Vénus abrite une importante quantité d'acide sulfurique. © Pixabay
Une étude de la revue "Nature astronomy", publiée lundi, démontre la présence de phosphine dans l'atmosphère de Vénus. Pour certains scientifiques, ce gaz pourrait permettre la vie sur une autre planète. Optimistes ou nuancées, les réactions à l'annonce sont nombreuses.
Sommes-nous sur le point de trouver des petits hommes verts sur Vénus ? Pour certains, c’est ce que laisserait entendre une étude publiée dans la revue “Nature astronomy”, le 14 septembre dernier. Celle-ci démontre la découverte de phosphine dans les nuages autour de Vénus. Comme le rappelle France Info, c’est la première fois que ce gaz émis sur Terre par des bactéries, est repéré autour d’une des quatres planètes telluriques (c’est-à-dire d’une planète composée essentiellement de roches et de métal).
Selon les chercheurs à l’initiative de cette étude, la présence de phosphine pourrait relever d’un phénomène scientifique encore inconnu, mais aussi signaler la présence de vie sur la planète. Même si elle a déjà été évoquée par le passé, cette nouvelle serait une véritable révolution scientifique. La planète connaît en effet des températures qui s’élèvent au delà de 450°C, et est entourée d’une atmosphère très corrosive, abritant notamment une importante quantité d’acide sulfurique.
De la vie sur Vénus ? La découverte de phosphine, produit dérivé de la biologie anaérobie, est l'événement le plus important à ce jour dans la recherche de vie en dehors de la Terre. Il y a environ 10 ans, la NASA a découvert une vie microbienne à 120000 pieds dans la haute atmosphère terrestre. Il est temps de prioriser Vénus.
Eamonn Kerins, docteur en astronomie anglais, a relayé la nouvelle et remercié l’équipe de scientifiques qui a travaillé sur cette étude :
Une détection potentiellement très excitante de phosphine élevée dans l'atmosphère de Vénus. Uniquement produit par la vie ici sur Terre. Félicitations à@ jgreaves6 et son équipe, y compris @UoMPhysics. C’est vraiment excitant !
En France, Joël de Rosnay, biochimiste spécialiste de la question des origines du vivant, a également relayé l’information sur son compte Twitter:
Effort de nuance
Et si le média australien en ligne The Conversation parle de “bouleversement de la science planétaire”, et pense déjà aux recherches à venir, beaucoup de médias cherchent pourtant à nuancer la nouvelle. Le Monde relativise la découverte dans un article plutôt pessimiste, en donnant la parole à des spécialistes plutôt sceptiques. Le Figaro, lui, titre carrément : “Non, des traces de vie n’ont pas été détectées sur Vénus”. Parmi les arguments déployés par les deux quotidiens : les faux espoirs qu’avait suscité la découverte de méthane sur Mars, il y a une quinzaine d’années, et qui, à l’époque, avait laissé croire à l’existence de traces de vie. “Les chercheurs ont été bien moins prudents dans leur communication que dans leurs conclusions publiées par la revue Nature Astronomy”, reproche également Le Figaro.
Si les recherches récentes en matière d’astronomie étaient plutôt tournées vers Mars, cette découverte pourrait bien changer la donne, et inciter les regards à se tourner davantage vers Vénus.
Alix Woesteland