L’éco-quartier en chiffres :
- 50% : l’éco-quartier Danube fait la part belle aux logements sociaux.
- 10000m², c’est la surface prévue pour les futurs espaces verts.
- 8 bâtiments déjà livrés, parmi lesquels l’EHPAD, la résidence étudiante Kellermann, ainsi que des logements participatifs et privés.
- Entre 3500 et 4500 euros : c’est le prix moyen au mètre carré dans l’éco-quartier Danube
- Positif : les immeubles sont aux normes BBC, bâtiments basse consommation. La future tour Elithis - dont les premiers habitants emménageront en février 2018 – sera à énergie positive.
Au quotidien, le défi écologique du quartier sera surtout l'affaire des habitants. Ceux qui sont déjà engagés dans cette démarche en profitent pour sensibiliser les résidents pour lesquels la vocation est moins présente. « Les gens ici ne sont pas tous écolos, constate Grégoire Klotz. Beaucoup sont venus seulement parce que les prix étaient abordables compte-tenu de la situation géographique attractive. Ce serait bien s'ils pouvaient adopter les bonnes attitudes. Maintenant, je ne sais pas si ce message porte vraiment. »
De l'efficacité de cette communication pourrait dépendre le succès du projet d'éco-quartier. Car une fois les derniers bâtiments achevés, tout sera entre les mains des habitants. « Les plus à même de créer l'éco-quartier, c'est nous, lance Lucio Moret, qui emménagera dans sa résidence en 2019. Le quartier n'est pas livré clés en mains. Nous devons nous-mêmes répondre à nos attentes. Tout est à faire ici. »
Emilie Sizarols, Tom Vergez, Meerajh Vinayagamoorthy
« Si je suis venue travailler ici, c'est pour le café ! », plaisante Emmanuelle Ebel-Jost, avant d'ajouter : « C'est à la machine à café qu'on discute avec les autres entrepreneurs ».
Emmanuelle Ebel-Jost développe son cabinet de conseil en ressources humaines depuis l'espace de coworking La Plage Digitale, situé au dessus du centre commercial Rivétoile. Cheveux courts, lunettes colorées, la trentaine, cette auto-entrepreneuse a participé à la création de l'espace de travail il y a un peu plus de cinq ans.
A l'époque, aucun lieu de ce type n'existait à Strasbourg. Emmanuelle Ebel-Jost a donc contacté la ville : « Ils m'ont parlé d'un projet en cours, le « Shadock », qui serait prêt dans trois ans. Moi j'en avais besoin tout de suite ». Avec le soutien de la mairie, elle s'est mise à la recherche d'un lieu pour accueillir des co-workers. Rivétoile s'est imposé : « Ce qu'on voulait, c'était un endroit près de la gare, accessible en tram, avec la fibre, et proche de lieux conviviaux avec des cafés et plats du jour pas chers. Pour finir, on se retrouve dans le quartier où le café est le plus cher de Strasbourg ! » C'est en fait Catherine Trautmann, maire à l'époque, qui a annoncé dans la presse que le premier espace de coworking strasbourgeois ouvrirait à Rivétoile, alors que rien n'était décidé. Pour ne pas la faire mentir, La Plage Digitale s'est donc installée là.
Aujourd'hui, le résultat est un grand open space lumineux, accompagné de deux salles de réunion et d'un espace cafétéria. Un environnement de travail stimulant selon Emmanuelle :« Il y a beaucoup d'entraide entre les co-workers. Par exemple, c'est mon voisin de bureau qui a créé le site de mon entreprise. On a toujours quelqu'un qui s'y connait sous la main ». Ce qui motive les co-workers à travailler ici, c'est le prix : « C'est moins cher que de payer un loyer, et on est plus efficace qu'en travaillant de chez soi. Et puis, c'est plus professionnel pour recevoir les clients », argumente-t-elle.
L'espace n'est pas réservé aux auto-entrepreneurs. Désormais, des télé-travailleurs occupent aussi les lieux, comme une salariée en charge des ressources humaines de Sephora qui travaille depuis La Plage Digitale.