Le leader des manifestations contre le gouvernement est un anti-chaviste acharné. Sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis une semaine, il s'est rendu mardi à la police après avoir mené le cortège dans les rues de Caracas.
Leopoldo Lopez, sous le coup d'un mandat d'arrêt, s'est rendu le 18 février à la police de Caracas. (AFP PHOTO / JUAN BARRETO)
À 42 ans, Leopoldo Lopez, est devenu le visage de la contestation qui agite le Venezuela depuis plusieurs jours. Ambitieux et adepte de la confrontation, voix grave et imposante, aux inflexions quasi militaires, il a pris la tête du mouvement "La Salida" ("La Sortie") qui entend obtenir la chute du gouvernement par la mobilisation dans la rue et que la présidence qualifie de "putschiste". Un radical dont la stratégie est critiquée par le gouverneur Henrique Capriles, le leader de la coalition d'opposition Unidad (centre-droit).
Leopoldo Lopez s'est rendu mardi à la police de Caracas lors d'une journée marquée par les violentes contestations contre le président Nicolas Maduro. Sous le coup d'un mandat d'arrêt suite aux violences mortelles qui ont ponctué une manifestation la semaine dernière à Caracas, Leopoldo Lopez a promis d'"assumer la persécution (...) de l'État". L’opposant a été transféré dans une prison militaire de la banlieue de Caracas et comparaîtra mercredi midi devant un tribunal, a annoncé le parti politique Voluntad Popular.
Me desconecto. Gracias Venezuela. El cambio esta en cada uno de nostros. No nos rindamos. Yo no lo hare!
— Leopoldo López (@leopoldolopez) 18 Février 2014
"Je me déconnecte. Merci au Venezuela. Le changement est en chacun de nous. Ne renonçons pas. Moi, je ne le ferai pas !". Il s'est rendu quelques minutes plus tard.
"Mon emprisonnement infâme vaudra la peine" s'il permet au "Venezuela de se réveiller définitivement", a lancé Lopez avant de monter dans un véhicule de police, aux cris de "Liberté ! Liberté !", scandé par ses partisans, qu'il a appelés au calme.
L'explosion de la contestation
Une rue de Caracas après l'arrestation de Lopez le 18 février. (Photo AFP)
Le président Nicolas Maduro s'est adressé à ses partisans devant le palais présidentiel de Miraflores. Il s'est félicité que "ce responsable politique de la droite vénézuélienne soit entre les mains du ministère public pour répondre de ses appels à la sédition".
Nicolas Maduro, dauphin de feu Hugo Chavez, affronte sa plus profonde crise sociale depuis son élection sur le fil en avril 2013. Origine de la contestation: l'insécurité qui s'est ensuite étendue à la critique de la situation économique. Aucune élection n'est prévue avant, au mieux, 2016. Cette année marquera le mi-mandat de Nicolas Maduro, moment où un référendum révocatoire pourrait être convoqué contre lui.
Anthime Verdier (avec AFP)