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Comme chaque vendredi, Qoussai assiste au cours de français. © Stéphanie Ghacibeh

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© William Jean et Eva Lelièvre

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Nawal apprend aux enfants le nom des couleurs en arabe ainsi que les lettres de l’alphabet. © Esther Sarazin

Aujourd’hui, les cours qu’a suivis Oana lui permettent d’aider son enfant dans ses débuts au collège. Elle a aussi fréquenté un temps l’Université populaire de Strasbourg : "c’était un cours intensif et un peu cher", se souvient-elle. Clubs, formation en ligne, devoirs avec son fils, elle pratique au maximum : "Je vais à beaucoup d’ateliers pour parler avec les gens." Pour le moment sans emploi, Oana aimerait exercer un métier dans le milieu de l’art. Actuellement, "beaucoup d’entreprises demandent au minimum le B1", indique-t-elle. Oana espère atteindre ce niveau en 2025.

"Les personnes sont bien intégrées quand elles comprennent tout. Elles sont indépendantes", confie Oana qui sort d’un rendez-vous médical, emmitouflée sous son manteau. Économiste en Roumanie, elle est arrivée de Bucarest il y a deux ans pour rejoindre son mari. "Au début, c’était difficile de comprendre les gens dans la rue. C’était très frustrant." Une amertune qu’elle subit dans de nombreux domaines. Avide de culture, là encore sa non-maîtrise du français la pénalise : "J’aime la culture. Mais quand tu veux aller au théâtre, au musée, c’est en français." C’est à l’école Erckmann-Chatrian, où était scolarisé son fils, qu’Oana a commencé son initiation. Comme dans les autres écoles du quartier, des cours y sont dispensés pour les parents d’élèves par le CSC.

© William Jean

Carol Burel, William Jean et Eva Lelièvre

Mais après son divorce, elle s’est retrouvée seule et a décidé de s’inscrire aux cours du CSC. "J’apprends surtout pour comprendre tout ce qui est administratif. Ce qu’on me dit à la préfecture, les rendez-vous à la banque…" Coupée de sa famille restée au Xinjiang, où réside encore son fils, elle tisse grâce à ses cours des liens avec des habitants de son quartier. "Je suis allée au CSC pour trouver de l’aide. C’est devenu ma famille", livre-t-elle. Le centre lui a conseillé de participer au jardin partagé.

Les joues un peu rouges, Maimaite, les mains gantées, bêche une petite parcelle de terre où elle travaille. Malgré son arthrose, cette Ouïghoure de 60 ans s’occupe d’un jardin partagé, quai de Traenheim, avec cinq autres femmes françaises du quartier. Elle profite ce jour-là de la présence de son fils, qui a grandi en France et parle parfaitement la langue. Dans ce jardin, elle travaille tout en exerçant son français un peu maladroit. "J’apprends le vocabulaire de l’horticulture. Je ne connais pas beaucoup de légumes d’ici", précise Maimaite. Elle est arrivée en France avec son mari et son fils cadet, il y a treize ans. Son mari chargé des démarches et de la communication, elle n'a au départ pas considéré le français comme essentiel.

Quoussai : "J'en ai besoin dans chaque petit détail de la vie

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