Depuis sa prise de pouvoir, les courants de gauche français et allemands ont loué Hugo Chavez. Ils voyaient en lui un modèle pour le socialisme du XXIe siècle.
Hugo Chávez a toujours eu les faveurs des partis de gauche en Europe. / Photo: Flickr www_ukberri_net
Quand le parti allemand Die Linke (« La gauche ») a été créé en 2007, un de ses fondateurs, Oskar Lafontaine, clamait : « Nous voulons contribuer à la construction du socialisme du XXIe siècle. Nous soutenons les projets socialistes en Amérique du Sud. » Et le projet qui plaisait le plus aux socialistes allemands était celui de Hugo Chávez. La même année, le président vénézuélien avait lancé un référendum pour modifier 69 des 350 articles de la Constitution et par là même revoir la législation sur les nationalisations des groupes énergétiques du pays et la liberté de presse. La réaction d'Oskar Lafontaine? « Si un média s'acharne constamment contre le président, des restrictions pourraient se justifier. »
Sa collègue, autre membre phare de Die Linke, Sarah Wagenknecht, a publié, en 2009, un manifeste qui prône le bilan de la révolution socialiste au Venezuela. Elle y met en avant que Hugo Chávez a réussi à s'approprier des ressources et à distribuer les revenus des exportations parmi les plus pauvres. Sarah Wagenknecht constate également des améliorations « impressionnantes » en terme d'éducation, de santé et de marché travail.
2012, une réélection acclamée
La réélection du président vénézuélien en 2012 a été applaudie par la gauche en Europe. Le Parti de la gauche européenne, qui rassemble les partis de gauches d'Europe, a parlé d'une « victoire historique » tout en relevant les « progrès réalisés ». Le Parti communiste français (PCF) a salué « la très belle victoire de Chávez », tandis que le secrétaire national du Front de gauche, François Delapierre, a déclaré: « Le Venezuela est un exemple de réussite, un laboratoire pour nous. »
Parmi les politiciens de gauche français, Jean-Luc Mélenchon a fait partie des plus fidèles au président vénézuélien. Dans un manifeste publié le 5 octobre 2012, le candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle écrit : «Chávez a prouvé qu'on peut construire le socialisme dans un système libre et démocratique.» A l'été 2012, Jean-Luc Mélenchon passait même ses vacances au Venezuela où il a partagé «quelques moments de la campagne d’Hugo Chávez.» Après la mort de Chávez mardi dans la nuit, Jean-Luc Mélenchon lui a rendu une nouvelle fois hommage.
Le leader socialiste mort, la gauche franco-allemande va devoir trouver un autre modèle en Amérique du Sud.
Robert Gloy