Nicolas Maduro, ancien chauffeur de bus, syndicaliste et chaviste de la première heure, est le dauphin désigné de et par Hugo Chavez. Il s'est présenté comme député dès la création du parti Mouvement 5e République, fondé par Chavez. En tant que bolivarien convaincu, il s'engage dans le mouvement révolutionnaire d'Hugo Chavez, qui tente un coup d'Etat en 2002. C'est d'ailleurs la femme de Nicolas Maduro qui le défendra au cours de son procès pour ce putsch manqué.
« El Presidente » le gratifie d'un soutien sans failles : « C'est l'un des jeunes dirigeants ayant les meilleures capacités » pour diriger le pays « avec sa main ferme, avec sa vision, avec son coeur d'homme du peuple, avec son talent avec les gens (...), avec la reconnaissance internationale qu'il s'est acquise ».
Maduro multiplie les recadrages
Réputé consensuel, ce partisan de l'aile modérée du chavisme tente de s'imposer depuis deux mois comme un homme de caractère. Bref, un présidentiable. Il multiplie les recadrages au sein du Parti socialiste unifié du Venezuela, mais aussi envers l'opposition. Nicolas Maduro représentera très probablement le parti aux élections qui, selon la Constitution, se tiendront dans les trente jours.
Pauline Hofmann