C'est un jour d'élections en Libye. Les citoyens désignent par les urnes ceux qui écriront la future Constitution du pays. Un scrutin qui a lieu dans un pays las de l'anarchie et de la stagnation démocratique.
My first ever voting for the constitutional committee ! A historic day for #Libya pic.twitter.com/yHTiGIRZng
— Aladdin Attiga (@alladdinno) 20 Février 2014
Les Libyens votent ce jeudi pour élire une Assemblée constituante. 692 candidats pour 60 sièges. Un moment « important », selon Tarek Metri, le chef de la mission de l'Onu en Libye, pour mettre sur le papier « les fondements de l'Etat de Libye moderne, des institutions, de la primauté de loi et du respect des droits de l'homme ». C'est la deuxième élection libre du pays depuis la fin du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011.
Mais le scrutin ressemble davantage à un soupir de lassitude qu'à l'éclat de joie des élections législatives de juillet 2012. Le gouvernement a dû plusieurs fois repousser la date limite d'inscription sur les listes électorales. Le temps de convaincre au moins un million d'électeurs, soit un Libyen sur trois en âge de voter, de s'inscrire.
Pour cette seconde election dans la nouvelle #Libye, seuls 1,1 milion de Libyens sont inscrits contre 2,8 en 2012
— Maryline Dumas (@Maryline_Dumas) 20 Février 2014
En cause : le manque d'enjeux. Les partis politiques ont été officiellement écartés de ce vote pour laisser place à des candidats- citoyens (et citoyennes, pour 10 % d'entres eux). Leur mission est pourtant fondamentale : organiser le pouvoir, doser la place de la charia ou encore gérer le statut des minorités. Cette première Constituante soumettra ses travaux par referendum à la population dans plusieurs mois. Un essai de Constitution qui ne convainc donc pas tout le monde.
Jeudi matin, le Conseil supérieur des Amazighs de Libye, une minorité de l'ouest du pays, a appelé au boycott du scrutin. Les Amazighs devaient élire deux personnes au sein de l'Assemblée constituante. Cette petite rébellion intervient deux jours après l'ultimatum des combattants de Zenten, une ancienne milice de la guerre contre Kadhafi, qui exigeait la démission du Premier ministre Ali Zeidan.
Les résultats seront connus d'ici trois ou quatre jours, selon une source proche de la Haute commission électorale.
Quentin Chillou avec AFP