Une bagarre générale a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à la Grande Assemblée, avant les débats sur un projet de loi élargissant les pouvoirs de police. Cinq députés ont été blessés, dont quatre hospitalisés après des coups échangés.
Les députés turcs peuvent parfois avoir le sang chaud. La preuve avec l'échange musclé qui a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi entre une dizaine d'entre eux, au sein du parlement. L'objet de leurs désaccords : un projet de loi controversé, baptisé « réforme de la sécurité intérieure » et proposé par le président Erdogan après de violentes émeutes pro-kurdes en octobre. Ce projet de loi est destiné à renforcer les pouvoirs de la police et à assouplir les interpellations, les perquisitions et les écoutes téléphoniques hors cadre judiciaire. Il permettrait aussi d'allonger une garde à vue sur simple décision de la police.
Pour ses détracteurs, si cette loi est votée, elle transformerait le pays en « Etat policier ». Au parlement, les députés de l'opposition ont donc tenté par tous les moyens de retarder l'ouverture des débats. Mais les députés du parti au pouvoir AKP (islamo-conservateur) ont finalement obtenu son examen, ce qui a déclenché une bagarre. Les élus du parti majoritaire se sont emparés du marteau du président de séance, et s'en sont servis pour frapper à la tête leurs opposants.
Meclis'te tokmaklı, bardaklı iç güvenlik kavgası: 4 vekil yaralı http://t.co/pjg1qy9KXU pic.twitter.com/QDLoVQgNFK
— Bugün TV (@BugunTV) 18 Février 2015
Bilan de la rixe : cinq blessés, dont quatre hospitalisés. Deux d'entre eux l'ont été pour des coups importants reçus à la tête. La séance a été suspendue et devrait reprendre ce mercredi après-midi.
Les altercations sont fréquentes au parlement turc, mais elles sont rarement si violentes. Celle-ci vient s'ajouter à un climat tendu dans le pays, où les critiques du gouvernement se font de plus en plus nombreuses, malgré sa réélection l'année passée. La semaine dernière déjà, une étudiante avait été violée puis tuée dans le sud de la Turquie, déclenchant de vives protestations durant le week-end.
Marie Foult