Un double attentat a frappé la capitale libanaise mercredi matin faisant cinq morts et plus de 80 blessés. Deux kamikazes se sont faits exploser dans un quartier du sud de Beyrouth, une zone d'influence du mouvement chiite libanais Hezbollah.
Le double attentat-suicide a touché un quartier chiite du sud de Beyrouth ce matin. (Photo : RTVE)
Deux explosions ont secoué la capitale libanaise mercredi matin, faisant au moins cinq morts et plus de 80 blessés selon des sources médicales libanaises. Deux terroristes se sont fait exploser dans le quartier de Bir Hassan au sud de Beyrouth, une zone d'influence du mouvement chiite libanais, le Hezbollah. Les deux explosions ont eu lieu à 100 mètres l'une de l'autre, à proximité de l'ambassade du Koweït, d'un centre culturel iranien et à quelques mètres de l'entrée d'un orphelinat.
L'attentat a été revendiqué par les brigades d'Abdullah Azzam, une branche d'Al-Qaïda active depuis 2004. Le groupe avait jusqu'à récemment considéré le Liban comme un point de passage pour ses actions en Syrie. Mais depuis près d'un an l'organisation terroriste a pris le Liban comme objectif, surtout depuis la participation du Hezbollah aux combats en Syrie, du côté du régime de Bachar Al-Assad.
L'impact de la crise syrienne
La crise en Syrie a un impact politique et sécuritaire profond sur le Liban. Le pays a vécu près d'un an un vide politique, faute d'accord entre les différents partis sur la formation d'un gouvernement. La coalition du 14 mars, proche de l'Arabie Saoudite et pro-occidentale, a refusé pendant des mois la participation du Hezbollah au gouvernement, à cause de son implication en Syrie. Mais la force politique est revenue sur sa position la semaine dernière, acceptant de former un gouvernement avec le Hezbollah, ce qui a provoqué l'indignation des opposants les plus durs du Hezbollah et du gouvernement syrien.
Le leader du "courant patriotique indépendant" allié du Hezbollah, le chrétien Michel Aoun, a considéré dans des déclarations à la presse, que "les terroristes sont dérangés par la formation d'un gouvernement d'union nationale. Ils ne veulent pas voir les Libanais unis". Le premier ministre du Liban Tamam Salam a affirmé que "le message des terroristes est bien arrivé. Nous y répondrons par notre unité".
Le ministre de l'Intérieur, membre de la coalition du 14 mars et opposant politique du Hezbollah, a lui aussi condamné les attaques, appelant à "bloquer les sources et les points de passage du terrorisme", en référence aux zones proches des frontières syriennes. C'est justement là que le Hezbollah concentre son action, selon lui, pour empêcher les groupes extrémistes en Syrie de prendre le contrôle des frontières.
L'Iran "condamne fermement cette action terroriste (...) qui vise la stabilité, la sécurité et l'unité du Liban", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, accusant Israël qui selon elle "n'est pas content de la mise en place d'un nouveau gouvernement auquel participent tous les groupes" politiques au Liban.
Qassam Muaddi